Communication : Guerre de comm sur RFI, après la plainte de l’Etat gabonais contre Pierre Péan pour diffamation

On sait que l’Etat gabonais a déposé une plainte en France contre le journaliste-écrivain Pierre Péan pour diffamation. L’annonce a été faite ce 10 novembre 2014 par le billet d’un communiqué rendu public par l’ambassade du Gabon en France.

Ph:DR- Sur les antennes de RFI, Pierre Péan a réaffirmé que le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, est originaire du Biafra au Nigéria ; et le dire n’est pas un « scoop », a-t-il précisé.

Dès le lendemain, Pierre Péan a réagi sur les ondes de Radio France International (RFI) pour confirmer ce qu’il a écrit dans son livre intitulé « Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon », paru cette année aux éditions Fayard.

Sur les antennes de RFI, Pierre Péan a réaffirmé que le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, est originaire du Biafra au Nigéria ; et le dire n’est pas un « scoop », a-t-il précisé. « Je sais cela depuis très longtemps », a déclaré le journaliste français. L’auteur ajoute que qu’Ali Bongo n’a jamais étudié à Alès, dans le sud de la France et ses diplômes universitaires ont été fabriqués dans le cabinet de Pierre Abelin, alors ministre de la Coopération sous le président Giscard d’Estaing.

Selon Pierre Péan, la victoire à élection présidentielle de 2009 a été volée au candidat André Mba Obame, parce qu’on ne voulait pas un membre de l’ethnie Fang à la tête du Gabon. Ali Bongo était soutenu par le président français, Nicolas Sarkozy, dont la campagne aurait été financée 2 ans plus tôt par le défunt président Omar Bongo, le père de l’autre. Pierre Péan dit n’avoir pas été associé à une supposée opération consistant à faire payer la présidence gabonaise pour que son livre ne paraisse pas.

Le journaliste français reconnaît que ses sources sont essentiellement des témoignages. Or, il existe des contre-témoignages. Notamment celui de Delphine Ayo Mba, fille de l’ancien président gabonais, Léon Mba. Elle affirme qu’avant la guerre du Biafra, bien avant les années 1967-1968, elle jouait dans les jardins du palais présidentiel de Libreville avec le futur Ali Bongo, qui s’appelait alors Alain Bongo. Pascaline Bongo, la sœur aînée de l’actuel président, prend également la défense de son frère, alors que les deux sont supposés être en froid.

A la suite de l’interview de Pierre Péan, la réponse est venue du conseiller politique et porte-parole du président Ali Bongo. Alain-Claude Billie By Nzé était également sur RFI ce 12 novembre. Il a rejeté l’idée de faire des tests d’ADN pour prouver que Patience Dabany est la mère biologique d’Ali Bongo. Il a réfuté toutes les autres accusations avant de réitérer que : « L’Etat gabonais porte plainte pour des allégations mensongères, fallacieuses et calomnieuses. » (Agence Ecofin)