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Bénin / Lutte contre le blanchiment des capitaux dans l’espace Cedeao : Le Giaba réunit 15 Etats membres pour de nouvelles directives


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S’il y a des fléaux qui nuisent aux économies des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ce sont bien le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Et depuis l’année 2000, la Communauté des Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a mis en place un groupe intergouvernemental qui a pour,  entre autres missions, l’adoption de normes de lutte contre ces deux fléaux. Le Giaba a réuni, à cet effet, depuis lundi, les experts des 15 Etats membres pour la 20ème réunion plénière de sa commission technique. Le lancement des travaux a eu lieu hier à l’Hôtel Azalaï de Cotonou.

 

Ph: Dr - La sécurisation du flux de capitaux est fondamentale pour la santé économique et financière et la sécurité des Etats.

Ph: Dr – La sécurisation du flux de capitaux est fondamentale pour la santé économique et financière et la sécurité des Etats.

Présent dans 15 Etats membres de la Cedeao, à travers les Centres de Traitement des Informations Financières (Centif), le Groupe Intergouvernemental d’Actions contre le Blanchiment d’Argent (Giaba) mène au quotidien des actions pour la sécurisation des économies en Afrique de l’Ouest. Périodiquement, les Etats membres se réunissent pour évaluer les rapports de chaque pays et élaborer de nouvelles directives. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette 20ème réunion plénière, démarrée le lundi 04 novembre, et qui a réuni les experts des questions financières et de répression de la fraude de l’espace Cedeao. Prévue pour durer quatre jours,  cette réunion du Giaba a été lancée hier, par le ministre de la Culture Jean Michel Abimbola, assurant l’intérim du ministre de l’Economie et des Finances, assisté par son homologue de la Justice Valentin Djènontin et celui de l’Intérieur, François Houessou.

 

Le Giaba à la pointe de la lutte

 

Le blanchiment de capitaux existe depuis que l’activité économique s’est développée. Il se décrit comme le fait de donner une apparence, légitime ou propre, à l’argent sale ou aux avoirs illégaux afin de dissimuler leur origine et leur nature. Une fois blanchis, ces capitaux sont introduits subtilement dans les circuits financiers légaux sous forme de bons de paiement, de dépôts bancaires, d’investissements dans les entreprises légitimes, à travers le jeu des transferts d’un lieu, d’une personne à une autre. C’est donc pour mener un combat contre cette criminalité, que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a créé en 2000 le Giaba pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Depuis, les Etats membres ont pris conscience des enjeux et  plusieurs lois ont été votées au niveau national. Et des instruments juridiques ont été mis en place également au niveau des organisations sous régionales comme  l’Union Monétaire et Economique Ouest Africaine pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

 

Membre du Groupe d’Action Financière(Gafi), une organisation internationale de lutte contre le blanchiment d’argent, le Giaba a mené plusieurs actions significatives dans des domaines cruciaux, depuis sa création selon le Directeur Général Abdullahi Shehu. Au nombre de celles-ci, il y a l’élaboration d’une législation et la formation juridique appropriée ; la mise à disposition des menaces et la détermination des risques ; la mise en place de comités actifs inter-Etats de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ; le suivi-évaluation des systèmes et activités spécifiques et la lutte contre le blanchiment d’argent. Il y a aussi le renforcement des capacités d’investigation et de poursuite judiciaire, ainsi que la coordination intra-régionale et internationale.

 

Au Bénin, la Cellule nationale de traitement des Informations Financières (Centif) a été créé le 30 décembre 2006 et ses activités ont démarré en mai 2009. Malgré toutes les actions menées depuis lors, les crimes financiers demeurent un défi constant pour le Bénin. Le Ministre Jean Michel Abimbola a souhaité que la rencontre de Cotonou soit une occasion d’échanges entre experts, représentants des Etats membres, partenaires au développement et observateurs sur les nouveaux développements de la lutte anti-blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.

 

Centif Bénin : relever les défis des crimes financiers 

 

En dehors des échanges d’expériences, la Présidente du Centif Sévérine Dossou opte pour des actions collectives, si les Etats veulent  vraiment gagner cette guerre contre l’insécurité induite par le blanchiment des capitaux contre leurs économies, leurs populations et leurs institutions. Car, poursuit-elle, ceux qui pratiquent le blanchiment des capitaux, usent et abusent des structures financières et commerciales légales créées au sein des Etats. Ce faisant, ils détruisent les efforts entrepris pour consolider l’Etat de droit et asseoir le développement économique et social. « Ceux qui  contribuent au financement du terrorisme ne respectent pas davantage l’ordre et la loi. Pour dissuader le crime organisé, il est particulièrement important que les poursuites et les requêtes de confiscation soient effectives » a conclu la Présidente du Centif-Bénin.

 

Tout comme dans les autres Etats membres, le Bénin bénéficie de l’appui technique, financier et logistique du Groupe Intergouvernemental d’actions contre le Blanchiment d’Argent. Après l’évaluation de son dispositif en 2009, le Centre de Traitement d’informations Financières (Centif), se fait assister par la structure faitière sous-régionale, dans ses efforts de formation et de sensibilisation. Pour rendre ses actions concrètes, le Centif a élaboré une stratégie nationale de lutte contre le BC/FT. Cependant, le centre a eu des difficultés dans le processus de sa mise en œuvre et le Directeur Général a effectué une visite au Bénin pour rencontrer les autorités. Après son plaidoyer auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, les lacunes ont été corrigées et le Bénin a été félicité par le Giaba. De 2009 à 2013, plusieurs déclarations de soupçons ont été enregistrés : transferts illicites, transferts frauduleux, la fraude fiscale, des usurpations d’identités… Ces informations et soupçons ont été traités par  le Centif qui a mené ses investigations et transféré les résultats au juge,  qui est le seul habilité à prendre des sanctions contre les auteurs de ces forfaits criminels.

 

L’Autre Quotidien


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