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Législatives 2015 / Polémique autour du Financement des élections au Bénin : La dernière phase de l’activité du Cos-Lépi en difficulté


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Empêché d’apporter sa part de vérité sur l’ORTB (la chaîne publique) Sacca Laffia, président du Conseil d’Orientation et de Supervision de la Lépi (COS-Lépi ) sur Golfe TV jeudi dernier,  pense que l’intention du gouvernement est d’empêcher le peuple béninois et le monde entier d’avoir la vérité.

Ph/Dr- M. Sacca Lafia, Président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI)

Ph/Dr- M. Sacca Lafia, Président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI)

Selon Sacca Lafia, l’émission au cours de laquelle – il devrait apporter des clarifications sur  sa dernière lettre exprimant le besoin de financement – a été bien programmée et  annulée à la dernière minute. Ce qui justifie son intervention sur la chaîne privée Golfe TV. Car il tient à apporter au peuple béninois des clarifications sur ses besoins de financement exprimés à l’endroit du gouvernement qui hésite à répondre favorablement.  Ce qui est regrettable parce que la campagne électorale pour les élections législatives  est lancée depuis vendredi 10 avril dernier et jusque-là les cartes d’électeurs ne sont pas encore distribuées alors que les élections sont prévues pour se dérouler le 26 Avril 2015.

La question de financement des élections prend une tournure qui ne laisse plus aucun citoyen indifférent. Quand on sait que les élections doivent se tenir à bonne et jusque-là les cartes d’électeurs ne sont pas encore distribuées.

Depuis le 27 Mars dernier, le Cos-Lépi a envoyé une correspondance au Ministre chargé des Relations avec les Institutions (MCRI) pour exprimer un besoin de financement. Le même courrier a été envoyé sous forme d’ampliation au Ministre des Finances et une troisième copie au président du Conseil économique et social (CES) en sa qualité du président du Comité de suivi des activités du COS-Lepi mis en place depuis le mois d’Octobre dernier.

Le Conseil d’orientation et de Supervision de la Lépi (Cos-Lépi), instance à charge de la réalisation des documents électoraux clame haut et fort qu’il est à court d’argent. Niet ! Rétorque le gouvernement à travers le Ministre des Finances qui à travers une conférence de presse a argumenté que la plupart des fonds demandés constituent des doublons et que par conséquent, des réductions substantielles ont été apportées aux projets du budget du Cos-Lépi.

A preuve, ce dernier courrier déposé par le Cos-Lépi fait état de 3.241.286.344 Fcfa,  et le gouvernement à travers son ministre des finances n’a  versé que 611.000.000 Fcfa dans les comptes du Cos-Lépi pour faire face aux urgences relatives à l’achèvement des cartes d’électeurs. Ce montant versé par le gouvernement étant largement en deçà des besoins de financement exprimés par le Cos-Lépi.

Ph:DR- Komi Koutché, ministre des Finances représentant le gouvernement

Ph:DR- Komi Koutché, ministre des Finances représentant le gouvernement

Face à cette situation d’imbroglio, de mutisme de la part du gouvernement  et de bras de fer entre les deux institutions, le président du Cos-Lépi, après l’intervention du Collectif des Organisations de la Société civile (OSC) décide de porter l’affaire devant le peuple à travers une clarification des dépenses relatives aux besoins de financement exprimés pour la dernière phase des activités du Cos-Lépi.

En effet, si le fonds demandé s’élève avec exactitude à 3.241 286.344 Fcfa ; il est réparti en 11 rubriques qui vont de l’acquisition du matériel nécessaire à la production des documents électoraux conformément à la loi, jusqu’aux dernières indemnités à payer au personnel du COS-Lépi en passant par le règlement des certaines arriérées.

1ère Rubrique : Commandes de papiers – Laminantes pour les cartes d’électeurs – 315.000.000 Fcfa

Ces documents électoraux ont pour noms :

1-       la carte électorale,

2-      la liste électorale,

3-      la liste d’émargement,

4-      la liste  des centres et postes de vote,

5-      les statistiques par arrondissement, le nombre d’inscrit, etc .

Ces documents sont imposés par le Code électoral au Cos-Lépi qui doit les fournir à la Commission électorale nationale autonome (CENA) qui organise les élections. A ces documents cités-dessus, s’ajoute les documents de distribution des cartes.  « Cela fait beaucoup d’argent et c’est cet argent qu’on demande au gouvernement qui hésite à remettre » laissa entendre Sacca Lafia.

2ème rubrique : Impression et Plastification des cartes d’électeurs : 325.633.220 Fcfa

« Nous avons demandé de l’argent pour le service rendu par l’entreprise privée pour la plastification. On a environ 4. 470.500 électeurs. Les cartes ont été imprimées sur du papier à 80 milligrammes, il faut bien les sécuriser en y mettant de la plastique. Cela a un coût ! » justifie-t-il.

3ème  rubrique : Opérations de Distribution des cartes d’électeurs : 611.580.000 Fcfa

« Cette rubrique est affectée à la distribution des cartes. Le code électoral stipule que les cartes doivent être distribuées pendant 15 jours et simultanément dans tout le pays. Dans 15 jours,  nous devons recruter environ 8000 à 9000 agents. La carte ne sera pas remise par procuration ce qui oblige que l’agent recruté à observer un délai de distribution de 15 jours sur place (dans chaque localité du pays). Chaque citoyen devra venir chercher sa carte et émarger soit par signature ou par empreinte digitale. Il s’agit des listes à élaborer. A ces 611.000.000 Fcfa, on doit y mobiliser les chefs de villages, les crieurs publics et des superviseurs » clarifie-t-il.

4ème rubrique : Locations de véhicules toutes missions confondues : 280.373.000 Fcfa

« La location de véhicules pour le transport des cartes sur toute l’étendue du territoire national.  Aussi, il faut rappeler que pour les activités antérieures, des véhicules ont été louées pour le transport et n’ont pas été remboursés »

5ème Rubrique : Sensibilisation à travers les organes de presse : 47.290.000 Fcfa

« Les contrats avec les organes de presse pour informer largement la population. Il faut apurer les dettes antérieures et assurer l’intégralité de contrat car c’est la dernière phase de notre activité et des contrats sont en instance d’être payés ».

6ème Rubrique : Dettes – Des engagements envers les Opérateurs technologiques : 684.809.092 Fcfa

« Nous devons près de 684 millions Fcfa aux opérateurs technologiques (Vendeurs de cartes, des agents de réalisation des listes, d’actualisation des listes, de dédoublonnage, maintenance des Kits, etc) des arriérées demeurent encore sur la base des contrats signés par le ministère des Finances ».

7ème Rubrique : Dettes antérieures : 193.985.000 Fcfa

193 millions de Fcfa  comme dettes antérieures à payer aux agents d’actualisation des listes, aux Elus lcoaux,  Crieurs publics et Techniciens et Maintenanciers des Kits, Serveurs et réparation des Groupes électrogènes. et

8ème Rubrique : Point des Engagements et autres prestataires : 374.573.854 Fcfa

D’autres prestataires, fournitures des consommables  (Papiers, Bics, Enveloppes, etc).

9ème Rubrique : Indemnités des membres du Cos-Lépi et CNT (Mars, Avril et Mai 2015) : 185.294.100 Fcfa

 10ème Rubrique : Indemnités des membres du CCA (Mars-Avril, Mai 2015) : 148.977.000 Fcfa

11 Rubrique : Arriérées des frais de mission à payer aux Coordonateurs départementaux, de zones et aux Régisseurs honoraires : 73.771.078 Fcfa.

Pour que les élections législatives puissent tenir à bonne date, le gouvernement a l’obligation de verser la totalité de ces montants exprimés. Car s’il décide de verser une part de ce qui est demandé, le président du Cos-Lépi, l’a clairement dit que les agents sur le terrain sont capables de confisquer soit les cartes ou les listes pour empêcher le bon déroulement des activités électorales.

A cet effet, les ressources nécessaires à l’achèvement de ces dépenses doivent être débloquées. Etant entendu qu’à termes, toutes formes d’audit pourrait être engagés pour des clarifications sur la gestion du Cos-Lépi.

Le gouvernement béninois conscient que l’impunité règne en maître, peut montrer sa frilosité à commanditer des audits.  De peur qu’il ne soit impliqué directement ou indirectement. En état de cause, les dates des élections  fixées par la Cour constitutionnelle sont impératives.  Wait and see alors !

La rédaction


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