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OPEP / Baisse drastique des prix du pétrole : Les économies africaines sous pression après l’échec des négociations sur les volumes de production de pétrole


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Les économies africaines sont de nouveau sous pression après l’échec des discussions menées par les pays producteurs de pétrole dimanche 17 avril 2016 à Doha au Qatar, afin de trouver un accord sur la réduction des volumes produits. Les échanges ont duré 11 heures au-delà de la période requise, mais finalement, l’Arabie Saoudite qui concentre 30,8% de la production de l’OPEP, le principal cartel de production d’or noir, a exigé une présence de l’Iran pour parapher un tel accord. Or ce dernier n’était pas présent à la rencontre, en raison des tensions diplomatiques qu’il vit avec la monarchie islamique.

(Sources : Agence Ecofin)

Ph/DR: Un retour à l'équilibre entre l'offre et la demande est prévu vers la mi-2017 selon les analystes peu optimistes.

Ph/DR: Un retour à l’équilibre entre l’offre et la demande est prévu vers la mi-2017 selon les analystes peu optimistes.

Les prix du pétrole ont ainsi chuté à 38,4 $/barils, occasionnant une nouvelle hausse du dollar américain, une situation qui place les économies africaines sous pression. Des pays comme l’Angola, le Nigéria, l’Algérie ou ceux de la CEMAC, dont les revenus dépendent directement de l’exportation du pétrole, ne devraient donc pas voir leurs recettes budgétaires et extérieures s’améliorer à court terme. Dans le même temps, une nouvelle hausse du dollar américain accentue la pression sur les monnaies des pays africains, même ceux qui ne produisent pas le pétrole.

Le Nigéria dans ce contexte, envisage  de renforcer sa fiscalité, afin de tirer plus de revenus des taxes. Une option qui a déjà fait ses preuves dans l’Etat de Lagos et que le gouvernement fédéral souhaite répliquer dans les autres Etats. Une chose qui sera plus difficile à dire qu’à faire selon des observateurs de l’économie nigériane. Une des pistes de solution très envisagée serait d’augmenter le niveau la Taxe sur la Valeur Ajouté (une des plus faibles au monde avec 5%) dans un contexte où l’inflation est devenue un problème majeur.

Méfiants d’un marché international de la dette où les conditions se sont durcies, plusieurs pays africains, frappés par la dévaluation de leurs monnaies et la pression sur leurs budgets, ont sollicité l’aide du FMI. Même si les taux moyens des obligations souveraines africaines se replient depuis le début du mois de mars 2016, ils restent les plus élevés sur l’ensemble des pays émergents.

Ainsi, des pays comme le Mozambique, l’Angola (désormais premier producteur de pétrole en Afrique), le Ghana et la Tunisie ont déjà sollicité les facilités élargies au crédit du Fonds Monétaire International. D’autres pays comme le Kenya ont négocié des crédits de précaution, toujours avec le FMI, et la Zambie devrait aussi appeler l’institution de Bretton Woods à la rescousse. Le Nigéria quant à lui multiplie les partenariats pour financer ses projets d’infrastructures et combler le creusement de son déficit budgétaire.

Une nouvelle rencontre des pays producteur de pétrole membres et non-membres de l’OPEP est prévue pour juin 2016. Même si les analystes ne sont pas plus optimistes sur ses retombés, une observation des niveaux de la production mondiale laisse entrevoir un retour à l’équilibre entre l’offre et la demande vers la mi-2017. D’autre part, et malgré l’introduction des volumes produits par l’Iran, la part de pétrole de l’OPEP s’est réduite à 38,5% des offres disponibles sur le marché mondial. Une situation qui ne sera pas régularisée sur le court terme et qui devrait établir un nouveau rapport de force dans les négociations futures.

Encadré -1 : L’absence de l’Iran a permis aux pays producteurs de renoncer à limiter leur production

En effet, les principaux pays producteurs de pétrole ne sont pas parvenus à un accord de limitation de leurs productions. Tous les regards sont maintenant rivés sur le cours du baril qui pourrait dévisser une fois encore suite à cet échec. Selon Mohammed ben Saleh Al-Sada, ministre de l’énergie du Qatar, cette négociation demandera « plus de temps et davantage de consultations». Aucune date n’a été fixée pour une prochaine rencontre.

L’absence de l’Iran à la table des négociations a pesé lourd dans la balance. L’Arabie Saoudite craint qu’une baisse de la production ne profite à son principal concurrent et rival. Sans doute à juste titre, puisque l’Iran ne cache pas son intention de retrouver rapidement ses parts de marché suite à la levée des sanctions internationales : « L’Iran ne renoncera en aucune manière à son quota de production historique », avait déclaré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, avant la réunion de Doha.

 

Ph:DR_ Selon l’OPEP, la production nigériane a baissé de 67 000 barils par jour depuis le mois dernier

Ph:DR_ Selon l’OPEP, la production nigériane a baissé de 67 000 barils par jour depuis le mois dernier

Encadré-2 : L’Angola surclasse le Nigéria et devient le premier producteur africain de pétrole

Le Nigéria vient de perdre sa place de plus grand producteur de pétrole en Afrique au profit de l’Angola. Selon des données publiées par l’OPEP, la production nigériane a baissé de 67 000 barils par jour le mois dernier, ce qui explique principalement cette rétrogradation.

En effet, en février le pays a produit 1 744 000 barils de pétrole par jour contre 1 677 000 par jour en mars. Si elle s’inscrit dans le contexte morose des cours du pétrole, cette chute de la production est due non seulement à la multiplication des sabotages et des actes de vandalisme dans la région du Delta du Niger, mais aussi et surtout au sabotage du pipeline du Forcados qui a conduit à la fermeture du site pour une certaine période.

De son coté, l’Angola a vu sa production de brut monter à 1 782 000 barils par jour le mois dernier contre 1 767 000 barils en février. Cette remontée a notamment été soutenue par le regain de la production sur certaines concessions pétrolières. Déjà en novembre, le pays d’Afrique australe avait dépassé le Nigeria car ayant produit 1 722 000 barils par jour contre 1 607 000 barils pour le Nigéria.

Malgré ces chiffres peu reluisants pour le Nigéria, des sources secondaires montrent que la production totale des pays membres de l’OPEP a atteint 32,25 millions de barils en mars soit une embellie de 15 000 barils par jour par rapport au mois précédent. Le cartel pétrolier de 13 membres a déclaré dans le rapport : « la production de pétrole brut a augmenté principalement en Iran, en Irak et en Angola tandis qu’elle a diminué aux EAU, en Libye et au Nigéria ».

Encadré-3 L’Angola fait par ailleurs, d’autres découvertes en réserves de gaz et de pétrole

En Angola, la Sonangol a découvert des réserves de pétrole et de gaz dans les bassins des fleuves Kwanza et Congo qui peuvent atteindre 2,2 milliards de barils d’équivalent de pétrole.

La compagnie d’État en charge des hydrocarbures met ainsi en œuvre l’un de ses objectifs stratégiques pour les prochaines années. « Les résultats des tests confirment la présence de gaz et de condensats. Les résultats post-forages donnent 139 millions de barils de condensats et 2,5 milliards de pieds cubes de gaz, pour un total équivalent à 570 millions de barils pétrole », a-t-elle précisé. Ces découvertes ont été faites dans le puits Lira-1 sur le bloc 15/14 situé dans le bassin du Bas-Congo et Otter 1 sur le bloc 20/15 qui se trouve dans le bassin de Kwanza, souligne Macauhub.

En outre, la Sonangol a annoncé la viabilité commerciale du puits Katambi-1 dans le bloc 24/11 situé dans le bassin de Kwanza, dont l’exploitation sera assurée par le major BP. Les réserves de cette concession sont estimées à 280 millions de barils de condensat, 8 milliards de pieds cubes de gaz, pour un total équivalent à 1,7 milliard de barils pétrole.


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