Au Nigeria, le secteur électrique est au bord du gouffre. Le réseau en déficit chronique et croissant peine à approvisionner en électricité les consommateurs qui depuis plusieurs décennies se sont résignés à avoir massivement recours aux groupes électrogènes.
Selon la base de données des Nations unies sur le commerce international, le Nigeria a dépensé en 24 ans, 2,4 milliards $ dans l’importation de groupes électrogènes. Ces chiffres sont issus de l’UN Comtrade, le plus grand répertoire de statistiques de commerce international qui a enregistré les importations de groupes du pays entre 1996 et 2019.
En 2013 par exemple, le pays a importé 262,5 millions $ de groupes électrogènes, un record sur la période étudiée. Ce chiffre représente le pic d’une croissance entamée en 1996 et alimentée par le manque de fiabilité du réseau électrique national. Entre 2013 et 2015 par exemple, la population a reçu de l’électricité en moyenne 6 heures par jour selon une enquête réalisée par NOI Polls un institut nigérian de sondage.
La capacité opérationnelle disponible du pays n’est qu’en moyenne de 3 879 MW selon les estimations alors que les groupes électrogènes produisent plus de 43 000 MW selon une étude réalisée en 2019 par « Access to Energy Institute ».
Cette situation sonne comme un aveu d’impuissance du secteur électrique, et ce, malgré les réformes sectorielles qui ont conduit à la privatisation des compagnies de production et de distribution électrique.
En outre, le secteur vient d’enregistrer une croissance de 7 % de son déficit en 2020 par rapport à 2019. Ce dernier s’est établi à 1,04 milliard $, causé par l’incapacité des distributeurs électriques à payer les producteurs pour l’énergie qui leur a été fournie au cours des neuf premiers mois de l’année. (Agence Ecofin)