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Sécurité maritime en Afrique Un sommet et des Enjeux…


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Sommet de YoundSommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et de la Commission du Golfe de Guinée (CGG) sur la Sureté et la Sécurité Maritimes dans le Golfe de Guinée,

s’est ouvert ce lundi 24 Juin 2013, à Yaoundé (CAMEROUN), en présence de Douze (12) Chefs d’Etat, au nombre desquels le Président de République,  Dr Boni Yayi. Le profil des participants à ce sommet se dévoile sur les intérêts géostratégiques et géoéconomiques qu’il met en jeu.

 

La recrudescence de la piraterie dans le golfe de Guinée est un phénomène aux conséquences graves pour le développement du continent africain. Heureusement que les dirigeants des pays côtiers semblent avoir pris la mesure du péril. En témoigne la tenue du sommet consacré à la sécurité et à la sûreté maritimes, les 24 et 25 juin 2013 à Yaoundé au Cameroun. Une rencontre qui regroupe les dirigeants de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) et de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).

L’objectif de cette première grand-messe sur la sécurité maritime, est de doter chaque pays membre de moyens de lutte plus efficaces et d’organiser une plus grande coopération régionale. On peut dire qu’il était temps que les dirigeants se penchassent sur cette nouvelle menace contre la paix et la stabilité du continent.

En tout cas, sauf erreur de notre part, il n’y a jamais eu un sommet d’une telle importance sur la piraterie dans le golfe de Guinée. C’est donc la preuve que l’insécurité grandissante dans cette zone est préoccupante pour les chefs d’Etat. Faut-il le souligner, la sécurité maritime est l’une des conditions pour le développement du continent noir. Comment l’Afrique peut-elle en effet s’approvisionner en produits maritimes et autres dérivés si ses côtes ne sont pas sécurisées ? La circulation des personnes tout comme celle des marchandises, est la condition sine qua non pour le développement des entreprises et partant, du continent noir. Pour tout dire, la lutte contre la piraterie en haute mer est un challenge que l’Afrique se doit de gagner.

Car son développement en dépend. Ce sommet aurait même dû se tenir depuis bien longtemps si les dirigeants concernés s’étaient montrés plus prévoyants. Comme d’autres maux, ils ont laissé cette pratique se développer avant de vouloir la combattre. Si c’était en Occident, il y a longtemps que des actions vigoureuses auraient été entreprises pour endiguer ce mal. Mais comme le dit l’adage, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Cela dit l’adage, souhaitons que les conclusions de cette rencontre ne dorment pas dans les tiroirs. Dans tous les cas, nos dirigeants n’ont pas intérêt à ce qu’il en soit ainsi.

Car, en vérité, les Africains ne sont plus en sécurité nulle part. Dans les casernes, les mosquées, les églises, les marchés et sur les voies terrestres, il y a des attentats terroristes. Si en plus de cela des attaques sont perpétrées en haute mer, il faut bien s’inquiéter du devenir et de l’avenir de l’Afrique. En un mot comme en mille, il est plus que jamais urgent d’entreprendre des actions fortes pour mettre fin à cette pratique, ou à défaut, la réduire considérablement. Mais il serait naïf de croire que ces pays maritimes peuvent, à eux seuls, gagner ce combat. Il faut une synergie d’action. Et un large front impliquant les Occidentaux pour espérer une victoire face à ces flibustiers.

C’est en cela qu’il faut d’ailleurs saluer l’implication et la participation des pays sans littoral à ce sommet. Mais pouvait-il en être autrement quand on sait que leur destin est aussi lié à celui des pays côtiers ? Ne nous flattons point ; seul un partenariat fort et de gros moyens, peuvent permettre d’obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre la piraterie. N’est- ce pas d’ailleurs une telle initiative qui a permis de réduire l’activité des pirates dans le golfe d’Aden ? Si l’Afrique veut voir prospérer ses économies et la démocratie, il lui faut nécessairement développer une stratégie imparable. Même si le mode opératoire n’est pas le même, la piraterie en haute mer est aussi nuisible que le terrorisme. Et elle mérite d’être combattue avec vigueur. Il faudrait donc que les chefs d’Etat et de gouvernement fassent de ce sommet de Yaoundé à plusieurs enjeux, notamment économiques et sécuritaires, le lieu des décisions qui feront de l’Afrique un continent de paix et de prospérité. (Source : Africatime)

 

Le potentiel du Golfe de Guinée

 

Le potentiel énergétique de la région fait courir les grands consommateurs occidentaux  qui suivent de prêt l’évolution des négociations. Le golfe de Guinée est réputé pour son important potentiel énergétique. Le pétrole constitue en effet sa première ressource naturelle. C’est la principale région pétrolière d’Afrique.
Le golfe de Guinée abrite l’un des plus grands gisements de pétrole «off-shore» au monde, estimé à 24 milliards de barils de réserves, soit 4,5% des réserves mondiales. Vient ensuite de gaz naturel dont l’exploitation n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
Ces richesses ont leur revers : elles attirent des convoitises et aussi l’insécurité grandissante.
Le mode opératoire est le même, des attaques et vols à main armée par des groupes organisés, des détournements de tankers chargés de cargaisons de brut, des prises d’otages, notamment des exploitants pétroliers avec demandes de rançons, le sabotage des plates-formes d’exploration ou de production pétrolières.
L’Organisation Maritime Internationale a enregistré en 2009, quelques 46 attaques, en 2010, le chiffre est retombé à 38 attaques, avant de reprendre de l’ampleur avec 53 attaques en 2011 et 60 en 2012. Dans les deux régions, certains pays sont plus exposés que d’autres. Il y a notamment le Nigéria qui représente à lui seul plus 25% des attaques alors que le Cameroun ne compte que 2%. Cette disparité s’explique du fait que les pirates attaquent des investissements ; le Nigéria comptant le plus grand nombre de plates-formes pétrolières est la cible de ces attaques. Une sorte d’avertissement aux pays qui s’apprêtent à investir dans le secteur pétrolier avec notamment la mise en jeu des capitaux occidentaux, cible des terroristes et d’autres bandes armées qui écument le Golfe de Guinée.
En mars dernier, un certain nombre de dossiers avaient été examinés lors de la conférence interministérielle, tenue à Cotonou au Bénin. Il y a eu comme résolutions, un Mémorandum d’Entente sur la sûreté et la sécurité maritimes en Afrique occidentale et Afrique centrale, élaboré par les ministres en charge des questions de  sécurité, et des affaires étrangères des 24 Etats des deux régions. Un code de conduite sur la prévention et la répression de la piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités illicites avait également été validé par les ministres.
Jusqu’ici, de grands pays comme l’Angola et le Nigéria affichent des réticences à confier la souveraineté de leur sécurité maritime à un organisme pour ne pas en perdre le contrôle.  Il est pourtant attendu, une réponse collective et concertée sur le Golfe de Guinée au cours de la rencontre de Yaoundé.


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