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Tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF) : L’ONU appelle à l’élimination des mutilations génitales féminines d’ici à 2030


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De hauts responsables des Nations Unies ont appelé à l’élimination totale des mutilations génitales féminines (MGF) d’ici à 2030, les qualifiant de «pratique violente» qui meurtrit les filles pour la vie, met leur santé en danger et les prive de leurs droits et de leurs chances de réaliser pleinement leur potentiel.

«Il est plus que jamais urgent, mais aussi possible, de mettre fin aux mutilations génitales féminines et d’épargner ainsi d’immenses souffrances aux femmes, tout en leur donnant plus de moyens d’influencer positivement l’évolution du monde», a déclaré le Secrétaire général, Ban Ki-moon, dans un message publié vendredi 05 février 2016 à la veille de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des MGF samedi, qui est observée tous les ans le 6 février.

Le chef de l’ONU a souligné que les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 (ODD), adoptés à l’unanimité en septembre dernier par les Etats membres, contiennent l’objectif spécifique de mettre fin aux MGF.

«Aujourd’hui, je fais entendre ma voix et j’appelle chacun à se joindre à moi afin de donner aux populations qui aspirent au changement les moyens d’atteindre ce but. Je compte que les gouvernements honoreront les engagements qu’ils ont pris, avec l’appui de la société civile, du monde de la santé, des médias et des jeunes», a ajouté M. Ban.

Le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo veut intensifier encore davantage le renforcement des droits des femmes et la lutte contre l’excision dans les pays partenaires de la Belgique. Les Nations unies ont déclaré  le 6 février comme étant la Journée internationale. Deux-cent millions de filles et de femmes vivant dans 30 pays subissent des mutilations génitales. Chaque année, 3 millions de filles risquent de devenir les nouvelles victimes de ces pratiques cruelles.

Ph/DR:  Les mutilations génitales féminines sont encore encore considérées comme un problème exclusivement féminin

Ph/DR: Les mutilations génitales féminines sont encore encore considérées comme un problème exclusivement féminin

“L’excision est une tradition cruelle. Elle prive les femmes de leur dignité, elle les mutile  à vie et  elle a de lourdes conséquences pour leur santé. Cette pratique est également omniprésente dans plusieurs de nos pays partenaires. C’est la raison pour laquelle notre pays sera particulièrement attentif au renforcement des droits des femmes et à la lutte contre l’excision dans les nouveaux accords de coopération. Nous l’avons fait savoir clairement lors de notre visite récente en Guinée et au Burkina Faso, deux pays où plus de sept femmes sur dix subissent de telles mutilations cruelles”, a indiqué le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo.

Violation des droits humains fondamentaux

Les mutilations génitales féminines recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à enlever ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont reconnues au niveau international comme étant une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Elles sont le reflet d’une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l’égard des femmes et des filles. Ces pratiques violent également leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, le droit d’être à l’abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles. De nos jours, l’excision ou le risque d’excision constitue une des raisons pour lesquelles de nombreux demandeurs d’asile cherchent asile dans notre pays.

Cette pratique est courante dans 30 pays d’Afrique et au Moyen-Orient mais elle est devenue une problématique universelle car l’intervention a lieu sur des groupes de population qui ont migré aux quatre coins du monde. Si cette pratique remonte à plus de mille ans, des modèles montrent qu’il est possible d’éradiquer l’excision en une génération. Dans ce contexte, la Coopération belge au développement soutient le renforcement des systèmes de soins de santé et la lutte contre les mutilations génitales féminines.  La Belgique mobilise également des aides en faveur du programme mondial visant à éradiquer cette pratique mené par le FNUAP et l’UNICEF.

Les hommes également concernés

À l’heure actuelle, les mutilations génitales féminines sont trop souvent encore considérées comme un problème exclusivement féminin. Les hommes en parlent peu et on ne connait pas vraiment leur opinion à ce sujet. Pourtant, les MGF concernent tout un chacun : les hommes peuvent et doivent s’engager activement en faveur de l’abandon de cette pratique, en Europe et par extension dans les pays d’origine.

Telle est la philosophie du projet Men Speak Out lancé il y a juste un an sous la direction d’associations en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni qui luttent contre les MGF. En Belgique, l’Institut de Médecine tropicale à Anvers, un partenaire de la Coopération belge au développement, soutient également ce projet.

Dans le cadre du projet Men Speak Out, des hommes sont formés pour amener des changements dans leur communauté. Ils ouvriront le dialogue, en partenariat notamment avec des radios des langues nationales africaines. (APO)


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