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Dixième édition du Forum Régional Africain sur le Développement durable (FRADD10) : L’impératif d’une action transformatrice face à la triple crise alimentaire, énergétique et climatique


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Ph:DR: M. Claver GATETE, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire Exécutif de la Commission économique pour l’Afrique

« Mise en œuvre efficace de solutions scientifiques et technologiques innovantes pour renforcer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 » c’est le thème principal du Dixième Forum régional africain sur le Développement durable (FRADD-10) dont l’ouverture officielle est actée ce mardi 23 avril 2024 à Addis-Abeba en Ethiopie. Pour le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies et Secrétaire Exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, Claver GATETE, ce thème, très évocateur, souligne l’urgence de relever les défis cruciaux auxquels l’Afrique est confrontée, entre autres, le surendettement.

Aline ASSANKPON

Axé sur des solutions durables, résilientes et innovantes qui renforcent la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de Développement durable (ODD), le Forum Régional Africain du Développement durable, édition 2024 (FRADD-2024) met en exergue, l’urgence des défis cruciaux auxquels le continent africain est confrontée, entre autres le surendettement des Etats.

Du fardeau croissant de la dette publique aux catastrophes liées au climat, en passant par la réduction de l’espace budgétaire en raison de l’augmentation des besoins de financement, le continent est à la croisée des chemins.

«Vingt-et-un pays sont en situation de surendettement ou risquent de l’être, seuls deux pays sont bien notés, les primes à haut risque coûtent au continent jusqu’à 75 milliards de dollars et les défis climatiques réduisent les budgets jusqu’à 5 % du PIB par an. Pourtant, les besoins de l’Afrique en matière d’infrastructures et de changement climatique sont estimés entre 68 et 108 milliards de dollars par an » a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire Exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, (CEA), Claver GATETE dans son allocution d’ouverture.

Pour Claver Gatete, les options de financement consistent soit à emprunter au niveau national et à évincer le secteur privé, soit à emprunter à l’extérieur et à faire face aux fluctuations des taux de change. Nonobstant ces deux options, le continent continue de faiblir sous le poids de la dette publique.

« Malgré la remarquable résilience de l’Afrique, attestée par son statut de deuxième région à la croissance la plus rapide au monde, nous ne pouvons pas ignorer les dures réalités de la pauvreté, de la faim et des inégalités. Lors de la récente conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, les dirigeants africains ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’incapacité de l’architecture financière mondiale à répondre à l’évolution des besoins de l’Afrique » a noté le Secrétaire exécutif de la CEA.

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 La triple crise alimentaire, énergétique et climatique souligne encore davantage l’impératif d’une action transformatrice.

En effet, le Forum régional africain est l’une des plateformes de développement les plus importantes, en raison de la nécessité urgente de se remettre sur la voie de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et de l’Agenda 2063.« Nous ne pouvons pas continuer à faire comme si de rien n’était. Conscients de l’interconnexion des ODD, nous devons être sélectifs et nous concentrés sur les domaines qui déclencheront un effet domino en cascade et auront un impact maximal sur le terrain » préconise M. Gatete.

Face à l’urgence des défis, les Nations Unies ont identifié six (6) transitions comme étant des voies d’investissement clés pour la réalisation des objectifs de Développement durable (ODD) ; il s’agit notamment : les systèmes alimentaires, l’accès à l’énergie et son caractère abordable, la connectivité numérique, l’éducation, l’emploi et la protection sociale, et le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution.Le Secrétaire Exécutif de la CEA invite donc les Délégués à divers niveaux à porter les discussions du présent Forum, sur des interventions stratégiques qui tirent parti des vastes ressources naturelles de l’Afrique, en particulier des minerais essentiels, qui sont indispensables à la transition mondiale vers des économies vertes.

Aussi rappelle-t-il « qu’une analyse récente de BloombergNEF estime que le marché des batteries et des véhicules électriques en Afrique devrait atteindre 46 000 milliards de dollars américains d’ici 2052. L’augmentation prévue de la demande de ces minéraux nécessite des mesures proactives pour exploiter le potentiel de création de richesses de l’Afrique. Les énergies renouvelables constituent l’épine dorsale du développement durable et offrent des possibilités inexploitées de stimuler les investissements et de promouvoir la sécurité énergétique sur l’ensemble du continent ».

 

Et pour tirer parti de cette panoplie de possibilités existantes sur le continent afin de passer des catastrophes climatiques à la résilience climatique, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ne doit pas être occultée ; car elle offre une occasion unique de stimuler l’agro-industrie et de renforcer la sécurité alimentaire, pierre angulaire de la résilience face à des défis multiformes.

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Et pour y parvenir, la collaboration reste primordiale, non seulement entre les agences des Nations unies, mais aussi avec l’Union africaine, les organismes régionaux, les banques de développement et les initiatives locales. « La plateforme de collaboration régionale pour l’Afrique nous aide à faire en sorte que les initiatives régionales soutiennent les équipes nationales des Nations unies sur le terrain » exhorte Gatete.

Saluant les progrès réalisés dans l’avancement des stratégies nationales en matière de systèmes alimentaires dans des pays comme le Sud-Soudan, le Kenya et Madagascar et qui ont démontré l’impact tangible des efforts coordonnés aux niveaux régional et national.

Outre, les cadres de partenariat de l’Union africaine et des Nations unies sur le développement, la paix et la sécurité et les questions humanitaires qui garantissent que la mise en œuvre des ODD va de pair avec l’Agenda 2063.

Il salue également l’engagement du secteur privé qui est tout aussi essentiel pour catalyser les changements transformateurs, en invitant les dirigeants africains à leur faciliter la tâche à travers un environnement de collaboration favorable. « Cela nécessite des efforts intentionnels et collectifs pour améliorer les mécanismes de risque afin que le secteur privé puisse jouer son rôle dans le financement des interventions à grande échelle ».

Par rapport à la dette publique, M. Gatete souligne que les mécanismes de financement innovants, associés à des réformes de l’architecture financière mondiale, peuvent ouvrir de nouvelles voies à l’investissement durable et à la croissance inclusive. « Alors que nous traçons la voie à suivre, restons conscients de l’interconnexion de nos objectifs. L’Afrique ne sera plus un preneur de règles mais un créateur de règles » martèle Gatete.

En rappelant aux Délégués du présent forum, les réflexions qu’ils seront appelés à mener durant les trois jours de travaux (du 23 au 25 avril), à travers des panels de discussions de haut niveau, des tables rondes et autres, ils doivent explorer les outils et mécanismes relatifs au Pacte mondial pour le numérique qui offre à l’Afrique, la possibilité d’uniformiser les règles du jeu en ce qui concerne la concentration des pouvoirs économiques ; la conférence sur le financement du développement et le Sommet social mondial de 2025 qui constitueront un test décisif pour le rééquilibrage mondial en faveur de la justice, de l’équité et de la justice sociale et le début du deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 et l’arrivée à mi-parcours des ODD qui offrent à l’Union africaine et aux Nations unies des occasions uniques d’intensifier la mise en œuvre conjointe.

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En rappelant aux délégués l’importance de leur contribution fructueuse, il conclut en disant que les décisions et les engagements pris à ce forum se répercuteront sur les plateformes mondiales, façonnant la déclaration d’Addis-Abeba et les messages clés du prochain forum politique de haut niveau et du sommet du futur.

«Par conséquent, la forme que prendra la déclaration d’Addis-Abeba aura son importance. La tâche qui nous attend est de démontrer qu’il n’y a pas de solutions durables globales sans l’Afrique au centre. Le pacte pour l’avenir est un pacte avec l’Afrique. Et l’ensemble du système des Nations unies reste déterminé à travailler avec vous pour tenir la promesse de ne laisser personne de côté ».

Quant à la présidente de la FDRE, S.E. Sahle-work Zewde et Président du FRADD-10, représentée par le Ministère de la planification et du développement, Fitsum Assefa, ce forum est un témoignage clair de leur engagement retentissant en faveur de l’Agenda 2030 pour le développement durable et des objectifs énoncés dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

« Je suis convaincu que ce forum est opportun et pertinent pour examiner les progrès accomplis, les défis rencontrés et la voie à suivre pour mettre en œuvre le développement durable sur notre continent. L’ensemble de ces initiatives constitue le fondement de la coopération et de l’action mondiale en faveur d’un avenir plus durable, plus équitable et plus résilient » a déclaré Fitsum Assefa.

Ajoutant que « le moment est venu de redoubler d’efforts pour renforcer et rationaliser les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 afin d’éradiquer la pauvreté et de parvenir à un développement inclusif et durable. Réaffirmons notre engagement en faveur de la solidarité et d’une collaboration étroite afin de réaliser notre vision commune d’un monde plus juste, plus résilient et plus durable pour les générations actuelles et futures »


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