Le Nigeria envisage de revenir sur le marché international de la dette en 2016

Environ deux ans et demi après l’émission de son premier eurobond, le Nigeria envisage de revenir sur le marché international de la dette, a rapporté le Financial Times, citant la ministre des Finances, Kemi Adeosun (photo).

Ph:DR-: Kemi Adeosun, ministre nigériane des Finances

Le premier pays producteur de brut en Afrique prépare actuellement un road-show vers la fin mars prochain, a-t-on ajouté de même source. «Nous sommes en train de finaliser un road-show en vue de tester le marché des euro-obligations. Nous pensons qu’il y a de l’appétit», a déclaré M. Adeosun, sans préciser la taille et la maturité d’une éventuelle nouvelle émission d’euro-obligations.

Le coût des eurobonds émis par les pays en développement et les marchés émergents a bondi ces derniers mois comme en atteste les taux de rendement élevés appliqués aux eurobonds émis ces derniers mois par certains pays africains. En octobre dernier, le Ghana a été contraint d’offrir aux investisseurs un rendement de 10,75% pour emprunter un milliard de dollars sur 15 ans, tandis que l’Angola a levé, un mois plus tard, 1,5 milliard de dollars grâce à un eurobond d’une maturité de 10 ans dont le taux a été fixé à 9,5%.

Les groupes bancaires Barclays et JP Morgan avaient radié, respectivement en octobre et en novembre 2015, le Nigeria de leurs indices dédiés aux obligations souveraines émises par les pays émergents, en raison d’un manque de liquidité sur son marché et d’une politique de contrôle des changes qui compliquaient les transactions portant sur les titres de dette émis par l’Etat.

Le pays le plus peuplé du continent, dont l’économie a été fortement anémiée par la chute des cours de brut, est notée «B/B-» par Fitch Ratings et «B-» par Standard & Poor’s, soit des niveaux  inférieurs à la catégorie « investissement ».