Les députés  de l’Assemblée nationale ont décidé ce mardi 19 janvier 2016 à Ouagadougou, de diminuer leurs émoluments mensuels de 19%. Leur salaire de base qui était d’environ 1, 2 millions FCFA est désormais à environ 960 397 FCFA.

« Nous avons décidé de le faire en guise de solidarité avec le peuple burkinabè qui a connu l’insurrection populaire, qui a fait face au coup d’Etat, et qui vient de connaitre les actes barbares des djihadistes », a indiqué, le président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo, au cours d’un bref point de presse tenu ce jour au sein du Parlement à Ouagadougou.

Cette décision sera effective sur tout le mandat de cinq ans de la présente législature. Le reliquat d’environ 240 000 francs par député sera reversé « naturellement » dans le budget de l’Etat. « Nous le faisons pas parce que le député burkinabè  vivait avant dans le confort mais pour donner un signal pour la bonne gouvernance dans ce pays mais aussi en guise de solidarité avec notre peuple dont 46% vit en dessous du seuil de pauvreté », a expliqué Salif Diallo.

Il a également précisé que c’est à l’unanimité que les députés ont pris cette décision de rabattement de 19% des salaires. Aussi, à l’en croire, cela l’a été sans « protestation aucune ni réserve de la part des différents groupes parlementaires ». Cette décision devrait permettre au budget de l’Etat d’économiser annuellement plus 365 millions de F CFA.

Pension mensuelle

Par ailleurs, au cours de ce point de presse, Salif Diallo a indiqué que les députés ont pris une résolution invitant le gouvernement à budgétiser une pension mensuelle pour les ayants droits des martyrs des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat du 16 septembre 2015.  Cet acte permettra  aux ayants droits des martyrs de bénéficier, selon les différents cas, d’une pension durant la présente législature.

« Nous attendons donc du gouvernement des propositions concrètes selon les cas pour adopter ces pensions dans le cadre de la loi rectificative de finances qui nous parviendra bientôt », a-t-il dit.
Autre point abordé par le chef de l’organe législatif, la situation sécuritaire suite aux attaques terroristes du vendredi dernier.

Après avoir présenté au nom du Parlement, ses condoléances aux familles des décédés et prompt rétablissement aux blessés, il a invité le gouvernement à poursuivre très rapidement la neutralisation des terroristes et la mise en sécurité de toutes les villes et campagnes du Burkina Faso. « Le Parlement en appelle à la prise de mesures fermes et énergiques contre les auteurs et complices de ces actes d’un autre âge », a-t-il ajouté.

Il a invité le peuple burkinabè « à faire preuve de sérénité, d’unité, de solidarité et de calme en ces moments si difficiles ».