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L’USAID-Bénin et l’ANLC lance le projet AYIFA : Pour renforcer les capacités institutionnelles en matière de lutte contre la criminalité transnationale


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Le ministre de la Justice, de la législation et des Droits de l’Homme, Valentin Djenontin Agossou a lancé officiellement le Projet AYIFA de l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption (ANLC) ce mardi 04 Février 2014 à l’Hôtel Azalaï de Cotonou. Financièrement appuyé par l’USAID, le Projet AYIFA, vise à assurer que l’ANLC fonctionnement efficacement afin de promouvoir des procédures judiciaires transparentes et responsables, en particulier sur des questions relatives au crime transfrontalier organisé (CTO) au Bénin.

(De gauche à droite) M. Guy Ogoubiyi, président de l’ANLC, Sous-Secrétaire d’Etat Américain aux affaires africaines, région Afrique de l’Ouest, SEM Michael Raynor, Ambassadeur des USA près le Bénin et M.Valentin Djenontin Agoussou, ministre de la Justice.

(De gauche à droite) M. Guy Ogoubiyi, président de l’ANLC, Sous-Secrétaire d’Etat Américain aux affaires africaines, région Afrique de l’Ouest, SEM Michael Raynor, Ambassadeur des USA près le Bénin et M.Valentin Djenontin Agoussou, ministre de la Justice.

La criminalité transnationale organisée (CTO) est considérée comme l’une des principales menaces à la sécurité humaine. Selon le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC), M. Guy Ogoubiyi, ces crimes entravent le développement social, économique, politique et culturel des sociétés à travers le monde. Il s’agit d’un phénomène multi-facette qui se manifeste au sein de différentes activités parmi lesquelles, on retient : le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains, le trafic d’armes, le passage de migrants, le blanchiment d’argent, etc.

Ph: DR- M. Guy Ogoubiyi, président de l’ANLC

Ph: DR- M. Guy Ogoubiyi, président de l’ANLC

«Vu l’ampleur qu’elles prennent, ces œuvres criminelles dépassent les frontières nationales et se commettent le plus souvent par des groupes criminels organisés qui exploitent les possibilités qu’offrent l’ouverture des frontières et les nouvelles technologies » a déclaré M. Ogoubiyi.

Cette situation d’insécurité, mérité une réponse appropriée nécessitant la détermination et la volonté des Etats, de la société civile et du secteur privé. Il s’agit de réduire significativement le fléau que constituent ces œuvres criminelles et la corruption qui gangrène l’administration béninoise et plombe le développement du pays. C’est la raison qui motive la mise en place du Projet AYIFA, qui en langue fon, veut dire « Vivre en paix et en sécurité».

Projet AYIFA, fruit d’une coopération bilatérale

Conscient de l’enjeu, la communauté internationale s’est dotée en décembre 2000 à Palerme (Italie), d’une Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée (CTO) qui vise à promouvoir la coopération entre les Etats parties afin de prévenir et de combattre ce fléau dont le produit global serait de l’ordre de 1000 milliards d’euros annuels.

Le Bénin étant signataire le 13 décembre 2000, de cette convention dont la ratification est intervenue le 30 Août 2004. Dans la même optique la coopération bilatérale entre les Etats-Unis et le Bénin a permis d’instaurer le Programme de l’Initiative de Coopération sécuritaire Ouest-africain du Bénin (WACSI-Bénin) ; dont l’une des composantes est le Projet AYIFA.

Le budget global du Projet AYIFA est de 627.000 dollars US dont 470.000 dollars US représentent l’appui de l’USAID et 157.000 dollars US est à supporter par l’ANLC à travers l’Etat béninois.

Pour sa part, l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique près le Bénin, SEM. Michael Raynor, estime que la corruption est un phénomène vieux que le monde. « La corruption affecte le monde en favorisant des obstacles à la prospérité, en détruisant la confiance des populations pour leur propre institution et système judiciaire » a-t-il indiqué.

« La lutte contre la corruption n’est rien d’autre que la restauration de l’intégrité, de l’équité et l’espoir » a-t-il poursuivit. En citant le président Barack Obama, l’ambassadeur américain a souligné que seuls les gouvernements qui respectent les règles d’un commerce équitable attirent rapidement les investisseurs.

Aussi rappelle-t-il, en décembre dernier, le Bénin n’a pu être réélu pour l’année 2014 en ce qui concerne le deuxième compact du Millenium Challenge Accounts (MCA) compte tenu de sa non-performance à maîtriser la corruption. « Parce que la performance du Bénin, pour maîtriser la corruption – selon les différents indices internationaux – est située en dessous de la moyenne des pays similaires » a expliqué M. Raynor.

La lutte contre la corruption est un sujet très important pour tous les pays du monde entier et notamment pour ceux de la région ouest-africaine a dit le ministre de la Justice, Valentin Djenontin Agossou. « En bute, ces dernières années, de manière amplifiée et spectaculaire, les manifestations du fléau que constitue la criminalité  transnationale organisée et ses corollaires qui sont la corruption, le blanchissement d’argent et le terrorisme » a déclaré le ministre.

« Il n’est un secret pour personne que la sous-région ouest-africaine devient de plus en plus, une plaque tournante de la drogue avec les trafiquants qui réussissent à contourner la répression en affinant leur méthode ; en utilisant le transport maritime, les avions privés, des conteneurs d’expédition, les courriers aériens commerciaux et la poste pour écouler leurs marchandises sur le marché » a souligné le ministre Agossou ; pour qui le crime organisé est également étendu à la vente illicite des armes créant l’insécurité et alimentant les réseaux terroristes de tout genre qui se sont créés et ont instauré l’instabilité au niveau de certains Etats.

La mise en œuvre du projet AYIFA se déroulera à travers trois composantes : Le renforcement des capacités institutionnelles de l’ANLC, la formation des acteurs concernés et le Suivi et l’élaboration de comptes rendus.

Cette cérémonie de lancement officiel du Projet AYIFA a connu la participation du Sous Secrétaire d’Etat Américain aux affaires africaines et de la sous région Afrique de l’Ouest ; du directeur de l’USAID-Bénin, de certaines personnalités des institutions de la République, de l’administration publique et de la société civile.

Aline Assankpon


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