Mannequin à 36 ans, Moniasse Sessou réside à Londres avec sa famille ; sa particularité : la scarification sur tout son corps comme une expression identitaire. « C’est vraiment une autre manière de m’exprimer, d’être créative et de ramener une différente image parce qu’on a l’habitude de voir les mêmes choses. C’est une forme d’expression, je suis artiste, et mon cœur est une œuvre d’arts ».
Moniasse, le mannequin au corps scarifié, explique que la scarification est juste une coupure avec un scalpel : « j’ai choisi les dessins qui sont liés à mon chemin spirituel. Et la raison pour laquelle j’ai choisi la scarification pour marquer ma peau, c’est pour honorer et apprécier mes ancêtres et la façon dont ils ont l’habitude de s’identifier. C’est culturel ! »
Béninoise d’origine, Moniasse Sessou n’était pas scarifiée à l’enfance, mais ses parents le sont : « Ma mère est scarifiée sur ses deux tempes, c’est de sa tribu, ce qui révèle d’où elle vient. Mon papa les a sur ses joues, ce qui montre également d’où il vient aussi. Donc ma famille porte des scarifications. Eux, on leur a fait quand ils sont tout petits. Moi, c’est un choix personnel ».
A la question de savoir à quand remonte ses premières scarifications, elle répond : «Ma première scarification, c’est à Londres et c’est ma mère qui me les a fait, j’avais 22 ans. Elle était revenue du Bénin et elle a dit : Ecoutez, j’ai besoin de vous faire de petits points. Elle a fait et y mis la poudre pour la protection, la chance, etc».
«Au départ, ça m’a fait un tout petit peu flippé et tout le monde l’avait fait et donc j’ai accepté. La coupure en elle-même ne fait pas si mal qu’on peut le penser. C’est la guérison qui est très long. Cela a duré 8 mois environ 1 an. Je ne pouvais pas dormir sur mon dos.
Selon la réalisatrice de l’émission sur laquelle elle était invitée pour montrer et parler de ses scarifications, c’est beaucoup de souffrances. Mais ça symbolise l’identité culturelle et ethnique au Bénin répond-t-elle.
Cependant, Moniasse a choisi ses dessins personnels : « Au milieu, il y a une croix et c’est là où on brûle le feu, c’est le feu de la vie symboliquement. Les quatre flèches, c’est les quatre différentes nations et ensuite, on a des fleurs qui sont des plantes. Et c’est vraiment beau de voir ce rêve : les quatre nations apprécier ce feu de la vie ensemble, en unité avec la nature » a-t-elle expliqué.
Masseuse, professionnelle, Moniasse est devenue mannequin par accident se justifie-t-elle : « Je voyageais en Mexique avec des amis et les gens ne s’arrêtent pas de me voir, de prendre des photos avec moi, et mes amis me disaient : « Ecoute pourquoi, tu n’essayes pas le mannequinat ? » j’ai dit non, je suis trop vieille pour ça. Je n’ai pas la taille qu’il faut, je suis pleine de tatoue et mes scars et on m’a dit : on a une photographe professionnelle, essaye. Et donc je l’ai fait, ça m’a vraiment plu. Dès que je suis rentrée à Londres, j’ai approché cette agence, ils m’ont pris et m’ont signé tout de suite ».
Moniasse est désormais dans plusieurs sortes de campagnes : de mode, de modèle de sculpture, des shooting etc. Elle a été sculptée par un artiste sculpteur, très réputé et reconnu à Londres. Cette sculpture de Moniasse avec ses scarifications a été exposée à Malaga (Londres). Et c’est gratifiant d’être sculpté par cet artiste de haut talent.
Et depuis, beaucoup de choses a changé dans la vie de Moniasse, célibataire devenue mannequin grâce à ses scarifications. « C’est vraiment une autre manière de m’exprimer, d’être créative et de ramener une différente image parce qu’on a l’habitude de voir les mêmes choses. C’est une forme d’expression, je suis artiste, et mon cœur est une œuvre d’arts » a-t-elle fièrement laissé entendre.
Bon vent à la star de la scarification béninoise !
Aline ASSANKPON