Burkina Faso / Devoir de mémoire : une avenue Norbert Zongo a été inaugurée à Ouagadougou

17 ans après sa mort, Norbert Zongo a donné son nom à la rue sur la laquelle il a été assassiné à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. L’inauguration de l’avenue Norbert Zongo a eu lieu la veille de l’anniversaire de sa mort ce 13 décembre. Une cérémonie à laquelle a pris part le Premier ministre de transition, Yacouba Isaac Zida.

« Cet acte rend Norbert plus immortel. C’est le début d’une victoire qui a été l’œuvre de tous les burkinabè », a dit Victor Zongo, représentant de la famille Zongo.

Ph/DR-: Pour les Burkinabé, « Au-delà de cet acte symbolique, la justice reste attendue dans l’affaire Norbert Zongo, fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire « L’Indépendant ».

Il y a 5 ans, le régime de l’ex-président Blaise Compaoré avait mal perçu le fait qu’une rue soit rebaptisée au nom de Norbert Zongo. C’est d’ailleurs ce que rappelle Chrysogone Zougmoré, président du collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (Codmpp) : « A l’occasion du 10ème anniversaire des assassinats de Sapouy, à titre symbolique, le collectif avait baptisé l’avenue de la nation, avenue Norbert Zongo. Ce qui avait valu aux dirigeants du collectif d’être interpellés et auditionnés par la gendarmerie. »

Au-delà de cet acte symbolique, la justice reste attendue dans l’affaire Norbert Zongo, fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire « L’Indépendant ». Il a été tué après avoir débuté une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du président Blaise Compaoré. Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo et 3 de ses compagnons (Yembi Ernest Zongo, Blaise Ilboudo et Ablassé Nikièma) sont retrouvés morts calcinés dans leur véhicule criblé de balles.

« Nous espérons qu’au-delà de cette reconnaissance, Norbert Zongo sera réhabilité par le droit qui sera dit et la justice qui sera rendue », insiste Me Bénéwendé Sankara, l’avocat de la famille Zongo. Et Chrysogone Zougmoré d’ajouter : « Peut-il y avoir meilleur hommage, meilleure immortalisation qui vaillent pour Norbert et ses compagnons que la vérité et la justice ? »

Depuis la chute du président Compaoré, le dossier Norbert  Zongo est relancé. Trois ex-soldats de l’ancien Régiment de sécurité présidentielle ont été mis aux arrêts et inculpés. « Ceux qui ont assassiné Norbert Zongo, en tout cas pour ceux qui sont encore vivants, sont désormais aux arrêts. Donc nous attendons maintenant qu’ils puissent être jugés, que nous puissions tout savoir : qui a ordonné l’assassinat de Norbert Zongo et pourquoi », a promis le Premier ministre.