La FAO souligne l’urgence d’une aide en direction des paysans de Centrafrique

« Les agriculteurs désespérés vendent leurs outils et leurs animaux pour pouvoir nourrir leurs familles, et ils se retrouvent sans rien pour gagner un peu d’argent, sans compter les razzias de bétail et de matériel agricole, très répandues ». C’est par ces propos que le directeur de la Division des opérations d’urgence et de la réhabilitation à la FAO, Dominique Burgeon, résume la situation vécue par les agriculteurs centrafricains.

En effet, le pays est au seuil de l’état d’urgence alimentaire en raison de l’instabilité politique qui y règne. D’après le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), une aide d’urgence à destination d’environ 40% de la population rurale s’impose.

« Il y a une grave pénurie de semences, d’une part à cause des pillages et, d’autre part, parce que les habitants ont été contraints de les consommer au lieu de les conserver pour les semis » poursuit l’officiel. La pénurie a eu pour conséquence une flambée des prix des denrées alimentaires. Ainsi, durant l’année, le maïs a connu une hausse de 31% à Bangui, tandis que dans la province d’Ouham, les cours du mil ont augmentés de 70%.

Face à cette situation, les organisations internationales se sont mobilisées. Les Nations unies évaluent à 61 millions de dollars la somme nécessaire pour répondre à l’urgence alimentaire.

Selon la FAO une nouvelle baisse de la production agricole serait périlleuse pour l’économie centrafricaine dont l’agriculture participe au PIB à hauteur de 53% et emploie les ¾ de la population. (Agence Ecofin)