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L’OPEP divisée, alors que de nouvelles prévisions voient le prix du baril de pétrole descendre à 10 $


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Certains pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) seraient en train de faire pression pour que se tienne début mars 2016, une rencontre d’urgence face à la baisse continue des prix du pétrole, a fait savoir le ministre nigérian du pétrole et président de l’organisation, Emmanuel Ibe Kachikwu selon des propos rapportés par le Wall Street Journal

Ph/DR-: Objectif :  réduire les productions américaines et russes de pétrole de schiste

Ph/DR-: Objectif : réduire les productions américaines et russes de pétrole de schiste

Ce dernier n’a pas donné de précisions sur les pays en question, mais dans ce cartel qui regroupe des producteurs fournissant 40% son pétrole à l’économie mondial, on retrouve le Nigéria et l’Angola, respectivement premier et deuxième producteur d’or noir en Afrique, mais aussi première et troisième économie de la région, en terme de Produit Intérieur Brut. On y retrouve aussi des pays comme l’Algérie et le Venezuela, qui font face à de graves difficultés en raison de cette baisse des prix du pétrole.

Les réserves de change du Nigeria se sont repliés de 288 millions $ sur les 11 premiers jours de l’année 2016, et sa monnaie (le Naira) a poursuivi sa chute, s’échangeant à près de 300 nairas le dollars US mardi 12 janvier, après que la Banque Centrale ait décidé de  limiter l’accès des bureaux de change au billet vert.

Face aux conséquences diversifiées de la situation, l’hypothèse d’une division au sein de l’OPEP se fait de plus en plus forte, surtout que ses membres africains et sud-américains, comptent sur un baril de pétrole à un certain prix, pour répondre aux sollicitations de leurs populations. Les Saoudiens qui sont soutenus par d’autres pays du Golfe possèdent des réserves de change suffisantes pour tenir dans cette bataille des prix bas.

Suhail bin Mohammed al-Mazrouei (photo), le ministre émirati du pétrole, a indiqué pour sa part, que nulle n’était besoin d’une telle rencontre pour régler la question des prix du pétrole, argumentant que la stratégie portait déjà les fruits. Des conséquences se font déjà sentir chez certains producteurs occidentaux avec le groupe BP qui a annoncé la suppression de 4000 postes de travail.

Mais la stratégie est loin d’atteindre l’objectif de réduire les productions américaines et russes de pétrole de schiste. Alors que les pertes des pays de l’OPEP vont au-delà des 500 milliards $, des experts estiment qu’il faudrait des prix bas jusqu’en 2017 pour entrainer la faillite des producteurs américains. D’autres experts pensent pour leur part que ces prix bas du pétrole servent aussi à priver l’Etat islamique qui a fortement progressé dans la région, de ses sources de financement.

Dans le sillage de cette bataille stratégique, est venu s’ajouter la volatilité de l’économie chinoise qui fait craindre un repli de la monnaie chinoise et une hausse du dollar américain. Dans ces circonstances, JP Morgan avait déjà prédit la possibilité pour le pétrole d’atteindre 20 $ le baril.

Ce Mercredi 13 janvier 2016, c’est le groupe Standard Chartered Bank qui est monté au créneau, annonçant que ses estimations projetaient désormais le pétrole à 10 $ le baril.

La banque part de l’hypothèse qu’aucun facteur fondamental aujourd’hui ne permet un retour à l’équilibre des prix, qui sont fortement soumis à leurs propres conjonctures, mais aussi aux flux de capitaux qui continuent de quitter l’économie asiatique, tandis que le dollar US continue sa hausse. « C’est lorsque les prix du pétrole atteindront les 10 $ que les gestionnaires du marché monétaire comprendront qu’on est allé trop loin », s’est exprimé la banque, citée par de nombreux médias britanniques. La dernière fois que le prix du pétrole avait atteint ce niveau, c’était en 1998, et justement, le déclencheur était aussi une crise financière asiatique, celle des Dragon d’Asie. (Agence Ecofin)


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