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Insultes racistes : pour Christiane Taubira, «la justice doit passer»


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La « une » de Minute en forme d’attaque raciste contre Christiane Taubira a provoqué l’indignation de la classe politique. Droite et gauche dénoncent, ensemble, des dérives inadmissibles. Une « marche républicaine » s’organise pour le 8 décembre prochain. La ministre française de la Justice, pour sa part, insiste : « Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. »

La ministre française de la Justice, Christiane Taubira, à l'Assemblée nationale, le mercredi 13 novembre 2013

La ministre française de la Justice, Christiane Taubira, à l’Assemblée nationale, le mercredi 13 novembre 2013

« Il faut que la justice passe. La justice doit apporter une réponse, parce que le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit. La xénophobie, les discriminations, ce sont des délits punis par la loi. Donc la justice doit passer », a martelé Christina Taubira, mercredi 13 novembre, sur le plateau de la chaîne France 2. « Mais la justice ne peut pas porter toute la charge. La société doit s’interroger », a-t-elle également insisté. Pour la ministre de la Justice, cible d’injures racistes, notamment sur la « une » de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute la qualifiant de « maligne comme un singe », « nous nous sommes un peu habitués à un certain nombre de débordements. Il y a des paroles qui ont surgi dans l’espace public, qui n’ont pas donné lieu à des réactions, qui ont laissé croire qu’ils pouvaient se désinhiber ».

Consensus dans la dénonciation

Si les précédentes attaques à l’encontre de la ministre n’avaient pas soulevé de tollé majeur, la « une » de l’hebdomadaire d’extrême droite est dénoncée par la quasi-totalité de la classe politique, droite et gauche confondue.

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C’est Jean-Marc Ayrault qui a mené l’offensive pour soutenir Christiane Taubira en saisissant la justice contre l’hebdomadaire. Dans son sillage, le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux a voulu placer chacun devant ses responsabilités : « Chacun, dans la période, doit être comptable des valeurs de la République, en tout cas tous les républicains. Ne rien laisser passer. » Ne rien laisser passer, sur le principe, le centriste Jean-Louis Borloo est d’accord : « Ce qu’il se passe actuellement, et notamment concernant madame Taubira, est abject. »

Marche des républicains

Faire l’union nationale contre le racisme, l’UMP Eric Woerth y est prêt, lui aussi, mais il ne veut pas être dupe des enjeux politiciens : « Le gouvernement a tellement peu de résultats que tout sujet qui peut, à un moment donné, essayer un peu de fédérer est une bonne chose. »

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L’écologiste Noël Mamère évacue la question de la diversion politique, mais s’interroge sur les formes que doit prendre la condamnation. « Ceux qui ne savent pas comment terminer le mois à 40 euros près, ils sont trop fatigués pour aller manifester. Et je crains fort que si l’on organise une manifestation nous soyons peu nombreux et que nous fassions la démonstration du contraire de ce que nous avons à dire », prévient-il.

L’organisation d’une « marche des républicains » contre le racisme est envisagée le 8 décembre prochain. (RFI)


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