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Bénin / Education / 2ème Forum national sur l’Alimentation scolaire au Bénin : Une école, une cantine pour une éducation durable, inclusive et de qualité…


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Cinq ans après le 1er Forum sur l’alimentation scolaire en 2010, la seconde édition vient de commencer ces travaux ce lundi 16 Novembre au Palais des Congrès de Cotonou.  Durant trois jours les participants, venus d’horizons divers – à travers un état des lieux des recommandations du premier forum présentant les Forces et faiblesses – vont partager les expériences-pays et faire des recommandations pour les années à venir, en vue de l’élaboration d’un nouveau plan d’actions quinquennal de l’alimentation scolaire au Bénin.

Ph: DR-: Le présidium à l’ouverture des travaux du forum...

Ph: DR-: Le présidium à l’ouverture des travaux du forum…

Prévue pour être lancée officiellement ce lundi 16 Novembre, la cérémonie du lancement des travaux du 2ème Forum sur l’Alimentation scolaire au Bénin est reportée pour ce mardi 17 novembre et sera présidé par le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi en raison du changement de  son agenda.

Néanmoins, les travaux ont démarré sous la houlette de Mme Eléonore Ladikan Yayi, Ministre de l’Enseignement maternel et primaire (MEMP) en présence des Partenaires techniques et financiers en occurrence, les Représentants résidents du Programme alimentaire mondial (PAM), du FAO, FNUAP et d’autres partenaires intervenants dans ce secteur.

« Investir dans l’alimentation scolaire, c’est promouvoir le développement durable au Bénin » ; c’est le thème de ce 2ème Forum dont l’objectif est de définir un Plan d’actions quinquennal de mise en œuvre de la politique nationale d’alimentation scolaire et de faire un plaidoyer pour en assurer le financement. Spécifiquement, le bilan, cinq ans après la mise en œuvre des recommandations du premier forum sur l’Alimentation scolaire au Bénin doit  relever forces, faibles, menaces, opportunités, perspectives et recommandations pour les cinq prochaines années à venir.

Mise en œuvre des recommandations du 1er Forum

Des onze recommandations issues du premier Forum de 2010, seules cinq (05) ont été entièrement réalisées, à un taux de 46% .; notamment : Inscrire l’alimentation scolaire comme une priorité nationale ; Définir une Politique nationale de l’alimentation scolaire (PNAS) ; Créer une structure nationale de l’Alimentation scolaire avec démembrements départementaux et locaux ; Assurer le suivi régulier des activités d’alimentation scolaire et Organiser un plaidoyer pour impliquer les partenaires en vue d’une mobilisation des ressources en faveur de l’alimentation scolaire. Trois (03) recommandations sont en cours de réalisation à un taux de 27% et trois (03) autres sont en attentes de réalisation.

Selon la Directrice de l’Alimentation scolaire (DAS/MEMP), Mme Julienne Zimé Yérima. « Ce forum apportera les solutions non pas magiques mais pertinentes, appropriées et soutenables ; en vue d’accroître les chances de succès des recommandations en cours et de relancer à nouveau celles non encore réalisées».

L’intérêt, c’est la rétention des écoliers à travers l’alimentation

Pour l’atteinte de la cible 2 des OMD « Assurer la scolarisation primaire universelle », il faut non seulement que les enfants accèdent à l’éducation ; mais surtout qu’ils soient maintenus à l’école, d’où la rétention qui permet aux enfants d’acquérir des connaissances et compétences. Selon M. Mohamed Aboubacary, Directeur de la Programmation et de la Prospective/ MEMP, deux stratégies sont mises en œuvre par le gouvernement béninois pour réussir cette rétention scolaire : la sensibilisation et la distribution des kits scolaires aux parents d’élèves et la mise en place des cantines scolaires pour l’alimentation des enfants.

« Le plus important est l’implication des élus dans la mise en œuvre de ce programme pour sa pérennisation. A ce stade, 10 écoles expérimentent un projet pilote de jardins scolaires avec des résultats concluant qui a permis non seulement d’améliorer le repas journalier des enfants mais aussi permet aux enfants de s’adonner à la méthode culturale des denrées alimentaires. 278 écoles à cantines fonctionnent à partir des jardins ou des champs scolaires » a souligné M. Aboubacary.

Soulevant les questions préoccupantes de l’heure, Mme le Ministre de l’Enseignement maternel et primaire a estimé pour sa part que les questions d’approvisionnement des cantines, de la promotion des produits locaux, de la gestion des cantines scolaires, de la gouvernance, d’intervention au niveau des écoles, d’harmonisation des textes, etc, ne seront pas occultées.  « Quel suivi pour que les enfants puissent ressentir les milliards injectés dans ce projet ? La question d’harmonisation est fondamentale, c’est l’essentiel de ce que nous allons faire. Il faut qu’à la fin de nos assises nous puissions sortir des documents importants qui précisent nos besoins ; c’est pourquoi nous parlons d’approches multisectorielles. C’est l’occasion de partager nos expériences » a-t-elle déclaré.

Ph/DR: Une vue partielle des participants

Ph/DR: Une vue partielle des participants

Trois jours durant, les participants venus du Brésil, Burundi, Togo, Niger, Mali, Côte-d’Ivoire  vont partager les expériences innovantes en matière d’approche multisectorielle d’alimentation scolaire et de la nutrition. Le Plan de mise en œuvre de la Politique nationale de l’alimentation scolaire (PNAS) et le modèle multisectoriel d’alimentation scolaire pour le Bénin intégrant l’éducation, la santé, la nutrition, l’agriculture, l’hygiène et l’assainissement seront validés avec un lien clair entre l’alimentation scolaire et la production agricole locale.

Aussi, un plaidoyer pour l’alimentation scolaire au Bénin, à travers des recommandations sera fait à l’endroit du gouvernement, du secteur privé d’une part, pour la mobilisation des ressources et mécanismes innovants. Et d’autre part, à l’endroit des PTF (locaux et internationaux) pour leur soutien à la mise en œuvre intégrée des cantines scolaires.

 

Ph/DR-: M. Mohamed Aboubacary, Directeur de la Programmation et de la Prospective/ MEMP faisant l'état des lieux de l'alimentation scolaire.

Ph/DR-: M. Mohamed Aboubacary, Directeur de la Programmation et de la Prospective/ MEMP faisant l’état des lieux de l’alimentation scolaire.

L’Etat des lieux durant la période 2010 et 2015 laisse apparaître des points suivants :

Forces : L’existence d’une ligne budgétaire insuffisante.

Faiblesses : L’insuffisance de ressources nationales allouées à l’alimentation des enfants ; Lourdeur dans la passation des marchés ; Faible taux de couverture ; Absence de coordination ; Absence de l’alimentation scolaire dans le DSCRP (volet Education du développement) ; Manque de l’autonomie morale et financière de la DAS ; etc.

Opportunités : Volonté affichée du gouvernement, l’adhésion des PTF ; Sensibilisation des opérateurs économiques ; disponibilité de vivres (produits locaux)

Menaces : Conflits sociocommunautaires ; aléas climatiques et les crises économiques.

Perspectives : Relever certains défis liés à la DAS, définir clairement la mise en œuvre des politiques de la DAS ;  Vulgariser le document de la nation ; etc.

Selon M. Aboubacary, les efforts du gouvernement pour le renforcement de l’éducation sont appréciables. Puisque de 645 écoles à cantines en 2000, l’Etat est passé à 2350 en 2014-2015. Cependant, il plaide pour les efforts à fournir : « Si le PNAS est vulgarisée, son plan d’action élaboré et mis en œuvre, si à cela, s’ajoute une approche intégrée et intersectorielle de l’alimentation scolaire, une structure de coordination autonome avec des ressources humaines compétentes et des financements innovants et motivants ; l’objectif : Une école, une cantine pour une éducation durable, inclusive et de qualité pour tous à l’horizon 2025 qui prend en compte l’éducation 2030 déclinée dans les ODD sera atteint ». (A.A)

 

Encadré-2 : L’alimentation scolaire au Bénin

Les premières cantines scolaires ont été mises en place au Bénin en 1975 par le PAM. En 2000, le gouvernement entre dans la danse avec l’installation de quelques cantines qui véritablement ont commencé par fonctionner à partir de 2002 avec l’appui de partenaires techniques et financiers (PAM, CRS, DANIDA, UNICEF, Fast-track Initiative et le Gouvernement béninois). De même que les cantines autogérées en période de soudure où la communauté locale apporte une contribution en appui (en produits locaux) à celle des partenaires.

Malgré ces différentes interventions, moins de 33% des écoles sont couvertes de cantines scolaires. A titre d’illustration, les enfants mangent durant 4 mois (80 jours en moyenne par an) avec les cantines de l’Etat. Cependant avec les cantines créées par les partenaires, ils mangent environ 150 jours, ou 200 jours soit 08 mois et par an. Le repas étant évalué à environ 150 Fcfa par enfant et par jour.

Au total, 30% des écoles primaires publiques des zones rurales et zones déshéritées bénéficient de 2350 cantines sur 7871 ; soit 28% des écoliers sont nourris durant une période allant de 80 à 200 jours. Alors qu’il faut une couverture de 51% des écoles, soit un effort de 21% à fournir encore.

Critères de sélection

Pour qu’une école puisse bénéficier d’une cantine, il faut qu’elle soit située dans une zone déshéritée, de chiffre d’affaires, enclavée où le taux de fréquentation est faible, en particulier celui des filles inférieur à la moyenne et où les terres cultivables sont peu fertiles. L’école doit être située dans une zone lacustre ou frontalière où le taux de déperdition et d’abandon est assez élevé ou une zone où les habitations sont éloignées obligeant l’enfant à parcourir une longue distance. En plus de ces critères, l’école doit disposer d’un champ ou jardin scolaire. (A.A)

La rédaction


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