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CEMAC / Investissement public : Pourquoi le FMI conseille à la BEAC de ne plus financer la BDEAC


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Ph: DR: La BEAC est le premier actionnaire de la BDEAC avec une participation effective de 33,4% dans son capital social

Dans un communiqué de presse publié le 18 décembre 2019 dernier, le fonds monétaire international (FMI) a réitéré son conseil à la BEAC, la banque centrale commune aux pays membres de la CEMAC, d’éviter de s’engager dans tout nouvel accord de financement avec la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC).

Cette position de l’institution multilatérale de surveillance financière n’est pas nouvelle. Le FMI estime par principe, qu’il n’appartient pas à une banque centrale de financer une banque de développement. Il avait déjà recommandé à la BEAC de réduire progressivement son engagement auprès de la BDEAC. L’institution de Bretton Woods pense aussi qu’au regard de certains projets publics portés par la banque de développement, les financements de la Banque centrale s’apparentent à des avances statutaires déguisées au profit des Etats de cette sous-région.

Cette ultime recommandation du FMI survient alors que la BEAC doit faire de gros arbitrages sur la manière dont elle intervient auprès de la BDEAC. La question était annoncée dans l’agenda du conseil extraordinaire des ministres des Finances de la CEMAC qui a précédé celui des chefs d’Etats le 22 novembre 2019. Mais elle n’a finalement pas été abordée car très complexe, selon des sources proches du processus, ayant échangé avec l’Agence Ecofin.

La BEAC est le premier actionnaire de la BDEAC avec une participation effective de 33,4% dans son capital social. A cet effet, la Banque centrale avait consenti à alimenter sous la forme d’investissement, un compte courant de 240 milliards de FCFA. A fin novembre, elle avait déjà alimenté ce compte à hauteur de 120 milliards de FCFA et la BDEAC attend toujours le reste. Parallèlement, dans le cadre des accords de financement signés entre les deux institutions, la BDEAC devrait bénéficier d’une ligne de refinancement de 150 milliards de FCFA auprès de la BEAC.

Mais ces deux dispositions statutaires ont des contraintes. L’alimentation du compte courant ne peut se faire que dans la mesure des fonds propres libres de la BEAC. Or, dans une note interne, celle-ci indique que ses fonds propres libres à fin septembre 2019 n’étaient que de 140 milliards de FCFA et étaient déjà affectés à d’autres objectifs de financement. De même, il est aussi indiqué que les besoins de refinancement de la BDEAC sur les projets publics, ne doivent pas excéder 50% de la ligne globale de couverture disponible qui est de 150 milliards de FCFA.

Malgré ces contraintes, la BEAC a essayé de trouver un mécanisme qui lui permettrait de continuer de mener sa mission de financement des projets de développement. Du côté de la BDEAC, cette contrainte est vécue avec un certain agacement. De nouvelles réformes sont en train d’être prises. Des sources proches des dirigeants de l’institution ont affirmé qu’il n’est pas exclu qu’elle sollicite le marché international des capitaux, au cours des périodes futures. (Agence Ecofin)


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