Flash Infos:

Burkina Faso/Politique : Blaise Compaoré doit siffler la fin de la récréation!


1 236 Vues

Longtemps considéré comme l’un des pays les plus stables de la sous-région ouest-africaine, le Burkina Faso est engagé depuis quelques mois dans un virage délicat de son histoire politique. Divisé entre le maintien du statu quo à Blaise Compaoré ou le changement au sommet, le pays ne sait pas à quel dialogue politique se vouer pour sortir de l’impasse. Les pourparlers initiés, il y a quelques jours, par le président Compaoré lui-même a accouché d’un désaccord sur «les points essentiels» et n’a pas permis de dénouer les crispations.

Ph:DR-Blaise Compaoré divisé entre le maintien du statu quo et le changement au sommet

Ph:DR-Blaise Compaoré divisé entre le maintien du statu quo et le changement au sommet

Pour les partisans du président, l’opposition ayant «refusé» le dialogue, il ne resterait plus qu’à recourir légitimement au peuple burkinabè à travers l’organisation d’un référendum en vue de savoir si oui ou non les populations veulent que Blaise Compaoré soit, une fois encore, candidat à sa propre succession l’année prochaine. Pour l’opposition en revanche, le dialogue en lui-même est un «alibi» dont l’échec était programmé à l’avance pour permettre au président sortant d’opérer le forcing nécessaire pour se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam.

Pendant que pouvoir et opposition se rejettent la responsabilité de l’échec de ce énième round de discussion, les Burkinabè ont, de plus en plus, des raisons de redouter une véritable crise institutionnelle et constitutionnelle.  Quand on sait que les positions des deux camps sont plus que jamais opposées, il est difficile d’envisager un quelconque compromis. A moins que, le président Blaise Compaoré, en ultime arbitre se décide de siffler la fin de la récréation soit en convoquant le corps électoral pour le référendum querellé ou en acceptant de respecter l’esprit et la lettre de la constitution actuelle.

Blocage Du Dialogue Politique Au Burkina: «Le Référendum Est Maintenant D’actualité»

Après la rupture du dialogue initié par le président Blaise Compaoré entre l’opposition politique et la majorité  présidentielle, le Front Républicain (FR) accuse l’opposition d’en être le principal auteur. Pour le FR, «l’opposition aurait pu poser des réserves et laisser la chance au dialogue, que de poser des préalables». Face aux journalistes ce mercredi 8 octobre à Ouagadougou, les responsables du FR ont laissé entendre que «le référendum est maintenant d’actualité».

«Le Front républicain reste ouvert et disponible au dialogue et encourage le chef de l’Etat à prendre la décision qui sied pour garantir à notre pays la paix, la stabilité et la cohésion sociale», a laissé entendre Jocelyne Vokouma, membre du bureau politique du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), dans sa déclaration liminaire. Pour Me Hermann Yaméogo, co-président du FR, «c’est l’opposition qui a mis fin au dialogue». Il argumente cela par le fait que, «l’opposition  aurait pu poser des réserves et laisser la chance au dialogue, que de poser des préalables».

 

Que propose le FR?
«Il faut que les uns et les autres acceptent tous les éléments juridiques permettant la révision de l’article 37 (qui limite le mandat présidentiel à deux quinquennats consécutifs, NDLR). Que le Sénat soit appliqué. Aucun républicain ou démocrate ne peut refuser le référendum. Ce référendum est maintenant d’actualité», répond sans ambages Me Hermann Yaméogo aux hommes de médias. Pour lui, «on ne peut pas limiter le consensus aux seuls acteurs politiques». Et de conclure que, «c’est la majorité qui détermine le consensus».

Pour sa part, Assimi Kouanda, co-président du FR, fait d’abord remarquer que, «le Front ne confond pas une simple conversation au dialogue», avant d’ajouter que «le FR laisse le Président du Faso tirer les conclusions de cet échec». De l’assemblée générale qui s’est tenue en marge de la conférence de presse de ce mercredi, il ressort que le FR a connu l’adhésion du Parti pour le Renouveau National (Parena) de l’opposition, de l’Union des Forces Démocratiques du Burkina (UFDB) et de l’Union des Forces Progressistes (UFP) de la majorité présidentielle.

Encadré :

Présidentielle De 2015: Macky Sall Vote-T-Il Blaise Compaoré?

Le président sénégalais, Macky Sall, est favorable à une candidature de Compaoré en 2015, si l’on en croit le site Internet de l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Macky Sall et Compaoré
Le président sénégalais Macky Sall aurait expliqué le 12 septembre dernier à des visiteurs français, dont Annick Girardin, la secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie, que l’idéal était que le président burkinabè, dont le dernier mandat court théoriquement jusqu’en 2015, se présenter à nouveau. « La raison ? La stabilité sous-régionale dont Blaise Compaoré serait l’un des garants », répond Jeune Afrique.

Cette information tombe au lendemain de l’échec d’un dialogue inclusif entre majorité et opposition, initié par le chef de l’Etat, pour vider le contentieux opposant les deux camps au sujet de la révision de l’article 37 de la Constitution burkinabè, pour sauter le verrou de la limitation des mandats résidentiels.

Un « soutien » qui réjouira sans doute les partisans du président. Mais pas sûr que l’opposition burkinabè apprécie, elle qui réclame que le chef de l’Etat burkinabè s’en aille au terme de son dernier mandat.


Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*

Revenir en haut de la page