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La KAS renforce la capacité de ses structures partenaires : Pour la pérennisation et la durabilité du Projet EWOH2 qui s’achève.


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Ph/DR: Les participants à la cérémonie d’ouverture des travaux-1

La mise en œuvre d’un projet s’étale toujours sur une durée déterminée. Mis en œuvre en Octobre 2016, dans les trois départements du Sud Bénin (Atlantique, Littoral et Zou), le Projet EWOH2, « Un seul monde sans faim » de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) va connaitre son épilogue le 31 décembre 2022.  Environ sept (07) ans, après avoir parcouru les contrées et les communes de ces départements, sa mise en œuvre a fondamentalement impacté les femmes en milieu rural : les résultats sont là, tangibles. L’atelier de renforcement de capacité des structures partenaires du Projet s’inscrit donc dans le cadre de sa durabilité. «Les droits fonciers, les mécanismes judiciaires de règlement des conflits fonciers et la création d’une plateforme sont des outils de guide et d’orientation que la KAS transmet à ses partenaires pour pérenniser les actions du Projet sur le terrain. C’était au cours d’un atelier les 22 et 23 décembre 2022 à l’Hôtel Bénin Royal de Cotonou.

Aline ASSANKPON

Sept ans après sa mise en œuvre dans les trois départements ciblés par le Projet EWOH2 « Un seul monde sans faim », dans le Sud Bénin (l’Atlantique, le Littoral et le Zou), la Fondation Konrad Adenauer pense à sa durabilité avec tout ce qui a été fait à travers de multiples séances de renforcement des capacités des acteurs du monde rural que sont les femmes et les hommes ; des séances d’information, de sensibilisations, de vulgarisation des textes et lois qui favorisent des droit d’accès des femmes à la terre ; des plaidoyers pour l’amélioration de ces droits au niveau des élus (parlementaires, Préfets, Maires, Conseillers et Délégués des villages) et des gardiens de la tradition (chefs religieux, chefs coutumiers et têtes couronnées) à travers la mise à disposition d’outils, de documents et des téléfilms.

Le projet en voulant prendre fin, a prévu de renforcer une fois encore les capacités de ses structures partenaires, celles qui l’ont accompagné durant sa mise en œuvre. Il s’agit du Réseau WILDAF-Bénin, du Centre Afrika Obota (CAO), de la Synergie paysanne (Synpa), de l’Association nationale des Femmes agricultrices du Bénin (ANAF-Bénin), du Cabinet Managere Lucidum et de l’Agence nationale du Domaine et du Foncier (ANDF). Outre cette séance de renforcement de capacité, la KAS a prévu également de mettre en place une plateforme digitalisée qui va servir de cadre juridique, de clinique juridique pour donner des conseils et des orientations sur les droits fonciers aux femmes.

Ph/DR: La KAS continue de penser aux femmes, la KAS pense toujours aux femmes ; celles qui demeurent le pilier de l’économie familiale, de l’économie locale et nationale malgré l’achèvement du Projet EWOH2

En transmettant les salutations du Bureau régional de la Konrad Adenauer Stiftung (kAS) aux participants, le Coordonnateur du Projet  EWOH2 « Un seul monde sans faim », M. Mounirou Tchacondoh, dira : «Un projet qui commence, a un début et une fin… Mais les activités de la KAS vont toujours continuer dans le cadre du Dialogue politique en Afrique de l’Ouest (PDWA) et le Projet « Un seul monde sans faim » va prendre fin le 31 décembre 2022. La manifestation de ce jour s’inscrit donc dans le cadre de la durabilité du projet.»

«Tels que vous êtes partenaires du Projet, il est tout à fait normal dans cette circonstance de vous réunir pour réfléchir et voir comment assurer la durabilité du programme. Pour ce faire, nous avons conçu avec certains partenaires, un mécanisme nous permettant de doter certaines structures d’une plateforme » poursuit-il.

Après l’ouverture des travaux, les participants ont suivi une projection sur la plateforme digitalisée qui sera mise à disposition pour la durabilité des actions du Projet EWOH2. « Cette plateforme sera hébergée par trois structures partenaires qui vont essayer de continuer d’assurer des fonctions d’orientation, d’information et conseil et de formation aux femmes qui sont dans des situations de conflits en rapport avec le foncier. Comment les orienter, les former, les assister en appui-conseils jusqu’à ce qu’elles puissent trouver satisfaction afin de continuer leurs activités de production agricole et économique » a expliqué le Coordonnateur national du Projet EWOH2.

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Un appui-conseil, une orientation, un guide pour accompagner les femmes en milieu rural, même après l’achèvement du projet, la KAS pense toujours aux femmes ; celles  qui demeurent le pilier de l’économie familiale, de l’économie locale et nationale. « Il revient donc à travailler et à faire en sorte qu’elles aient les outils de travail nécessaires. Puisqu’elles sont fortement engagées dans l’agriculture qui est leur moyen de survie. On les voit dans les contrées, les marchés, les circuits de transformation et les circuits de commercialisation. Nous allons travailler ensemble à les aider et à avoir une certaine émancipation économique leur permettant de contribuer à assurer la sécurité alimentaire au sein des familles » a souligné le Coordonnateur.

Ph/DR: Photo de famille des membres des structures partenaires du Projet EWOH2

En effet, les participants ont eu droit une démonstration sur la plateforme digitalisée présentée par M. Karel Agbantè, directeur de Lift Store. La plateforme digitalisée est une application mobile orientée web qui va fonctionner sur les téléphones portables, disponible sur PlayStore et facilement téléchargeable. «Les femmes agricultrices seront amenées à l’utiliser. Les administrateurs pourront également y accéder directement sur leur ordinateur pour faire plus de paramétrage et de manipulation ».

C’est une innovation qui prolonge le projet au-delà du délai prévu. La plateforme qui est en train d’être mise en place, dès que l’application aura un nom et sera disponible, l’utilisateur pourra en son temps, aller sur l’interface de l’utilisateur pour s’identifier et se connecter. L’interface va regrouper des groupes de messageries et un groupe de documentations ou de messages vocaux. Il est également prévu avec le concepteur, une séance de formation sur l’application avec les membres des structures retenues. « Cette plateforme va permettre aux femmes de continuer par exposer leurs problèmes auprès des Organisations de la société civile (partenaires du projet) qui seront sur la plateforme. Ces OSC qui avaient travaillé sur le projet depuis 2016 jusqu’à sa fin, continueront de les éclairer. Tous les documents du projet sont donc compilés et constituent une grande capitalisation » apprécie M. Justin Sèmassoussi du CAO.

Quelques impressions

M. Mounirou Mohamed Tchacondoh, Coordonnateur national du Projet EWOH2 (Un seul monde sans faim) : « En matière des droits fonciers, le Bénin a fait des pas de géant ! »

L-integration.com : Le projet EWOH2, au commencement, c’était un état des lieux sur les droits d’accès des femmes à la terre au Bénin, en octobre 2016. Sept (7) ans après, le projet s’achève avec des résultats probants, des avancées notables à travers beaucoup d’activités de sensibilisation, de formation, d’information, de vulgarisation, de renforcement de capacité et de plaidoyers. Vos impressions sont certainement bonnes, Monsieur le Coordonnateur.

Ph/DR: M. Mounirou M. TCHACONDOH, Coordonnateur national du Projet EWOH2 de la KAS.

M. Mounirou Mohamed Tchacondoh : Mes impressions sont bonnes. Il y a eu beaucoup d’avancées, même au-delà de ce que nous espérons ; parce que la problématique touche aussi bien des réformes qui devraient être opérées par des politiques. Je veux parler des parlementaires, l’Etat et le gouvernement, etc. Et depuis 2016, nous avons constaté avec beaucoup de satisfaction que sur ce plan, le Bénin a fait des pas de géant. Il y a eu des réformes en matière foncière. Avant, il y avait un cadre juridique qui était presque inexistant parce qu’il manquait de beaucoup de précisions. Mais à partir de 2017, beaucoup de réformes ont été opérées et le Code foncier et domanial a été plusieurs fois révisé pour tenir compte des groupes vulnérables que sont les femmes. Aujourd’hui, toutes les structures chargées de la mise en œuvre de la réforme sont opérationnelles. Grâce au Projet EWOH2, nous avons accompagné les acteurs qui sont les élus, sur comment il faut mettre en œuvre la réforme. Avec notre accompagnement, nous avons vu que les Comités de gestion foncière (CoGEF), les Sections villageoise de gestion foncière (SVGF) sont installés dans tout le pays ; bien que nous travaillons dans trois départements (Atlantique, Littoral et Zou), par l’effet de nos actions, nous avons vu que toutes les communes au Bénin, ont installé les organes de gestion du foncier. Cela permet aux femmes de se rapprocher des acteurs qui sont plus proches d’elles. Donc, c’est beaucoup de satisfaction du point de vue juridique, institutionnel et opérationnel. Du point de vue des bénéficiaires, je peux dire que pendant les sept (7) ans, beaucoup d’information ont circulé, beaucoup d’acteurs et de femmes ont été formés, beaucoup de plaidoyers ont fait surtout au niveau des gardiens de la tradition et aujourd’hui, ce qui est bien, les femmes arrivent à en parler : le sujet n’est plus tabou. Les femmes revendiquent, plusieurs exemples sont là ; les documentations que les journalistes ont fait sous forme d’enquêtes en toute liberté, ont retracé les impacts du projet. Ces impacts sont positifs parce que les objectifs recherchés ont été tous atteints. Certes, la peur subsiste encore à certains endroits, mais les femmes n’ont plus peur. Elles ont tout simplement de l’information qui a été largement diffusée au cours de la mise en œuvre du projet et c’est avec beaucoup de satisfaction que nous constatons à la fin, que les acteurs, les femmes sont capables de connaitre leurs droits, les revendiquer et d’obtenir justice. En tout cas, les bonnes pratiques du projet ont été laissées par les magazines que nous avons édité, c’est l’œuvre des journalistes qui nous accompagnent : je voudrais ici, vous remercier, vous tous qui nous avez suivi dans cette aventure-là. Je crois qu’à l’arrivée, les résultats sont beaucoup plus que, ce que nous attendons. Je voudrais féliciter le Gouvernement du Bénin pour avoir compris la nécessité de faire en sorte que les groupes vulnérables soient traités dans les questions de droit et d’accès à la terre, notamment les terres agricoles par les femmes. (Propos recueillis : A.A.)

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Mme Françoise Sossou Agbaholou, Coordinatrice nationale du Réseau Wildaf-Bénin, partenaire du Projet EWOH2.

L-integration.com : Vous avez été à l’avant-garde de la mise en œuvre du Projet EWOH2, une facilitatrice depuis octobre 2016 jusqu’en décembre 2022 où le projet prend fin. Quelles sont vos impressions ?

PH§DR: Mme François SOSSOU AGBAHOLOU, Coordonnatrice nationale du Réseau WILDAF-Bénin

Mme Françoise Sossou Agbaholou : Oui, le projet EWOH2, « Un seul monde sans faim » a démarré en 2016 et ça prend fin ce 31 décembre 2022. Le chemin a été long et il y a eu beaucoup d’impacts. Je peux l’avouer, nous avons bénéficié de beaucoup de séances de sensibilisation, de formation, de plaidoyers à l’endroit de différentes catégories d’acteurs qui peuvent agir pour l’amélioration de l’accès de la femme à la terre. Il ne s’agissait pas vraiment d’actions de plus, mais des actions qui ont impactés véritablement les acteurs qui ont besoin d’informations dans le domaine du foncier. Et je puisse vous assurer que nous avons eu des témoignages qui nous ont permis d’apprécier que ce projet-là à faire bouger des lignes. Des femmes qui depuis des années n’ont pas pu avoir accès à la terre, avec les sensibilisations et plaidoyers, ont pu retrouver leur droit d’accès à la terre. Donc, ce projet a été pour nous, acteurs de la société civile, vraiment une bouffée d’oxygène pour mener à bien nos actions de sensibilisation. Un projet c’est aussi la pérennisation, la durabilité et la KAS a prévu tout ça et nous permet d’avoir des outils. Dans le cadre de ce projet, il y a eu beaucoup de documents qui ont été élaborés et le dernier en date, c’est celui sur «Les droits fonciers, les mécanismes judiciaires de règlement des conflits fonciers au Bénin » que la Fondation va nous laisser, elle est train de créer une plateforme juridique qui sert de clinique juridique pour permettre à des conseillers de continuer l’action qu’elle a commencé en donnant des conseils aux femmes en les orientant pour le règlement de leurs conflits fonciers. (Propos recueillis : A.A.)

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Monsieur Justin Sèmassoussi du Centre Afrika Obota (CAO), tête couronnée : « La plateforme est un atout pour pérenniser les actions du projet »

L-integration.co m :Vous avez été à l’avant-garde de la mise en œuvre du Projet EWOH2, un facilitateur dans les plaidoyers de la KAS auprès des gardiens de la tradition, surtout dans le cadre de la visite des palais royaux dans le Zou. Le Projet EWOH2 prend fin ; quelles sont vos impressions ?

Ph/DR: M. Justin Sèmassoussi du Centre Afrika Obota (CAO) facilitateur dans la mise en œuvre du Projet.

M. Justin Sèmassoussi : Je crois que j’ai de très bonnes impressions pour avoir accompagné le projet Ewoh2 depuis le début jusqu’à la fin. Et j’avoue que le projet a fondamentalement impacté le monde rural parce que les problèmes fonciers que rencontraient les femmes rurales étaient latents, il n’y avait aucun truchement pour les exposer ; il y avait une méconnaissance totale du droit des femmes en matière foncière et aucun mécanisme qui permet de revendiquer ses droits et de les en jouir, et pire encore, on a des terres mais on ne sait pas les sécuriser, après un moment, on vient les arracher aux femmes. Et donc le projet est venu pour éclairer aussi bien les femmes, mais aussi les acteurs qui empêchaient les femmes de jouir de leur droit. Il s’agit notamment des acteurs de la chefferie traditionnelle, des cultes endogènes, les hommes dans les milieux ruraux qui avaient une autre perception de la terre et qui appliquaient une autre loi contraire aux droits positifs du Bénin. Donc, le projet est venu corriger pas mal de chose. La plateforme est un atout pour pérenniser les actions du projet. Notre crainte, c’est comment faire connaître cette plateforme aux femmes des milieux ruraux alors que nous sommes pratiquement à la fin. Moi, je vois la plateforme au-delà du champ d’adaptation ; parce qu’une fois que cette plateforme sera fonctionnelle, elle dépassera le champ d’action du projet. Parce que toute femme qui a connaissance de cette plateforme et qui a des difficultés foncières à n’importe quel endroit sur toute l’étendue du territoire, peut poser son problème, peut intervenir sur la plateforme et les structures retenues ont le devoir de leur trouver de solutions axées sur les textes, les modules et les guides produits pour la mise en œuvre du projet afin de les orienter. Ainsi, le champ d’action du projet est en train d’être élargi au-delà des communes classiques que le projet a touchées. C’est pourquoi j’exprime l’inquiétude de la diffusion de l’existence de la plateforme. Je suis sûr que les Osc qui sont invitées ici seront les multiplicateurs et démultiplicateurs de l’existence de cette plateforme. (Propos recueillis : A.A.)

Quatre communications sont don prévues dans l’agenda des deux jours de travaux : « Les droits fonciers et les étapes de sécurisation foncière » présentés par l’Expert-juriste Hugues Sagbadja, directeur de formation à l’ANDF ; « Les droits fonciers et les mécanismes judiciaires de règlement des conflits fonciers au Bénin » et « Les droits fonciers et les mécanismes alternatifs de règlement de conflits fonciers » de l’Expert foncier, Xavier Zola, juriste-Consultant et enfin, « Les rôles et responsabilités des médiateurs des conflits fonciers » présentés par le juriste-consultant, Sylvain Zinsou, Gérant du Cabinet Managere Lucidum.

Durant les deux jours de travaux, les représentants des structures partenaires du Projet EWOH2 vont se familiariser à ces différents outils de guide pour pérenniser les actions du projet sur le terrain. «Nous allons prendre part à cet atelier de renforcement de capacité sur les outils de guide, élaborés à cet effet et qui vont nous permettre de continuer à parler du projet « Un seul monde sans faim » même si les actions du projet vont continuer dans le cadre du Dialogue politique en Afrique de l’Ouest (PDWA) » a précisé pour sa part, Mme Françoise Sossou Agbaholou, la modératrice de l’atelier.

A la question de savoir si on peut espérer éventuellement un EWOH3 ? Le Coordonnateur du projet répond : « Ce qui est prévu, nous allons voir dans quelle mesure, le programme Dialogue politique en Afrique de l’Ouest (PDWA) pourrait utiliser certains formats du Projet EWOH2 pour pouvoir continuer. Les réseaux qui ont été créé par EWOH2 seront conservés et intégrés dans le dialogue politique et on verra bien comment utiliser d’autres formats pour continuer les discussions » précise M. Mounirou Mohamed Tchacondoh.


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