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Portrait d’artiste / Michel Gohou : Tout sur sa vie, sa galère, son parcours, sa réussite !


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Né le 18 mars 1959à Gagnoa en Côte-d’Ivoire, Gohou Michel n’est pas venu au monde avec une cuillère dans la bouche. En dépit des vicissitudes de la vie, il a réussi à se frayer un chemin, s’est forgé et devenu aujourd’hui le comédien ivoirien le mieux payé. Le comédien Michel Gohou est un homme pas comme les autres. Un comédien particulier. Non pas à cause de ses cabrioles sur scène. Et même si son physique relativement petit se rapporte à son personnage, Gohou est surtout un comédien très par grand par son talent.

Ph: DR- Michel Gohou: « Avant, quand je passais dans la rue, les gens disaient venez voir ça ! » Comme si j’étais un objet.

Ph: DR- Michel Gohou: « Avant, quand je passais dans la rue, les gens disaient venez voir ça ! » Comme si j’étais un objet.

Depuis plus de 25 ans qu’il traîne sa bosse sur les scènes du monde. Il n’en finit pas d’épater le public. Ce qui lui vaut les foules de manifestations de sympathie, de félicitations et de récompenses partout où il passe. Et le nombre de films dans lesquels il joue, ne fait que s’allonger. Depuis « Les Guignols d’Abidjan » en passant par « Ma famille », « Faso Furie », « Pourquoi pas moi », (où on le voit comme toujours avec sa légendaire épouse au cinéma : Nastou), Gohou ne s’arrête plus de tourner.

En ce moment, il est sur le tournage d’une série togolaise de 150 épisodes intitulée « Miss Diamant » (à paraître bientôt). Nul n’est prophète chez soi, dit-on. Car, lorsqu’il sort du pays, Gohu est une véritable star qui est accueillie partout avec les honneurs dus à son talent. Mais une star qui refuse de se la jouer. « Je ne suis qu’à mi-parcours dit-il. Je ne suis pas une star. J’ai encore du travail à faire ».

Son handicap, son physique

Le grand comédien qu’il est devenu n’oublie pas d’où il vient. Il n’oubliera certainement jamais que la vie n’a pas été facile pour lui au départ.

Son physique. Voilà ce qui a été le plus gros problème de sa vie. A cause de ça, quand il était petit, lui, Michel Gohou Doukourou Siriki, préférait s’enfermer seul dans son coin. Toujours à l’écart des autres enfants de son âge. A l’école primaire, dans son village (Djatégnoa), il s’isolait pour fuir le regard et les moqueries des autres. On ne l’entendait presque jamais parler en classe.

Un jour, Victor Yobo, le maître de la classe, le prend de côté et lui parle. « Tu sais, je comprends ton problème, mais t’isoler, ce n’est pas la solution. Rejoins tes camarades et tu vas voir, ça va passer » lui dit-il. Et pour l’aider, le maître intègre le petit Gohou dans la troupe théâtrale de l’école.  « On m’a donné un rôle, mais quand je jouais, mas camarades riaient sous cape », se souvient-il. Mais, à sa grande surprise, lors de la fête de fin d’année, après présentation, beaucoup de gens viennent vers lui pour le féliciter. On vient même jusqu’à la maison chez ses parents pour lui dire « bravo, tu as été bon ! »

Michel Gohou, un succès scénique qui force l’admiration

Michel Gohou, un succès scénique qui force l’admiration

Son succès, sa délivrance, un nouvel horizon…

C’est le soulagement, le déclic. Une sorte de délivrance. Le petit Michel se rend compte que tout le monde lui exprime de l’affection (enfin !) à cause du rôle qu’il a joué dans cette pièce de théâtre. Un nouvel horizon s’ouvre devant lui dès lors.

Mais quelques années après le mal a atteint son physique va freiner son enthousiasme et ses études. Il est paralysé peu après. Ses parents le portent partout pour tenter de trouver un remède. C’est au Burkina qu’ils rencontrent quelqu’un qui réussit, au bout de trois ans, à guérir son mal.

A son retour en Côte-d’Ivoire, il entre dans la troupe « Le Fromager de Gagnoa ». Il est convaincu que son salut passera par la comédie.  Et comme faute de moyens, il ne pouvait plus continuer les études, il fait de petits boulots, gère une boutique, s’engage, parallèlement dans la réparation des appareils électroniques, etc.

En 1985, il prend la résolution d’aller à la conquête de la capitale pour tenter de faire le métier qu’il a choisi, celui qui peut sauver sa vie de la moquerie des gens. Avec le soutien de son grand frère Castel Bolou, il arrive à Abidjan. En véritable « Gaou ». Et c’est à Abobo chez Chantal Awa, sa grande sœur, qu’il va séjourner. C’était non loin du Centre culturel d’Abobo. En ce temps-là, la troupe du « Fétiche Eburnéen » faisait ses répétitions au centre culturel. Une aubaine pour Gohou qui demande à intégrer le groupe. On le met à l’épreuve : il doit monter ce qu’il sait faire. Il monte sur le podium et jour une scène qu’il avait jouée à Gagnoa. Quelques-uns des acteurs présents riaient en le regardant jouer. Le metteur en scène lui dit : « Ce que tu as fait jusqu’à présent, c’est rien ! Maintenant, ici, tu vas apprendre le vrai travail de la scène ».

Mais Gohou ne demandait que ça : apprendre. Pour devenir un bon comédien. Il fera son apprentissage dans cette troupe. Puis, il travaillera avec l’Attounglan, ensuite le Théâtre national, le Gaska Théâtre, la compagnie nationale de théâtre, le N’Zazza théâtre…

En 1993, il rencontra Daniel Cuwac et entre dans la troupe des « Guignols d’Abidjan ». Dès lors son talent jusque-là méconnu du public va exploser  au grand jour. Depuis, la vie de Michel Gohou  a changé. « Avant, quand je passais dans la rue, les gens disaient venez voir ça ! Comme si j’étais un objet . Et ils se moquaient de mon physique. J’en ai vraiment souffert ».

Mais aujourd’hui,  ce n’est plus la même réaction. Désormais, quand les gens rient en le voyant, ou quand ils courent vers lui, il sait que c’est par admiration qu’on vient à lui.  « Je remercie Dieu de m’avoir aidé à franchir un cap dans ma vie, se réjouit-il. « Il m’a permis de faire un métier qui m’a aidé à m’aimer, à m’apprécier tel que je suis. Grâce à lui, aujourd’hui, j’ai une famille, une femme, cinq enfants. Je suis un père heureux ».  (JeuneAfrique)


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