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Visite du terrain au Bénin, du Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale


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Ph/DR: Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale entouré du Représentant résident de la Banque mondiale au Bénin, Atou Seck, de son staff et des autorités locales

«L’érosion côtière constitue une menace pour la communauté, pour la sauvegarde des écosystèmes…» dixit Ousmane Diagana.

En visite de travail au Bénin, du 31 octobre au 02 novembre 2021, le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Ousmane Diagana a effectué une descente sur les sites de travaux de protection du segment de côte transfrontalier Togo-Bénin et sur le site de Gbêkon  où des travaux d’aménagement et de stabilisation de la berge lagunaire du fleuve Mono sont à renforcer dans la durabilité pour repousser la menace d’une embouchure. Face à la manifestation concrète de l’érosion côtière, Ousmane Diagana apprécie les travaux d’urgence réalisés et estime que la problématique est beaucoup plus grande et qu’il faille opter pour une solution durable pour protéger ce site si riche sur le plan cultuel et culturel et pour le bien-être de la communauté de Gbêkon.

Arrivée au Bénin ce dimanche 31 octobre, par voie terrestre du Togo, Ousmane Diagana a été accueilli à Hillacondji par une forte délégation conduite par le Représentant résident de la Banque mondiale au Bénin, Atou Seck et des autorités étatiques.

Sa première descente consiste à visiter les sites de travaux de protection du Segment de Côte transfrontalier Togo-Bénin. « Au niveau du Bénin, les travaux comprendront le remplissage des bras de lagunes abandonnés à l’est de l’embouchure à Grand-Popo, la construction des épis de protection, l’installation d’un rechargement de 6,4 millions de mètres cube de sable à Agoué, et la construction de pistes cyclables et de parkings à Agoué et Hillacondji ».

Une vue imagée des Dongas observés sur le site du 10 janvier avant la réalisation des travaux d’urgence du projet WACA

La seconde étape de la visite est celle du site du « 10 janvier  »  à Gbêkon, une localité de Grand-Popo où il est observé en 2019, un risque d’érosion côtière doublée d’embouchure et d’inondation. «Il s’agissait d’une menace terrible  d’une ouverture d’embouchure. Or sur cette langue de terre, se trouve à l’Est l’arrondissement d’Avlo avec plus de neuf (09) villages » constate l’Expert-technicien, Bio Djara Moussa du Projet WACA (Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA),

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Des travaux d’urgence pour repousser l’embouchure

Face à cette menace, le Gouvernement  avait  sollicité l’appui de la Banque mondiale pour des travaux d’urgence afin de freiner l’érosion qui avançait à grands pas avec une emprise de 84 mètres entre la piste et l’Océan. Ce qui de toute urgence a été fait pour un temps de repli avant la réalisation des travaux de durabilité.

Des maquettes imagées démontrent aux visiteurs, l’état de référence de la situation avant  la réalisation des travaux d’urgence en 2019 (des Dongas observés sur le site). « On estimait à moins de 10 ans la dégradation totale de l’environnement. D’où l’initiative du projet WACA qui consiste à faire du dragage surtout au niveau de la lagune pour stabiliser le sol, maintenir la piste circulable, planter des cocotiers  de la place de «10 janvier » jusqu’au niveau l’îlot de Djêfa » explique l’expert technicien.

«Dans le passé, la piste remblayée avait une profondeur d’eau de plus de 2 mètres » a rappelé l’une des experts. Puisqu’il est observé sur la berge lagunaire une vitesse d’érosion estimée à 2 mètres par an et déjà en deux ans (de 2019-2021) 4 mètres environ sont déjà perdus des travaux d’urgence réalisés. D’où la nécessité de mobiliser les fonds d’urgence pour renforcer ces travaux de protection.

Ph/DR: 11 millions d’euros c’est le gap financier à mobiliser pour la réhbilitation du site explique l’Expert-technique du Projet WACA, Bio Djarra Moussa

11 millions d’euros, c’est le gap financier à mobiliser

11 millions d’euros, c’est le gap financier  à mobiliser par l’Etat béninois pour un minima de durabilité de 50 ans au moins, sur une disponibilité de 2,5 millions d’euros que le Fonds nordique va financer. Les travaux d’aménagement prévus vont consister à la mise en place de digues en enrochement ;  des revêtements qui vont s’étendre jusqu’à l’ilot qui se trouve à 500 mètres à vol d’oiseau. Ainsi, le sol qui sera dragué sera constitué de 250.000 mètres cubes de sédiments. Soit environ  plus de 250 mètres seraient gagnés.

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«Avec ces travaux, la berge sera repoussée puisque les sédiments dragués, donneront une profondeur au lit de la lagune, ce qui permettra d’orienter les courants d’écoulement qui retourneront dans leur lit historique qui est plus proche de la rive nord » explique Bio Djarra Moussa.

Ce faisant, non seulement le problème d’élargissement de la berge lagunaire, de l’inondation et de la menace d’embouchure venant de l’Océan sera réglé. A travers ces travaux d’aménagement, l’Etat envisage la réalisation d’un embarcadère pour la reprise des activités économiques avec pour conséquence la réduction de la pauvreté ; la végétalisation de toute la zone, l’installation des fauteuils en béton, etc. Il s’agit de redonner à ce site du « 10 janvier « , qui accueille chaque année plus de 25000  personnes (adeptes religieux, chefs traditionnels, dignitaires et curieux), son attrait touristique, cultuel et culturel.

Le préfet du département du Mono, Bienvenu  Milohin va plaider pour sa part, auprès des partenaires représentés par la Banque mondiale : « Aidez-nous à mobiliser ce gap afin que le problème puisse être réglé sur la durabilité ».

Ousmane Diagana : «…nous allons continuer dans le cadre de notre partenariat… »

Ph/DR: Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre en face des médias

«L’érosion côtière constitue une menace pour la communauté, pour la sauvegarde des écosystèmes. Ce que nous venons de voir ici à Grand-Popo est une manifestation concrète. Le Gouvernement a saisi l’urgence de la question, a saisi aussi la Banque mondiale pour apporter une réponse à cette menace. La Banque mondiale a répondu et bien entendu, ce qui a été fait est très encourageant ! Mais la problématique est beaucoup plus grande et par conséquent, il faut travailler dans la durée pour apporter une solution qui permette à ces communautés et cet endroit qui est si riche sur le plan cultuel et culturel puisse être protégé ». «Après avoir constaté ce que je viens de voir tout de suite, nous allons continuer dans le cadre de notre partenariat afin que nous supportons au profit de nos populations, le développement touristique, économique de manière générale de cette zone. Nous avons de partenariat avec le Bénin dans beaucoup de domaines, le développement durable des communautés c’est une priorité et nous allons discuter avec le pays par rapport à tous les programmes qui le portent et voir comment on peut décider à le réaliser ».

Félicitant la rapidité avec laquelle l’Etat béninois a pu réfléchir à des solutions qui soient possibles à un problème si grave et l’intervention prompte de la Banque mondiale, le Vice-président, Ousmane Diagana, a convaincu les uns et les autres sur l’engagement de son institution à accompagner davantage l’Etat béninois dans sa lutte contre l’érosion côtière.

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«Je pense que le ministère des Finances est présent et donnera priorité à ce contexte de changement climatique. Si c’est approché de manière efficace toutes les questions de développement durable, de l’écosystème pour que les populations puissent être résilientes en face des problèmes du changement climatique et puissent également saisir les opportunités qui sont liées aux activités économiques, génératrices de revenus afin que la valeur cultuel et culturelle de la localité soit protégée ».

Au nom des populations de la commune du Grand-Popo, le Maire Jocelyn Ahyi  se réjouit de la disponibilité de la Banque mondiale à accompagner  le  Gouvernement.  « Les maquettes que nous avons visitée donnent l’assurance de ce que cette place va retrouver sa valeur ; elle va permettre l’ouverture du boulevard sur les valeurs culturelles et cultuelles et sera désormais la plateforme de notre tourisme au Bénin ».

Aline ASSANKPON

 

 


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