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Politique : La Guinée équatoriale pourrait rejoindre la Communauté des pays de langue portugaise en 2014


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La Guinée équatoriale pourrait voir sa demande officielle d’adhésion à la Communauté des pays de langue portugaise (CPLC), rejetée une première fois en 2012 pour non-respect flagrant des droits de l’Homme, acceptée cette année. En effet, Rui Machete, ministre des Affaires étrangères portugais, a déclaré récemment dans un entretien au journal Público qu’il ne s’y opposait plus depuis l’abolition de la peine de mort dans ce pays. «Je n’ai aucune raison de douter de la parole de la Guinée équatoriale», a-t-il déclaré. Interrogé sur les exigences de son pays relatives aux droits de l’Homme, le chef de la diplomatie portugaise a répondu: «C’est une question difficile, car cela dépend de quels droits de l’homme on parle».

Ph/ DR - Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée Equatoriale

Ph/ DR – Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée Equatoriale

La Guinée équatoriale a manifesté sa volonté d’intégrer la CPLC il y a quatre ans par la voix  de son président Teodoro Obiang. Une demande officielle d’adhésion a été présentée en juin 2012 par ce pays qui dispose d’un statut d’observateur au sein de la communauté depuis 2006.

Bien que le portugais y soit essentiellement parlé par les expatriés angolais ou mozambicains, la langue de Camões a été instituée en 2011 troisième langue officielle du pays, avec l’espagnol et le français. En réalité, si les Equato-guinéens parlent surtout le fang (une langue de la famille bantoue) et le pidgin, 88 % d’entre eux parlent ou comprennent l’espagnol, ce qui en fait le seul pays d’Afrique ayant la langue de Cervantès comme langue officielle.  Environ 10 000 habitants seulement parlent un créole de base portugaise.

Le but recherché par la Guinée équatoriale à travers sa demande d’entrée dans la CPLP est d’accéder au marché lusophone. Créée en 1996, la  CPLP regroupe huit pays: l’Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal et Sao Tomé-et-Principe et le Timor oriental.

La perspective d’une adhésion de la Guinée équatoriale à la CPLP est déjà vertement critiquée par l’opposition et la société civile portugaises. Le bloc de gauche, par la voix de la députée Helena Pinto, voit un lien entre l’adoucissement de la position du gouvernement portugais et la promesse d’une entreprise d’Etat équato-guinéenne d’investir 133 millions d’euros dans la Banif, une banque portugaise partiellement renflouée par l’Etat portugais après la crise financière de 2008. «La Banif a besoin de ce capital et peu lui en importe l’origine. Le régime dictatorial de Teodoro Obiang a besoin de la CPLP pour se refaire une virginité sur le plan international»,  proteste la députée de gauche radicale, qui conclut: «La réponse est douloureusement simple: pétrole et affaires».

Sur un autre plan, un groupe d’associations et de chercheurs portugais a publié une lettre ouverte à Xanana Gusmão, Premier ministre du Timor-Oriental, où se déroulera le prochain sommet de la CPLP  (du 20 au 25 juillet 2014), afin de lui demander de mettre son veto à l’entrée de la Guinée équatoriale, rappelant que la revue Forbes avait classé le dictateur Teodoro Obiang comme le huitième chef d’Etat le plus fortuné au monde alors que l’indice de développement humain est un des plus bas, et que le pays était «loin d’obéir aux paramètres démocratiques». (Agence Ecofin)


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