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39ème Réunion du Comité d’Experts – CoM 2021 : Le fardeau de la dette de nombreux pays aggravé  pour cause de Covid-19 en Afrique


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Ph/Dr: CoM-2021 pour renforcer les systèmes de protection sociale et revitaliser les moyens de subsistance en Afrique.

En prélude à la 53ème Session de la Commission économique pour l’Afrique sur la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, la 39ème  Réunion du Comité d’Experts (CoM 2021) a ouvert ses travaux ce mercredi 17 mars 2021 à Addis-Abeba en Ethiopie. Le chef de la Division macroéconomique et Gouvernance de la CEA, Hopestone Kayiska Chavuya, est élu par ses paires pour conduire les travaux de cette réunion durant les trois jours. La Secrétaire exécutive de la CEA, Mme Vera Songwe à travers un état des lieux de la situation, va analyser la situation macroéconomique en Afrique.

Prévue pour durer trois jours (du 17 au 19 mars 2021), la 39ème Réunion des Experts se tient actuellement à Addis-Abeba. De façon hybride, en présentiel pour ce qui concerne les Experts et en virtuel pour la majorité des participants, plusieurs allocutions ont meublé la cérémonie d’ouverture, notamment celle du président du bureau sortant et du président du bureau entrant, M. Hopestone Kayiska Chavula, PhD, OCI, (Chef de la Division Macroéconomie et Gouvernance, Section d’analyse macroéconomique à la Commission économique pour l’Afrique – CEA) et celle de la Secrétaire exécutive de la CEA, Mme Vera Songwe et de l’Ambassadeur permanent, Représentant de l’Ethiopie à l’Union africiane et à l’UNECA, Tesfaye Yilma Sabo.

Tour à tour les interventions tournent autour de la pandémie de Covid-19 avec ses effets néfastes sur les économies africaines et sur les moyens et dispositions à prendre pour éradiquer la maladie à travers l’accès au vaccin.

L’analyse de la situation de chaque région En Afrique australe et occidentale, on estime que la dette a été relativement élevée en 2020 – principalement en raison des plans de sauvetage du COVID-19 et de la baisse de la demande mondiale dans des pays comme l’Afrique du Sud, l’Angola et la Zambie. L’Afrique centrale et orientale avait les ratios dette / PIB les plus bas en 2020 – En Afrique centrale, forte mobilisation des recettes, nouveaux emprunts et apurement des arriérés limités, tandis qu’en Afrique de l’Est, les ratios dette / PIB sont faibles, inférieurs à 40% dans la plupart des pays. L’Afrique centrale a enregistré le déficit budgétaire le plus bas grâce à des mesures délibérées d’assainissement budgétaire dans un certain nombre de pays de la sous-région. La sous-région de l’Afrique du Nord, y compris la Libye, a enregistré le plus grand déficit budgétaire d’Afrique en 2020, à environ -21,13% du PIB. L’Afrique du Nord aurait le ratio dette / PIB le plus élevé de toutes les sous-régions en 2020 – principalement sous l’impulsion du Soudan et de l’Algérie. (A.A.)
Hopestone Kayiska Chavula va analyser l’augmentation des déficits budgétaires en raison de la croissance des dépenses publiques en 2020 dans le contexte de la pandémie. La plupart des pays ont maintenu des politiques monétaires accommodantes pour amortir les effets négatifs de la pandémie sur les entreprises, y compris les PME et les ménages.

« Les taux directeurs sont restés inférieurs à leurs niveaux de 2019 dans la plupart des pays – les écarts de taux d’intérêt et les taux des bons du Trésor en baisse dans la plupart des pays africains, améliorant l’accès des agents économiques aux prêts » analyse-t-il avant de poursuivre : « Les pays qui dépendent fortement des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie ont été les plus touchés par la pandémie. La baisse de la demande mondiale de pétrole et la forte baisse des prix du pétrole qui en a résulté ont intensifié les déficits budgétaires dans les pays producteurs de pétrole ».

«Le fardeau de la dette de nombreux pays a été aggravé: en raison des besoins de financement du développement associés aux emprunts extrabudgétaires nécessaires pour lutter contre la pandémie – ceux-ci ont également exacerbé le risque de surendettement dans de nombreux pays africains » a ajouté M. Chavula.

« La COVID-19 a considérablement affecté le développement social et une grande partie des progrès réalisés ces dernières années dans les secteurs de  l’éducation, la santé et de la sécurité alimentaire en vue de  l’éradication de la pauvreté » a indiqué la Secrétaire exécutive de la CEA, Mme Vera Songwé. «25 pays ont adhéré à l’Initiative de suspension du service de la dette avec des économies potentielles égales à 0,71% du PIB de 2019 ».

Cependant, on note les pressions inflationnistes croissantes dans certains pays réduisent la marge de manœuvre politique et menacent la stabilité des prix. Les vulnérabilités macroéconomiques croissantes – en raison de la réduction des envois de fonds, de la baisse des revenus et de la détérioration de la demande mondiale.

Du fait de la pandémie, la CEA estime que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté augmentera de 49 à 161 millions. On estime que la création annuelle d’emplois formels a considérablement affecté le progrès du développement social de 3,7 millions en 2019,  a diminué de 1,4 à 5,8% en 2020 en raison de la pandémie.

Risques et incertitudes

Avec la deuxième vague d’infections, les mesures budgétaires expansionnistes et la hausse des niveaux de dette posent des risques à la baisse pour la croissance de nombreux pays africains. L’instabilité post-électorale et les troubles sociaux qui peuvent en partie découler de difficultés économiques liées à la pandémie et à la fatigue du verrouillage ont engendré des incertitudes dans certains pays.

Les risques liés au changement climatique, d’autant plus que plusieurs pays sont exposés à un risque élevé d’événements météorologiques extrêmes, pourraient également nuire à la croissance économique. D’autre part, la pandémie a créé une opportunité pour une croissance verte résiliente au climat comme une opportunité de stimuler la reprise.

Des recommandations politiques

La 39ème Réunion des experts recommande des mesures politiques qui encouragent les investissements verts visant à accroître la productivité et à faciliter une reprise durable de la crise et à parvenir à une industrialisation durable. Il s’agit de : soutenir les PME et renforcer les systèmes de protection sociale pour revitaliser les moyens de subsistance ; renforcer les systèmes de santé, notamment par la création de centres de santé régionaux de pointe ; s’appuyer sur et renforcer les systèmes de S&E et statistiques existants pour évaluer et affiner en permanence les mesures d’atténuation et de rétablissement.

Aussi, rappelle-t-il le soutien de la communauté internationale, nécessaire pour faire face aux contraintes de liquidité et promouvoir le redressement – nouvelle émission et réallocation de DTS, réduction du coût du crédit, restructuration ordonnée de la dette et recapitalisation des BMD.

Pour sa part, Tesfaye Yilma Sabo, l’Ambassadeur permanent, Représentant de l’Ethiopie à l’Union africaine et à l’UNECA estime que la 53e session de la CEA et la Conférence des ministres africains des finances sont opportunes et essentielles pour comprendre les conséquences socio-économiques complexes de la pandémie et pour tracer la meilleure voie à suivre dans ces circonstances difficiles.


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