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Ph:DR: AFRODAD invite les nations créancières à annuler sans condition toutes les dettes de l’Afrique
A l’occasion de la célébration de la journée africaine de la Dette publique, ce vendredi 25 mai 2024 à Hararé au Zimbabwé, le Forum et le Réseau africain sur la dette et le développement (AFRODAD) reconnait les avancées très remarquables du continent dans l’obtention des positions majeures pour influencer les politiques économiques, financières et fiscales mondiales. Cependant, AFRODAD met l’accent sur trois (03) exigences clés dont leur réalisation permettra de résoudre la crise de la dette en Afrique.
Aline ASSANKPON
A la célébration de la journée africaine de la dette qui s’est déroulée à Hararé (Zimbabwé), AFRODAD a salué l’influence croissante de l’Afrique dans des positions majeures pour influencer les politiques économiques, financières et fiscales mondiales, cependant, il réclame la justice en matière de dette.
Pour preuve, AFRODAD a attiré l’attention des différents acteurs de la dette publique sur l’aggravation de l’endettement de l’Afrique dont les niveaux d’endettement ont augmenté de façon stupéfiante de 183% depuis 2010. « Les nations africaines dépensent actuellement un total de 74 milliards de dollars pour le service de la dette pour l’année 2024, soit un montant choquant de 203 millions de dollars en termes de remboursement quotidien » a souligné le communiqué de presse d’AFRODAD.
« Il s’agit en effet d’une période remarquable pour l’Afrique : l’Union africaine est devenue membre de l’influent Groupe G20 ; l’Egypte prend la présidence du Comité ad’hoc sur la fiscalité ; le Burundi copréside le processus de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) ; l’Afrique du Sud cofacilite le Forum 2024 sur le financement du développement ; l’Ethiopie accueille la première session préparatoire des négociations sur les résultats de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement ; le Rwanda accueille la troisième conférence des Nations Unies sur les pays pays en développement sans littoral (LLDC3) ; l’Ouganda préside G77 et la Namibie cofacilite les négociations sur le Sommet de l’avenir SOFT » a souligné Jason Braganza, Directeur exécutif d’AFRODAD.
« Ces plateformes influentes offrent au continent une occasion historique d’affirmer son rôle du « Faiseur de règles » dans la résolution de la crise paralysante de la dette et d’autres défis urgents auxquels l’Afrique est confrontée » a expliqué M. Braganza.
Malgré ces avancées prometteuses, l’explosion de la dette du continent et ses coûts de services oppressants compromettent gravement la capacité de l’Afrique à promouvoir une croissance inclusive et un développement durable, comme le prévoit l’Agenda 2063 de l’Union africaine « L’Afrique que nous voulons ».
« Les agences de notation de crédit continuent d’opprimer les nations africaines en leur attribuant des notes négatives, ce qui se traduit par des taux d’intérêts exorbitants et une lutte incessante pour que les gouvernements remboursent leur dette tout en honorant leurs contrats sociaux avec les citoyens » souligne le communiqué de presse d’AFRODAD.
Trois exigences clés pour résoudre la crise de la dette en Afrique
En saluant l’influence accrue de l’Afrique dans l’élaboration des politiques au niveau mondial, AFRODAD souligne également trois exigences clés dont leur réalisation pourra contribuer à résoudre la crise de la dette. Il s’agit notamment :
1. Les nations créancières doivent annuler sans condition toutes les dettes de l’Afrique, le produit de ces annulations devant être directement affecté à des projets productifs faisant l’objet d’une évaluation et d’un suivi clairs des performances. AFRODAD souligne que Afrique est un créancier net du monde et quelle a déjà payé ses dettes grâce à l’exploitation de ses ressources économiques par les nations et institutions créancières.
2. Une réforme urgente de l’architecture de la dette mondiale est impérative pour égaliser les processus de contraction des prêts, y compris la révision des cadres de viabilité de la dette et des évaluations de la notation de crédit, comme l’a déclaré avec justesse, Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement. « Il est urgent de réformer l’architecture mondiale du système financier et de la dette afin de réduire les coûts, les délais et les complications juridiques liés à la restructuration des pays africains ». Et le Secrétaire général des Nations Unis, Antonio Guterres renchérit : « Nous ne pouvons pas construire un avenir pour nos petits-enfants avec un système construit pour nos grands-parents ».
3. L’Union africaine, soutenue par les dirigeants africains, les organisations de la société civile, les médias et les populations du continent, doit fermement progresser la position de l’Afrique sur la scène internationale en affirmant la souveraineté et l’autodétermination du continent.