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CoM-2021 / 53e Session du Comité des Ministres des Finances: « L’Afrique a besoin de sa propre institution financière »  a déclaré Mme Vera Songwe.


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Ph/DR : Panel de la cérémonie d’ouverture de la 53ème Conférence des ministres africains des Finances, de la planification et de développement économique.

« L’industrialisation et la diversification durables de l’Afrique à l’ère numérique dans le contexte de Covid-19 » c’est le thème autour duquel  vont s’articuler tous les travaux de la 53ème Session du Comité des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique. Lancée ce lundi 22 mars pour prendre fin demain mardi 23 mars 2021 à Addis-Abeba en Ethiopie,  quatre allocutions ont marqué l’ouverture des travaux, dont celle de la Secrétaire générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission exécutive pour l’Afrique, Vera Songwe. C’est l’occasion pour elle de diagnostiquer les trois crises auxquelles est confronté le continent actuellement, notamment : La crise du changement climatique ; la crise de la Covid-19 et la crise économique.

Aline ASSANKPON

La 53ème Session du Comité des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique vient de lancer ses travaux sous forme sous une forme hybride, en présentiel au Centre de conférences de la CEA à Addis-Abeba, Éthiopie et en virtuelle pour la majorité des participants.

« L’industrialisation et la diversification durables de l’Afrique à l’ère numérique dans le contexte de Covid-19 », c’est le thème principal de cette conférence autour duquel gravitent plusieurs sous-thèmes qui seront débattus en  plusieurs table rondes de grand-débat et de haut niveau durant les deux jours (les 22 et 23 mars 2021).

En effet, ce thème englobe la nécessité pour les pays africains de parvenir à une croissance économique rapide grâce à une industrialisation et une diversification respectueuses de l’environnement tout en tirant parti de la numérisation.

Quatre allocutions ont marqué l’ouverture des travaux de cette première journée, sous la présidence du Bureau sortant, Mohamed Benchaaboun, du Ministre marocain de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration. Celle de la Secrétaire générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la Commission exécutive pour l’Afrique, Vera Songwe  et d’éminents invités comme le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta ; la Directrice de la London School of Economics et ancienne Gouverneure adjointe de la Banque d’Angleterre, Minouche Shafik  et de la Première Ministre de la Barbade et Présidente du Comité du développement (Comité ministériel conjoint de la Banque mondiale et du FMI), Mia Mottley.

Dans sa déclaration liminaire, Mme Vera Songwe va axer sa présentation sur les difficultés auxquelles les pays africains sont actuellement confrontés. Ils sont de trois ordres et se présentent comme il suit : la crise du changement climatique ; la crise de la Covid-19 et la crise économique.

De l’analyse de ces trois crises, il résulte que la  plupart des pays africains devraient perdre

2 à 5% de leur PIB en raison du changement climatique d’ici 2030 selon des estimations prudentes ; 2-5% de perte de PIB pour les pays africains par an d’ici 2030 et jusqu’à 9% perdus dans les catastrophes naturelles liées au climat en 2019.

Par rapport à la crise de la Covid-19, au 8 mars 2021, l’Afrique dénombre plus de 3,97 millions de cas, touchés et 106.000 morts. Une lueur d’espoir  pointe à l’horizon avec la provision des vaccins. Des doses de vaccin COVID-19 sont déjà administrées à 100 personnes dès le 19 de ce mois de mars.

Selon les estimations, la croissance du PIB est passée de 3,3% en 2019 à -2,6% en 2020 et devrait être de 3,7% en 2021. Une relance de 100 milliards USD aurait pu éviter la récession en 2020. « L’activité économique s’est pratiquement arrêtée pour cause de Covid-19 ce qui a un impact avéré sur la pauvreté et la vulnérabilité de certaines personnes en Afrique ».

« La pauvreté en Afrique est à la fois étendue et profonde. Plus d’un milliard de personnes (soit plus de 80% de la population totale) ont une consommation moyenne inférieure à 5,50 $ / jour (PPA). Les deux tiers d’entre eux vivent dans des pays dont la consommation moyenne est inférieure à 1,90 dollar / jour » souligne Mme Songwe.

L’ampleur de la pauvreté et de la vulnérabilité  est observée sous des prismes  suivants : extrêmement pauvres mais vulnérables à la pauvreté : Extrêmement pauvres et vulnérables à rester dans la pauvreté (<1,9 $) ; Pas d’extrêmes pauvres mais vulnérables à la pauvreté et Extrêmement pauvres et vulnérables à rester dans la pauvreté (<1,90 $).

Les dépenses d’assistance sociale en Afrique sont bien inférieures à celles des autres régions. À l’échelle mondiale, les dépenses d’aide sociale vont de 6,1 milliards de dollars en Afrique à 290 milliards de dollars en Amérique du Nord. « Par habitant, les 30 pays d’Afrique, pour lesquels des données sont disponibles, ne dépensent que 10 USD par habitant en protection sociale, contre 361 USD par habitant en Asie de l’Est et dans le Pacifique et 442 USD par habitant en Amérique du Nord ».

L’impact sur l’apprentissage et les compétences : les pertes d’éducation infligées par COVID-19 aux enfants en Afrique ont été importantes : l’avenir est à risque surtout pour les enfants engagés dans des activités d’apprentissage / d’éducation depuis qu’on observe la fermeture de l’école dans certaines régions du continent. « En moyenne, seulement la moitié environ des ménages avec enfants en Afrique qui étaient scolarisés avant la pandémie se sont livrés à des activités éducatives dans les mois suivant la fermeture des écoles ».

Une autre opportunité s’ouvre  pour les DTS de liquidité 500 milliards de DTS (en milliards de DTS). La facilité de liquidité et de durabilité est synonyme d’opportunité de transformation. La CEA a réussi à obtenir des «Facilité» de financement pour les pays vulnérables pour que le continent puisse avancer ensemble sans laisser personne sur le quai selon l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable.

Dans le cadre des discussions sur les DTS, il a été convenu que le G7 travaillerait avec le FMI pour progresser dans le renforcement de la transparence et de la responsabilité concernant l’utilisation des DTS et pour explorer comment les pays pourraient recycler volontairement leurs avoirs en DTS pour soutenir davantage les pays à faible revenu. Le G7 a convenu que le FMI devrait élaborer séparément certaines options sur la façon dont cela pourrait être fait, sans retarder l’accord sur une nouvelle allocation générale, selon une déclaration publiée par le chancelier britannique du Trésor.

 

«Les DTS nous permettent de penser hors de la boîte et plus grand. Il y a maintenant un réel élan pour une action collective lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale ainsi que pour la réunion des ministres africains des finances organisée la semaine prochaine par la CEA» a indiqué Mme Songwe en ajoutant qu’«Il existe des opportunités pour approfondir les marchés de capitaux, attirer des capitaux privés et tirer parti du financement climatique sur le continent.

 

La CEA a également plaidé en faveur de la prolongation de l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) jusqu’à la fin de 2021 afin de garantir que les pays disposent de suffisamment de liquidités pour répondre et relancer la reprise en libérant des ressources pour payer les vaccins indispensables et améliorer les tampons des pays à faible revenu. La facilité de liquidité et de durabilité est un autre moyen important d’aider les pays africains à accroître leurs liquidités.

 

Mme Songwe a passé en revue les différentes questions ayant trait aux points suivants : la facilité de liquidité et de durabilité pour le Financement de l’énergie et des infrastructures résilientes ; le Surpeuplement dans le secteur privé ; la durabilité de la dette ; l’échange de la dette contre le climat ou une dette contre nature ; la gestion des finances publiques ; la mobilisation des ressources nationales, la lutte contre les flux financiers illicites, etc. « Des marchés financiers solides en Afrique sont un marché de la dette qui fonctionne bien, y compris des obligations d’État et d’entreprises » souligne-t-elle.

Au regard de tous ces défis importants pour le continent,  Mme Vera Songwe invite les Etats à : stimuler l’économie vert en Afrique ;  agir rapidement pour éviter la perte d’une décennie, puisqu’il est déjà observé un écart de 345 milliards USD selon le FMI ; favoriser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Elle ajoute que la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre également de grandes opportunités pour les marchés financiers africains de se développer.

La  prise en compte de la nécessité pour les pays africains de parvenir à une croissance économique rapide grâce à une industrialisation et une diversification respectueuse de l’environnement tout en tirant parti de la numérisation.


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