Flash Infos:

CEA /Dialogue pré-CoM2022 pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel: Soutenir le développement de l’Afrique et réduire l’écart financier


1 038 Vues

Ph/DR: Mme Ngoné Diop, Directrice du Bureau sous régional de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest

En prélude à la 54ème Session de la Conférence des ministres africains des finances, de l’Economie et de la Planification (CoM2022), prévue les 16 et 17 mai 2022 à Dakar, au Sénégal, la Directrice du Bureau Sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest (BSR/CEA/AO), Mme Ngoné Diop a organisé ce mardi 19 avril 2022, un dialogue virtuel, de haut niveau, pré-CoM2022 qui a réuni plus d’une soixantaine de participants (Experts en finance et en développement, Représentants des CER et médias). L’édition 2022 de la Conférence des ministres africains des Finances, de l’Economie et de la Planification, sous l’égide de la CEA, a retenu pour thème : « Financement de la Relance de l’Afrique : Trouver des solutions innovantes ».

Aline ASSANKPON

L’objectif de ce Dialogue de haut niveau est de stimuler les réflexions sur le thème de la CoM2022 dont le thème est :  » Financement de la Relance de l’Afrique : Trouver des solutions innovantes « , en se concentrant sur les besoins de financement spécifiques des pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel et sur les solutions innovantes pour y répondre.

En effet, le choix de ce thème est motivé par les défis croissants du financement considérable pour la relance des pays africains et pour faire avancer l’économie du continent perturbée par la pandémie de Covid 19 qui a révélé des écarts en matière de la santé, d’infrastructures, d’éducation et d’autres. « Le thème choisi cette année, témoigne de la nécessité urgente de trouver des solutions pour répondre aux besoins de financement rapide, dans une économie fortement touchée par la crise liée au Covid-19, l’insécurité, les crises alimentaires et politiques et plus récemment la crise Russie-Ukrainienne » a déclaré Mme Liliane Alapini, Représentante de la Commission de la CEDEAO au Niger.

 

Au nom de Mme Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe,  Economiste et Présidente en cheffe de la CEA, la Représentante du Bureau Sous régional de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Ngoné Diop a déclaré que la réalisation des ODD de l’agenda 2063 reste un impératif. «Le déficit de financement des infrastructures du continent est estimé entre 130 et 170 milliards de dollars par an. 66 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour répondre aux besoins de financement de la santé ».

 

Lire aussi  CoM2023 à Addis-Abeba (Ethiopie) : La CEA annonce les couleurs de la 55ème Session à travers une conférence de presse

En outre, les besoins de financement annuels pour améliorer l’accès à une éducation de qualité sont estimés à 39 milliards de dollars. Les besoins de financement pour les ODD sont stimulés à hauteur de 200 millions en 2019 avant la Covid-19. « Plus de 650 millions de foyers n’ont pas accès à l’électricité en Afrique et 39% de la population ont accès à l’internet avec un réseau routier largement inférieur aux normes. L’écart en matière d’infrastructure estimé par la BAD est de 70 milliards de dollars par an ; de même qu’un énorme écart financier » souligne Mme Morsy.

Un déficit budgétaire croissant en Afrique de l’Ouest

Dans la même logique, la Représentante de la Commission de la Cedeao souligne pour sa part, que l’extrême pauvreté dans la région a augmenté de près de 3% en 2021, selon le rapport de suivi élaboré par la CEA en tandem avec le Bureau sous régional de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest. Ce rapport précise aussi que la proportion de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour, est en hausse passant de 2,3% à 2,9% de 2020 à 2021.

Parallèlement la croissance économique de la zone reste assez faible avec un taux de moins 0,8% en 2020 évoluant fragilement à 3,6% en 2021 et projetée à atteindre 4,9% en 2022. Il convient de relever aussi l’existence de déficit budgétaire dans tous les Etats sur la période 2020 à 2021 avec des niveaux de plus de 5% pour près de 12 pays sur 15.

«La persistance d’un déficit budgétaire croissant et d’un endettement croissant met à l’évidence l’impératif de mobiliser des financements plus importants et mieux adaptés. A cela, s’ajoute la nécessité de financer les infrastructures, l’énergie et l’agriculture indispensables pour le développement de la sous-région » a souligné Mme Liliane Alapini.

Lire aussi  Atelier régional des journalistes économiques de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest: Un dialogue pour la relance post-Covid-19

Mobiliser des financements plus importants et mieux adaptés

Face à cette situation, la relance économique du continent parait très difficile avec le recul engendré par la Covid-19. « Il y a donc un besoin immédiat d’agir et de faire face au ratio de la dette qui a augmenté de 11 % par rapport à 71 % du PIB en Afrique tandis que les espaces fiscales atteignent 9,5% du PIB et même plus de 50 % PIB au Ghana. En Afrique de l’Ouest, cinq pays ont signalé que la dette est supérieure à 40 %. Ceci nécessite forcément une action majeure de la part des pays et révèle la fragilité de notre situation macroéconomique dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest » alerte la Secrétaire exécutive adjointe de la CEA.

Un autre facteur et pas des moindres, est la crise de la Russie et de l’Ukraine qui perturbe actuellement les chaînes d’approvisionnement dans un contexte de lente reprise économique. Elle entrave ainsi la sécurité alimentaire des pays, ainsi que leurs secteurs macroéconomique, financier et social. Des mesures de sécurité devront être prises pour soulager les foyers les plus vulnérables qui pour la plupart sont déjà impactés par la  Covid-19.

 

«La région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel fait face à des défis de développement en plus des besoins financiers majeurs qui nécessitent des modalités financiers particuliers. Au regard de la situation géopolitique économique, des solutions innovantes sont nécessaires pour trouver des approches nouvelles qui permettront de faire face à ces défis urgents» suggère Mme Morsy.

«Des défis de développement sont également à relever dans le transport aérien où la disponibilité et la cherté ne permettent pas de rendre ce secteur productif, dans le secteur maritime, le secteur ferroviaire, nécessaires pour garantir la libre circulation des personnes et des biens et un bon développement pour la sous-région. Des besoins de financement du continent et l’endettement des pays de la région ont augmenté dans un contexte marqué par une reprise économique lente et une faible mobilisation des ressources » a renchérit la Représentante de la Commission de la Cedeao, Mme Liliane Alapini.

Lire aussi  Atelier régional des journalistes économiques de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest: Un dialogue pour la relance post-Covid-19

Des échanges fructueux autour de la table ronde

Après une présentation du Dr Bartholomew Armeh, Economiste Principal de la Division macroéconomique et de la Gouvernance à la CEA sur le thème, «Le déficit de financement de l’Afrique : le cas des pays de l’Afrique de l’Ouest », des panélistes (experts) ont animé des réflexions à travers une table ronde pour trouver des recommandations politiques qui s’adapteront aux délibérations de la 54ème Session de la Conférence des ministres africains des finances qui se déroulera en mai prochain à Dakar (Sénégal). Les résultats de ce Dialogue pré-Com2022 seront intégrés dans les travaux de la Conférence des Ministres des Finances. (NDLR : nous reviendrons plus en détail sur les réflexions à cette table ronde).

Ce dialogue pré-CoM2022 a réuni des décideurs politiques de haut niveau, des experts en finance et en développement, des représentants des communautés économiques régionales (CER), des coordinateurs résidents des Nations unies, de l’équipe de pays des Nations unies en Afrique de l’Ouest, des directeurs régionaux, du secteur privé, des institutions financières, des représentants des médias et d’autres acteurs du développement.

 

Rappelons que l’objectif principal du CoM2022 de la CEA est de renforcer les mesures en cours et d’innover dans la mobilisation de financements (nationaux, publics et privés) qui sont essentiels à la mise en œuvre de solutions de développement transformatrices, résilientes et durables.


Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*

Revenir en haut de la page