Bénin / Atelier de validation du document de méthodologie unique d’identification des pauvres : Assurer l’équité dans le ciblage des ménages les plus pauvres

La Banque mondiale et les donateurs du Fonds Fiduciaire « Rapide Social Response »  organisent les 17 et 18 octobre 2013 à l’hôtel Marina de Cotonou, un atelier d’échanges  sur l’extrême pauvreté et de validation du document de méthodologie d’identification des plus pauvres pour les Programmes de protection sociale au Bénin. Cette rencontre qui réunit Partenaires techniques et financiers et acteurs de la vie sociale s’inscrit dans le cadre d’un processus qui vise l’éthique, la justice et l’équité des interventions au bénéfice des plus pauvres.

La protection sociale contribue à la croissance économique par l’amélioration de la productivité du travail et par la stabilité sociale. Plaçant l’homme au centre de ses stratégies de développement, le gouvernement béninois s’est engagé à travers une politique holistique de protections sociale, à fournir un paquet minimum de services sociaux de base aux franges les plus pauvres de notre société ; spécifiquement celles qui ont bien des raisons d’éprouver le sentiment d’être marginalisées.

A ce titre, plusieurs interventions pour le renforcement de la protection sociale se traduisent essentiellement par l’intensification des mesures en faveur des groupes les plus vulnérables. Il s’agit entre autres : de la promotion des transferts sociaux du développement des services d’actions sociales, du système d’assurance sociale, du Régime d’assurance maladies universelle (RAMU), de l’extension de la sécurité sociale aux secteurs informel et agricole sans oublier le renforcement des régimes contributifs existants que sont les mutuelles, etc…

Cependant, le constat est que ces différentes mesures d’intervention sont mises en œuvre par divers acteurs sans aucune méthode d’harmonisation. Souvent, chaque acteur utilise des terminologies et des outils assez diversifiés d’identification des cibles qui sont les plus pauvres. Ce qui présente à bien des égards des limites aux méthodes appliquées sur le terrain. Ce qui développe au sein des bénéficiaires le sentiment d’une insuffisance de justice et d’équité.

Pour pallier à cet état de chose, il urge non seulement de clarifier et d’harmoniser les notions d’indigence, d’extrême pauvreté et toutes autres notions voisines, mais aussi  d’adopter une méthode ou un mécanisme unique et univoque pour identifier les cibles des différents programmes de protection sociale. « Cela permettra d’éviter la multiplicité des approches variant d’un programme à un autre, d’un Partenaire technique et financier à un autre ou d’une localité à une autre » a souligné Marie-Laurence Sranon Sossou,  ministre en charge de la Famille, des Affaires sociales, de la Solidarité nationale, des Handicapés et des Personnes de troisième âge.

« Il s’agit de réussir à identifier avec amplitude les plus pauvres à travers une approche qui ne soit trop couteuse, ni pour les bénéficiaires, ni pour les gestionnaires de programme » a-t-elle indiqué.

Monsieur Joachim Boko, Représentant M. Olivier Fremond, Représentant résident de la Banque mondiale au Bénin, estime pour sa part que la présente initiative de mise en place d’une méthodologie unique pour l’identification des plus pauvres au Bénin est totalement en lien avec la stratégie de la Banque mondiale pour la protection sociale. « Il s’agit de travailler à la mise en place dans les pays d’intervention, de systèmes de protection sociale à travers la réduction de la fragmentation des programmes » a-t-il déclaré.

Selon les différents acteurs, le processus du ciblage des plus pauvres doit aller plus loin et beaucoup plus affiné afin d’assurer l’équité dans le ciblage des ménages les plus pauvres. « Il s’agira de prendre exemple et de confronter les diverses pratiques au niveau des acteurs qui s’investissent dans l’appui aux plus pauvres et à leur  intégration au processus  de production » a déclaré Romain Akpo, Président du Comité socle de protection sociale.

En effet, ce présent atelier se veut un cadre de discussions, d’échanges et de clarification  entre théoriciens et praticiens des notions de pauvreté, d’extrême pauvreté, d’indigence et autres notions assimilées afin d’améliorer le rapport dont l’étape de pré-validation est passée le 05 septembre 2013. La Banque mondiale attend utiliser pour sa part, la validation de la présente méthodologie pour identifier les bénéficiaires de ses projets.

Aline ASSANKPON