Le 18 novembre représente la Journée africaine de la statistique. Elle est célébrée chaque année pour sensibiliser le public sur le rôle important que jouent les statistiques dans tous les aspects de la vie sociale et économique en Afrique.
La célébration annuelle de cette année mettra l’accent sur la qualité des données, qui est un outil essentiel de suivi pour la réalisation du plan de développement national et les objectifs de développement internationaux, principalement les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), l’intégration régionale et les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ainsi, avec la réorientation de la fonction statistique à la CEA vers une qualité des données et à la suite de larges consultations avec les pays, dont le thème des célébrations de cette année a été approuvé pour être «données de qualité pour soutenir les progrès en Afrique». Ce thème a été choisi pour attirer l’attention sur l’importance des statistiques de qualité pour étayer la prise de décision pour la gestion économique, la réduction de la pauvreté, et dans tous les aspects de processus de développement socio-économiques. Il offre également une occasion de plaider en faveur des grandes opérations statistiques, notamment les recensements et enquêtes.
Statistiques de qualité requises pour de meilleurs résultats de développement
Des statistiques de qualité sont nécessaires pour le suivi des objectifs et de l’achèvement des Documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté, par exemple des données non fiables peuvent faussement permettre à un pays d’atteindre les critères d’admissibilité à un allégement de la dette ou accéder à l’appartenance à une zone monétaire, d’autre part, des données peu fiables par la suite déstabilisent la zone lorsque le chiffre réel est révélé. Une accessibilité insuffisante en raison de la confidentialité crée aussi des réponses politiques retardées, lors de la crise financière et économique, malgré la disponibilité des principaux indicateurs économiques, à des niveaux alarmants, compilés quelque part, mais pas assez d’attention accordée. En règle générale, des statistiques de qualité peuvent être utilisées pour planifier, prévoir et prévenir des crises, les principaux indicateurs économiques et sociaux peuvent prédire à l’avance si le différent rapport des déficits, les services de la dette et les croissances sont à des niveaux alarmants.
Des statistiques peu fiables, en retard et de mauvaise qualité affectent les pays africains de différentes façons, y compris un manque de capacité à concevoir des mesures d’ajustement à temps pour atteindre le point d’achèvement, une capacité insuffisante pour atténuer le risque de dévaluation, et souvent, des mesures d’austérité radicales sont prises et le sur-ajustement peut même sombrer l’économie et aggraver les taux de pauvreté. Par conséquent, des statistiques fiables et en temps opportun sont nécessaires dans les domaines sociaux et économiques, permettant par exemple à l’urbaniste d’ajuster systématiquement le nombre d’écoles, l’hôpital et les infrastructures en cohérence avec la croissance démographique et économique. Ce type de statistiques fournit une base objective pour la formulation de politiques et la prise de décision fondées sur des preuves.
Les enjeux pour produire des données de qualité en Afrique
Même si des progrès ont été accomplis par de nombreux pays africains en matière de qualité des statistiques, y compris de conformité avec les normes internationales, de rigueur méthodologique et d’accessibilité, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la rapidité, la diffusion et la crédibilité. La pratique en vigueur et les contraintes de ressources ne garantissent pas l’indépendance, l’intégrité et la responsabilité des systèmes statistiques nationaux en Afrique, dans certains cas, la compilation de statistiques souffre de pressions politiques visant à entraver la méthodologie et le calendrier de publications des statistiques. En outre, la qualité des sources de données primaires représente un sérieux enjeu, à savoir la collecte de données de l’Agence nationale dépositaire des dossiers administratifs et la charge lourde de réponse des sondages et des recensements. Les défis de la conduite des recensements et des sondages sont principalement des contraintes budgétaires, un faible taux de réponse et des retards de publication des données dus à un personnel qualifié insuffisant pour le traitement des données. Les problèmes spécifiques pour les documents administratifs sont constitués de l’existence de cadres juridiques, leur mauvaise qualité en termes de faible couverture et l’utilisation de concepts mixtes à savoir les concepts d’entreprises et de comptabilité fiscale, leur objectif premier n’est pas destiné à des fins statistiques, les données financières et monétaires sont également très confidentielles, par conséquent, il y a un accès limité à ces dossiers. Ces contraintes dans les cadres juridiques et le faible taux de réponse représentent un sérieux obstacle à la production de statistiques de qualité en Afrique. Relever ces défis exige un changement institutionnel, y compris une révision des actes statistiques et des lois connexes et une meilleure coordination vers un système statistique national fonctionnel complet.
Les efforts africains visant à améliorer la qualité des statistiques
Pour relever les défis de la production de statistiques de qualité, les principales activités de la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine de développement et la Commission de l’Union africaine insistent sur le changement de la manière dont les statistiques sont recueillies et analysées, à travers la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de la statistique, la ratification de la Charte africaine de la statistique et de la Stratégie pour l’harmonisation des statistiques en Afrique (ShaSa), en plus des activités régulières liées à la mise en oeuvre des normes internationales construites autour des Systèmes de comptabilité nationale de 2008 et manuels connexes tels que le Manuel de la balance des paiements et celui des statistiques de finances publiques (MSFP). La mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement de la statistique va améliorer la collaboration et la coordination entre utilisateurs et producteurs de données au sein des systèmes statistiques, tandis que la conformité aux normes internationales permettra d’améliorer la comparabilité et l’harmonisation des données. Des directives et des manuels ont été conçus pour intégrer la Charte africaine de la statistique dans les Stratégies nationales de développement de la statistique, afin d’apporter des améliorations significatives et durables dans la qualité des statistiques en Afrique, en particulier dans les domaines de l’exactitude, de l’opportunité et de l’accessibilité. Le programme de mise en œuvre conjoint pour les Cadre stratégique régional de référence (CSRR) / Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS) a identifié un ensemble de stratégies pour atteindre ses objectifs, y compris une amélioration des techniques de compilation et de traitement, un accès systématique, une utilisation et une amélioration de la qualité des dossiers administratifs.
Depuis la restructuration en 2012, la Commission économique pour l’Afrique a réorganisé sa fonction statistique, y compris la mise en place de centres de données dans les cinq bureaux sous-régionaux de la Commission. (CEA)