Du 28 au 30 août, Addis-Abeba, la capitale éthiopienne va abriter la 8ème Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDAVIII) au Centre de conférences de l’Union africaine. Placée sous le thème «Intensifier l’action climatique pour des économies résilientes en Afrique », le Chef du Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), déclare que la conférence s’assurera que l’Afrique ait une position unie lors du Sommet sur l’Action pour le climat, convoquée par António Guterres, Secrétaire général des Nations unies (SGNU) et qui se tiendra en septembre 2019.
Aline ASSANKPON
Organisée par le Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la 8ème Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDAVIII) se réunit sous les auspices du programme sur le climat et le développement en Afrique (ClimDev-Afrique). ClimDev étant un consortium composé d’institutions de développement africaines clés à savoir, la CEA, l’Union africaine et la Banque africaine de développement.
Selon la CEA, cette conférence revêt un caractère très important car elle discutera des impacts du changement climatique sur le continent. « Un peu plus tôt dans l’année, le cyclone Idai a tué des milliers de personnes en Afrique australe et détruit des infrastructures d’une valeur estimée à plus d’un milliard de dollars. Ce sont des conséquences réelles qui ont un impact sur la vie des gens sur le continent et qui seront discutées lors de la réunion, entre autres sujets » indique M. James Murombedzi le Chef du Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
La conférence, qui réunira les acteurs du continent sur le climat, examinera également les Contributions déterminées au niveau national (CDN) de l’Afrique et définira de nouvelles interventions climatiques pouvant donner lieu à une action en vue de réduire les impacts du changement climatique sur les citoyens. « La conférence contribuera également à ce que la voix de l’Afrique soit entendue clairement lors du Sommet de septembre à New York », ajoute-t-il.
Les effets du changement climatique se font sentir partout et ont des conséquences très réelles sur la vie des gens, avec la perturbation des économies nationales ; des coûts croissants et des impacts négatifs sur la santé, les moyens de subsistance et les écosystèmes.
Le changement climatique accélère également la dégradation de l’environnement et la perte d’espèces, génère des conflits et limite la capacité de la plupart des pays africains à atteindre les Objectifs de développement durable et les idéaux de l’Agenda 2063 de l’Afrique.
Reconnaissant la crise en cours, M. Guterres convoque le Sommet sur l’Action pour le climat en septembre. Il appelle également les dirigeants du monde à présenter au Sommet des plans concrets et réalistes visant à renforcer leurs Contributions déterminées au niveau national d’ici 2020, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% au cours de la prochaine décennie et de réduire à zéro les émissions nettes d’ici 2050 comme le recommande le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). « Je veux savoir comment nous allons freiner l’augmentation des émissions d’ici 2020 et réduire considérablement les émissions pour atteindre des émissions nulles d’ici 2050 » déclare le Secrétaire général des Nations Unies.
Un sommet sur l’Action pour le climat
Selon le communiqué de la CEA, six thèmes clés et de trois domaines supplémentaires vont meubler le Sommet sur l’Action pour le climat, à savoir : le Financement du climat et tarification du carbone (pour mobiliser des sources de financement publiques et privées afin de favoriser la décarbonisation de tous les secteurs prioritaires et améliorer la résilience ; Codirigé par la France, la Jamaïque et le Qatar et soutenu par la Banque mondiale) ; la Transition énergétique (Accélérer le passage des combustibles fossiles aux énergies renouvelables, tout en réalisant des gains significatifs en termes d’efficacité énergétique ; Codirigé par l’Éthiopie et le Danemark) ; la Transition industrielle (Transformer les industries telles que le pétrole et le gaz, l’acier, le ciment, les produits chimiques et les technologies de l’information ; Codirigé par l’Inde et la Suède et soutenu par le Forum économique mondial) ; Solutions basées sur la nature (Réduire les émissions, augmenter la capacité d’absorption et renforcer la résilience dans et entre les forêts, l’agriculture, les océans et les systèmes alimentaire, notamment par la conservation de la biodiversité, en s’appuyant sur les chaînes d’approvisionnement et la technologie ; Codirigé par la Chine et la Nouvelle-Zélande et soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et M. David Nabarro, Directeur stratégique des compétences, des systèmes et des synergies pour le développement durable) ; Infrastructures, villes et action locale (Faire avancer l’atténuation et la résilience aux niveaux urbain et local, en mettant l’accent sur les nouveaux engagements en matière de bâtiments à faibles émissions, de transports en commun et d’infrastructures urbaines et la résilience des citadins pauvres ; Codirigé par le Kenya et la Turquie) ; Résilience et adaptation (Faire avancer les efforts mondiaux afin de résoudre et gérer les impacts et les risques du changement climatique, en particulier dans les communautés et les pays les plus vulnérables. Codirigé par l’Égypte et le Royaume-Uni et soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).