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Année 2015 : De nouvelles perspectives pour le partenariat public-privé ?


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Après avoir longtemps entretenu des noises avec les opérateurs économiques locaux, le gouvernement semble,  en ce début d’année, changer de fusil d’épaule. Le  31 décembre dernier, le chef de l’Etat a signé un protocole avec l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, président du patronat béninois,  aux fins de lui restituer ses redevances sur l’Etat et d’engager à travers lui un nouveau partenariat avec le secteur privé.

PH:DR- Sébastien AJAVON, l’homme d’affaires et président du patronat béninoise

PH:DR- Sébastien AJAVON, l’homme d’affaires et président du patronat béninoise

2015 sera-t-elle l’année de la bonne entente entre le gouvernement et les opérateurs économiques locaux ? S’il est bien périlleux de donner une réponse à cette interrogation, il n’est pas prétentieux de répondre par l’affirmative. Et pour cause, dans la matinée du mercredi 31 décembre 2014, Boni Yayi a signé un protocole avec l’homme d’affaires Sébastien Ajavon. A travers ce protocole, on apprend que ses redevances de 13 milliards FCFA  sur l’Etat béninois lui seront remboursées et que tous les redressements fiscaux dont il fait l’objet seront annulés.

Le paiement de cette dette sera échelonné sur deux ans. Et pour donner plus de solennité à ce protocole, il a été signé au palais de la présidence en présence du Clergé, du personnel de l’homme d’affaires et de personnalités de la société civile. De ce point de vue, on peut déduire qu’une nouvelle ère s’annonce dans les relations de Sébastien Ajavon et du gouvernement.

Dans son discours de vœux de nouvel an en qualité de président du patronat béninois, Sébastien Ajavon a laissé entendre mercredi dernier que ce protocole avec le gouvernement participe à la décrispation de la tension entre le secteur public-privé.

Les raisons de l’entente forcée

Selon plusieurs sources, si Boni Yayi a décidé de fumer  le calumet de la  paix avec l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, c’est parce qu’il a tiré, semble-t-il,  leçon de la perte répétitive des procès de l’Etat béninois contre les hommes d’affaires. Mais on peut se demander pourquoi Boni Yayi a décidé de faire la paix avec Sébastien Ajavon alors que son gouvernement est en conflit avec plusieurs hommes d’affaires locaux ?

A cette interrogation, certains recoupements font état de ce qu’un autre procès entre cet homme d’affaires et le gouvernement est en cours. L’issue du procès n’étant pas favorable pour le Bénin, le chef de l’Etat s’est donc résolu à l’idée qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Alors, Boni Yayi a donc décidé de faire profil bas pour trouver un arrangement avec  cet homme d’affaires afin de faire passer cette entente comme un cadeau de nouvel an.

Si la guéguerre entre Yayi et Ajavon semble connaître une issue favorable, il est à espérer que le gouvernement rabote aussi ses protubérances avec les autres hommes d’affaires tels que Patrice Talon, Samuel Dossou, etc.

Brouille Yayi-Ajavon, un conflit qui dure depuis

La brouille entre le gouvernement et Sébastien Ajavon  est née d’un redressement fiscal de 35 milliards de Fcfa engagée contre sa société. L’homme d’affaires estime que ce redressement a été réalisé sur des marchandises vendues hors taxes. Et réclamant du coup 13 milliards de Fcfa de DTAS à l’Etat (une dette cumulée depuis 2009) alors que la loi fait obligation à l’Etat de la rembourser cash à 80 %. Ce que le gouvernement par l’entremise du chef de l’Etat a refusé de payer.

Depuis, un conflit larvé est né entre l’opérateur économique et le gouvernement qui, au lieu de s’entendre, se complaisait dans une guerre par médias interposés.

Depuis plusieurs médiations se sont succédé afin d’éviter aussi la radicalisation des positions et des bras-de-fer judiciaires coûteux et préjudiciables aux affaires, au climat socioéconomique et à la nation. C’est visiblement le fruit de  ces médiations qui a donné lieu à la signature d’un protocole entre les deux parties en conflit à renouer le dialogue pour des solutions plus appropriées à leur différend.

Respecter les conclusions des rencontres sur le partenariat public-privé 

Les différents conflits entre le gouvernement et les opérateurs économiques du secteur  privé sont souvent liés à la violation des contrats signés entre eux et le gouvernement. Or, ces conflits et les conséquences qu’ils engendrent ne sont pas de nature à promouvoir l’initiative privée, principal vecteur du développement. De ce point de vue, la  recherche de solutions appropriées à ces différends permettra  de sauver des entreprises et des emplois tout en évitant de faire passer le Bénin pour un Etat « voyou ».

A l’évidence, de longues littératures ont été déjà faites en la matière  pour faire véritablement du partenariat secteur public-privé un vecteur  important de développement. Il suffit en l’espèce de tenir au strict respect des résolutions de la Table ronde de Paris du 17 ; 18 et 19 juin 2014, des états généraux du secteur privé  16 au jeudi 18 décembre 2014 ou du Symposium de 2012.

Euloge ZOHOUNGBOGBO


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