Flash Infos:

La conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21) / Ségolène Royal déclare « l’urgence absolue » de répondre « aux attentes de l’Afrique » : « L’Afrique doit parler d’une seule voix » dixit les dirigeants africains


1 265 Vues

 Actuellement en tournée sur le continent, pour préparer les négociations de la conférence du climat COP 21 de Paris, qui aura lieu en décembre prochain, la ministre française de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal  souligne l’urgence absolue de répondre aux attentes de l’Afrique.

Ph:DR- : Mme Ségolène Royal, ministre française de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie

Ph:DR- : Mme Ségolène Royal, ministre française de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie

Dans une interview accordée à France 24, la ministre a souligné « l’urgence absolue » de répondre « aux attentes de l’Afrique en terme de transfert de technologies, notamment la montée en puissance sur le thème de l’énergie solaire, et sur les financements internationaux qui ont été promis de longue date et qui maintenant se mettent en place ».

Mme Royal s’est dite « émerveillée » de constater le sérieux de la préparation des pays africains à cette conférence : « Ils préparent leurs engagements nationaux avec beaucoup de soins, beaucoup de sérieux, avec des procédures structurées (…) Les pays africains ne demandent pas d’assistanat, ils demandent à pouvoir accéder à leur autonomie énergétique grâce au transfert de technologies, aux savoir-faire et à une ingénierie financière ».

Les dirigeants africains entendent parler d’une seule et même voix

Du côté du continent, les consultations entre dirigeants africains se multiplient. Ces derniers ont décidé qu’à la conférence de Paris sur les changements climatiques, l’Afrique compte parler d’une seule et même voix. Etant au niveau de la Commission de l’Union africaine, le porte-parole des Etats africains en matière de Changement climatique et de la Gouvernance environnementale, le président de la République du Congo, construit progressivement avec l’aide de ses homologues les positions du continent.

Dr Boni Yayi, président béninois

Dr Boni Yayi, président béninois

Dans cette logique, la visite du président béninois, Dr Boni Yayi à son homologue Dénis Sassou Nguesso du Congo la semaine dernière se justifie à maints égards. Le contexte du changement climatique est difficile à gérer avec la renaissance de l’agriculture. Comment gérer les questions nées de l’adaptation à la nouvelle donne ? Les questions de transfert de technologies, de gestion des affiliations et autres ? Autant de préoccupations à inscrire dans l’agenda pour la COP 21.

«L’Afrique doit parler d’une seule voix. Ma visite, c’est pour rappeler les difficultés que nous rencontrons au Bénin. Notamment les questions liées à l’érosion côtière. C’est très visible où la mer, pratiquement avance, faisant de ravages sur son chemin : les logements sociaux tombent, les édifices et routes s’écroulent ; la sécheresse ou l’inondation qui emporte tout au nord du Bénin ; c’est une question essentielle (…) La conférence de Paris est la dernière chance (…) avec l’instrument juridique contraignant qu’on vient de nous donner. Nous avons besoin de réussir notre participation, c’est-à-dire celle du continent africain » a déclaré le président Boni Yayi.

L’Afrique refuse de payer les frais d’une pollution  étrangère.

En effet, la rencontre de Paris apparait pour les pays africains comme celle de la dernière chance après celles de Durban, de Cancun et de Copenhague. Ces échanges entre dirigeants africains permettent d’intégrer les réalités vécues et les préoccupations de chaque Etat. Aussi, convient-il de faire un consensus autour d’un accord contraignant pour remplacer le protocole de Kyoto ; car les pays africains refusent désormais de payer les frais d’une pollution environnementale dont ils ne sont pas à l’origine.

PH: DR - Président Dénis Sassou Nguesso, porte-parole des Etats africains en matière de Changement climatique et de la Gouvernance environnementale.

PH: DR – Président Dénis Sassou Nguesso, porte-parole des Etats africains en matière de Changement climatique et de la Gouvernance environnementale.

« L’Afrique a intérêt à parler d’une seule voix parce que c’est une question des plus faibles. C’est nous qui payons le tribu le plus lourd de ces changements climatiques. Ici, nous sommes au cœur du Bassin du Congo, nous protégeons les 220 millions d’hectares de forêt pour l’humanité, nous tentons de gérer rationnellement la forêt. Et même le monde qui bénéficie ces efforts du Bassin du Congo, devrait penser à la contrepartie. Il se trouve que depuis Copenhague, ce sont toujours des promesses non tenues » a déclaré le président Dénis Sassou Nguesso.

L’Afrique entende défendre ses positions à la prochaine rencontre de Paris en parlant d’une seule et même voix. Surtout que les grands pollueurs sont connus déjà. L’essentiel est qu’ils acceptent d’assumer leurs responsabilités et de signer l’accord contraignant qui les engagera à  respecter l’environnement ou à verser une contrepartie pour les dommages engendrés par les effets de ces pollutions sur le continent.

Optimiste, Mme Royal pense que le monde a changé face à la menace du changement climatique : « Aujourd’hui, nous sommes en train de dépasser les clivages du passé pour construire ensemble ce que nous voulons faire de notre maison commune qu’est cette petite planète ».

Vivement donc que cette rencontre de Paris soit une réussite pour le continent africain.

Aline ASSANKPON

 


Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*

Revenir en haut de la page