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Séance de Plaidoyer pour l’accès des femmes aux ressources économiques en milieu rural: En groupement, les femmes peuvent mieux capter les opportunités


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Ph/DR: Le présidium à l’ouverture des travaux : (de gauche à droite) M. Mounirou Tchacondoh, Coordonnateur pays de la KAS ; Mme Françoise Sossou Agbaholou, Coordonnatrice nationale de WILDAF-Bénin ; M. Tossou André, C. A. de Sègbohouè et Mme Tchincoun Philomène, C.A. de Tori-Bossito.

La Konrad Adenauer Stiftung (KAS) en collaboration avec le réseau WILDAF/FeDDAF-Bénin organise les 29 et 30 novembre 2021 des séances de plaidoyer pour l’accès des femmes au foncier et autres ressources économiques en milieu rural dans le département de l’Atlantique.  «Dialogue pour le renforcement du rôle économique de la femme à travers son accès sécurisé au foncier agricole au Bénin » c’est le thème autour duquel sont conviés, femmes agricultrices, transformatrices de produits agricoles, représentant du culte vaudou, Conseillers d’arrondissement et responsables des ATDA du département de l’Atlantique venus de Ouidah, Sègbohouè, Kpomassè, Savi, et Tori-Bossito.

Aline ASSANKPON

Epine dorsale dans le secteur agricole, les femmes représentent 52% de la population béninoise, dont 50 % se retrouvent dans le secteur agricole en milieu rural. Cependant, elles disposent systématiquement d’un accès très limité aux ressources productives qu’est la terre. Alors que les hommes en disposent aisément.

La situation des femmes en milieu rural n’est guère reluisante pourtant il est établi qu’elles sont les petits exploitants en matière de production agricole ; elles réalisent la majeur partie des activités agricoles au Bénin. C’est pourquoi l’accès des femmes à la terre constitue une question cruciale au regard du rôle qu’elles jouent dans la sécurité alimentaire.

«Bien des femmes restent encore exclues de l’accès à la propriété foncière à cause des pesanteurs sociologiques et plusieurs autres facteurs. Ceci nuit gravement à l’autonomisation socio-économique de la femme et annihile les efforts fournis par les acteurs étatiques et non étatiques pour la réalisation des ODD dont l’atteinte est prévue pour l’horizon 2030 » constate  la Coordonnatrice nationale de WILDAF-Bénin, Françoise Sossou Agbaholou à l’ouverture des travaux.

PH/DR: Photo de famille des participants à l’hôtel Terra Nostra de Ouidah

En effet, les ODD ambitionnent l’égalité des sexes, l’élimination des  Violences basées sur le Genre (VBG) et une croissance inclusive assurant le plein épanouissement de tout citoyen sans discrimination aucune. «Afin de relever les défis qui se dégagent de ces constats actuels en matière de jouissance par les femmes des droits fonciers, notamment en milieu rural, le réseau WILDAF/FeDDAF-Bénin et la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) saisissent l’occasion de la quinzaine de campagne contre les violences faites aux femmes dans le monde entier du 25 novembre au 10 décembre pour organier ce plaidoyer » a-t-elle ajouté.

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Pour renchérir, le Coordonnateur pays de la KAS, Mounirou Tchacondoh, va mettre en exergue l’aspect juridique en matière foncière. «La prééminence des faits des régimes fonciers, coutumiers sur le droit moderne dans les communautés et les pesanteurs sociales et culturelles limitent fortement la portée de la consécration du principe juridique de l’égalité constitutionnelle des sexes » dira-t-il.

«La promotion et la garantie de l’égalité entre les hommes dans l’accès au foncier rural contribue non seulement à une croissance économique soutenue pour tout mais renforce également l’efficacité des mesures pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire et le bien-être des communautés à la base» a ajouté M. Tchacondoh.

En effet, cette séance de plaidoyer a pour objectif de : sensibiliser les différents acteurs sur les droits fonciers des femmes, l’autonomisation et l’entreprenariat agricole féminin ; réfléchir avec les acteurs sur comment œuvrer pour que les femmes puissent avoir plus d’opportunités économiques et les chaînes de valeurs agricoles associées.

Les participants ont eu droit à trois (03) communications qui s’articulent autour des thématiques ci-après : «Etats des lieux des droits fonciers et de l’entreprenariat agricole au Bénin » présenté par M. Bertrand Yèhouénou de la Synergie paysanne ; «La sécurisation foncière et le dispositif juridique au Bénin » par Mme Solange Alitonou Bankolé, Consultant ; «Femmes, Foncier et développement local : Enjeux pour l’économie locale » par Mme Ginette Bonou de l’Ong Ayessi.

Par ailleurs, à l’analyse de la situation des femmes dans les chaînes de valeur agricole, les statistiques récentes montrent que les femmes constituent 43 % de la main-d’œuvre agricole et sont fortement impliquées dans la production des cultures vivrières. «Malgré les dispositions légales favorables à l’accès sécurisé des femmes à la terre au Bénin, les pratiques et la non fonctionnalité des instances locales de gestion foncière font que la situation n’est toujours pas reluisante » indique M. Bertrand Yèhouénou, Secrétaire exécutif de la Synergie paysanne.

Ph/DR: Les participants à Ouidah

Étendre le cadastre national dans tout le pays.

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Pour lui, une solution toute désignée serait la réalisation du cadastre national qui pourrait soulager les femmes. «Le cadastre national en cours de réalisation dans certaines localités du pays, pourrait bien améliorer la situation des femmes qui ne seront plus tenues de faire face aux coûts de délivrance des actes de sécurisation foncière, tels que l’Attestation de détention coutumière (ADC) et le Titre foncier qui font encore obstacles à celles-ci. Cette situation réduit le potentiel de la femme entrepreneure agricole à chaque maillon dans la chaîne de valeur agricole ».

Face aux obstacles qui bloquent le développement des activités agricoles et plombent l’épanouissement des femmes en milieu rural, le communicateur analyse les obstacles sous deux angles : la première qui prend en compte les composantes d’accès aux ressources productives. Il s’agit des actifs (accès à la terre, accès aux équipements, accès aux réseaux, etc) ; les services agricoles (accès à la formation, l’information, la technologie, aux intrants, etc) et les services financiers (fonds de roulement, cosignataire masculin, compte bancaire, etc).

La deuxième composante est relative au pouvoir et à la capacité d’agir ; la femme entrepreneure doit avoir la capacité d’entreprendre, la confiance en soi et le pouvoir décisionnel.

Un plaidoyer pour la mise en place des instances de gestion locale en matière foncière, notamment le Comité de gestion foncière (CoGEF), les Sections villageoises de gestion foncière (SVGF) faciliterait un accès sécurisé des terres aux femmes ; la poursuite de la réalisation du cadastre sur toute l’étendue du territoire national faciliterait également la sécurisation à moindre coût aux femmes, surtout  à celles qui héritent aujourd’hui des terres et qui manquent de moyens financiers pour les sécuriser.

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«Les opportunités existent pour accompagner les femmes à résoudre ces écarts par la prise de mesures spécifiques au secteur agricole» suggère le communicateur. Les femmes devront se mettre en groupements ou coopératives afin de les capter. Il s’agit notamment du  Fonds national du développement agricole (FNDA accordé à un taux de refinancement de 2% ; le Microcrédit Alafia et l’Institut national de la Femme (INF) et autres opportunités.

Des échanges et débats découleront des recommandations appropriées en vue d’accroître l’accès des femmes aux terres agricoles et aux ressources économiques.

Le même scénario de plaidoyer se poursuit à Allada, ce mardi 30 novembre toujours pour le compte du département de l’Atlantique.


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