Tchad-Sénégal: Hissène Habré fait de la résistance

Dur, dur de juger un dictateur, plus de vingt ans après les faits qui lui sont reprochés. C’est la preuve qui a été donnée ce lundi 20 juillet devant le tribunal spécial de l’Union africaine destiné à connaître des crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture d’Hissène Habré.

Ph:DR- :Hissène Habré, l’ancien président tchadien

L’ancien président tchadien ne semble pas prêt à se prêter au jeu d’un tribunal que certains de ses partisans pensent être manipulé d’avance pour condamner d’avance leur champion. Mais c’était sans compter avec la détermination de la cour qui a tout mis en œuvre pour que l’ancien homme fort de N’Ndjamena comparaisse malgré tout au premier jour de son très attendu procès. Il a fallu l’y amener de force. Signe que Habré semble décidé à ne pas coopérer. Après avoir essayé la stratégie qui consiste à être muet comme une carpe, il a poussé le bouchon encore plus loin en choisissant de boycotter le tribunal spécial. Et le principal défi n’est plus seulement de l’amener de force au procès, mais de pouvoir le faire parler.

Or, sans une participation de l’accusé, on peut dire qu’il n’y aura véritablement pas de procès, donc pas de vérité sur les 25 années de plomb qu’Hissène Habré avait imposées aux Tchadiens. Les tortures, les crimes et autres atteintes aux droits de l’homme qui lui sont reprochés risquent de rester dans le ventre d’un des plus célèbres accusés de l’Afrique contemporaine. Si la cour ne veut pas avoir le black-out d’Habré sur la conscience, il va falloir user d’une autre méthode que de le faire seulement comparaître manu militari. Il faut encore plus pour qu’il soit rattrapé par son passé. (Fasozine.com)