La Direction générale de l’Observatoire de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (OFFE) en collaboration avec les Universitaires du Bénin et le PEP (Partnership economic policy) de la Fondation Bill Gates Melinda, organisé un atelier de dissémination des résultats de l’étude sur « Résilience économique face aux chocs de revenus en milieu rural : Rôle des normes sociales et implication pour les Filles et les Femmes au Bénin », le mardi 23 janvier 2023 à l’Hôtel Méditerranéen de Cotonou. L’Objectif de l’atelier consiste à susciter le débat sur la question de la résilience des ménages ruraux en termes d’autonomisation des filles et des femmes dans un contexte de normes sociales apparent.
Aline ASSANKPON
« Résilience économique face aux chocs de revenus en milieu rural : Rôle des normes sociales et implication pour les Filles et les Femmes au Bénin » c’est le thème de l’étude de recherche réalisée conjointement par deux Universitaires d’Abomey-Calavi, Prof Sènakpon Dèdèhouanou, Mme Marthe Kougblénou Menou, Doctorante à l’Université Houphouet Boigny de Côte-d’Ivoire et le Directeur des Etudes de l’Observatoire OFFE du ministère des Affaires sociales.
L’étude initiée et financée par le Partnership for Economic Policy (PEP) de la Fondation Bill Gate et Mélinda est conduite par des chercheurs de l’Université d’Abomey-Calavi, en collaboration avec la Directions générale de l’Observatoire de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (OFFE). Elle est axée sur les phénomènes de déscolarisation des filles, du mariage précoce et de la non-autonomisation des femmes en période de chocs climatiques, les comportements de résilience adoptés par les populations, les ménages patrilocaux et les ménages matrilocaux en milieu rural.
Au Bénin, le nombre d’enfants non scolarisés dans le primaire et le secondaire n’a pas connu de diminution stable au cours des quatre dernières décennies. Les statistiques de l’Enquête Démographique et de Santé au Bénin indiquent également des taux de mariage précoce les plus élevés observés chez les filles. « 31% des femmes de 20-24 ans ont été en premier union avant l’âge de 18 ans contre 5% pour les hommes. La proportion de femmes propriétaires d’entreprises au Bénin est inférieure à 35 % sur la période 2014-2020, cet écart d’entrée en entreprise étant attribué en partie aux normes sociales » selon un rapport de la Banque mondiale de 2021 a repris l’Etude.
« Le Bénin est l’une des sociétés les moins égalitaires entre les sexes au monde, se classant 138ème sur 146 pays dans le Global Gender Gap Index (Forum économique mondial, 2022) et avec une valeur d’indice d’inégalité de genre de 0.60 en 2021. Depuis les trois dernières décennies, différentes interventions bénéfiques et protectrices à l’endroit des femmes et des enfants, notamment des filles ont été lancées par le gouvernement du Bénin. Quoique suivies de quelques avancées positives, les différentes mesures et politiques engagées restent de portée limitée ».
L’objectif principal est de comprendre le rôle des normes sociales de genre dans les stratégies de résilience aux chocs de revenus des ménages ruraux au Bénin. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé l’impact des coutumes dominantes, notamment la dot qui peut être substantielle ou symbolique et la division du travail au sein des couples en milieu rural.
En effet, l’étude a suscité débat sur la question de la résilience des ménages ruraux en termes d’autonomisation des filles et des femmes dans un contexte de normes sociales apparent. Les participants, universitaires et acteurs engagés dans la promotion de la scolarisation des filles et de l’autonomisation de la femme ont partagé leurs expériences notamment sur les réponses des ménages ruraux face aux chocs climatiques sur les revenus. Ils ont surtout opiné et apporté leurs contributions pour l’amélioration de l’étude qui doit refléter la réalité sur le terrain en milieu rural surtout en ce qui concerne l’autonomisation des femmes et la déscolarisation des filles ou des garçons.
De l’avis de M. Raouf Mama Sanni, les objectifs spécifiques de l’atelier sont ainsi atteints à la suite des interventions des uns et des autres. Puisqu’il s’est agi de relever l’importance des normes sociales dans la mise en place de réponses aux chocs climatiques sur les revenus des ménages ; discuter de la faisabilité et des défis quant à la mise en œuvre des recommandations telles que rapportée par l’étude supportée par PEP ; discuter des différents canaux d’impact des normes sociales sur l’autonomisation des femmes ; susciter l’engagement des autorités compétentes pour des prises de décisions en lien avec les normes sociales et de soutiens publiques à promouvoir en milieu rural pour augmenter l’autonomisation des filles et des femmes rurales au Bénin.
« Ces échanges, contributions nous permettra d’approfondir la réflexion sur les types d’interventions de politiques adéquates et complémentaires pour la promotion de l’autonomisation des filles et femmes rurales en tenant compte des normes sociales existantes. C’est également l’occasion pour nous d’identifier les domaines et modes concrets de collaboration futures entre les chercheurs, les décideurs politiques et les OSC, acteurs de ces thématiques » a déclaré M. Mama Sanni pour conclure.
Modéré par Dr Sylvain Hêkponhoué, Chercheur au Centre de Recherche en Economie de l’Université d’Abomey-Calavi (CRE-UAC), l’atelier s’est déroulé en demi-journée et a regroupé les acteurs de la Société civile, des Ongs et des organismes des Nations Unies pour la promotion de la femme.