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Médias / Libéria : des médias dénoncent une censure musclée, menée au nom de la lutte contre Ebola


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De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le difficile exercice de la liberté de la presse au Libéria. Dans son combat contre l’épidémie Ecola, le gouvernement a durci le ton envers les médias et leurs professionnels. « L’état d’urgence (décrété depuis le 6 août) ne peut pas être utilisé comme alibi pour museler la presse », dénonce le président du Syndicat national de la presse du Liberia, Abdullai Kamara.

Ph:Dr- Helen Johnson Sirlef, président du Liberia

Ph:Dr- Helen Johnson Sirlef, président du Liberia

Il déplore le fait que les médias soient devenus « les victimes collatérales des mesures prises par le gouvernement ». Au début de ce mois de septembre, le syndicat a adressé une lettre à la ministre de la Justice, Christiana Tah, dans laquelle il s’est dit « de plus en plus inquiet de la rapide détérioration des libertés fondamentales au Liberia ».

Le journal National Chronicle a été fermé. Ses locaux ont reçu une visite musclée des policiers qui ont lancé du gaz lacrymogène. Des membres du personnel ont été arrêtés puis libérés plus tard. Le journal avait publié des informations mettant en cause le chef de l’Agence de sécurité nationale, Fumba Sirleaf, qui est le fils de la présidente de la République, Ellen Johnson Sirleaf.

La directrice du journal Women Voices, Helen G. Nah, a subi un interrogatoire, avec prise de photos et empreintes digitales. Sa publication avait dénoncé la corruption supposée de policiers chargés de la prévention d’Ebola. Le journal a maintenu son ton critique malgré les injonctions des autorités. Le quotidienFrontPage Africa a, quant à lui, fait l’objet d’une perquisition, avant d’être expulsé de ses locaux par l’entremise de l’ancienne ministre de la Santé publique, Martha Sendolo Belleh.

D’autres médias et des journalistes ont été victimes d’intimidations policières. Une situation dénoncée par les organisations internationales comme Reporters sans frontières, Human Rights Watch ou encore le Comité pour la protection des journalistes. A la suite de l’audience accordée à Abdullai Kamara par la présidente de la République, un communiqué a été rendu public, exhortant les médias à ne pas augmenter les peurs des Libériens et de la communauté internationale par des articles qui nuisent au pays et à la lutte contre Ebola.


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