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Au sortir des travaux de la 7ème Session ordinaire du Conseil des Gouverneurs du FAGACE ce mercredi 03 juin 2015 à Cotonou, quelques ministres livrent ici leurs impressions sur les réformes et actions engagées par le Fonds, ses performances et ses interventions au niveau pays et régional.
M. Baillet Gilles, Ministre des Finances de la République du Niger : «On ne peut pas marcher ensemble avec un géant et un nain. C’est difficile ! »
L-Integration.com : Monsieur le ministre, quelles sont vos impressions sur le rôle important joué par le Fonds au niveau de ses Etats membres ?
M. Baillet Gilles: C’est la première fois que j’assiste à un Conseil de Gouverneurs du FAGACE. Le premier contact est plutôt positif si je m’en tiens au rapport que nous a dressé le Conseil d’Administration. Il ressort de ce rapport que le Fagace est en train donc de retrouver sa place d’antan ; place qu’il a perdu et qu’il est en train de retrouver. Les résultats des deux derniers exercices sont positifs. Je pense que cela va se poursuivre. En tout cas, nous encourageons à poursuivre le travail qui est mené jusqu’à présent pour donc restaurer la crédibilité du Fagace pour qu’il puisse se retrouver dans le milieu dans financiers comme toutes les grandes institutions financières et contribuer au Développement de ses Etats membres.
C’est avec plaisir que je découvre qu’il y a dans le rôle du Fagace, le financement de l’intégration régionale par exemple. Je suis dans l’intégration régionale depuis 1975-1977, je pense qu’on n’a pas eu assez de fonds pour financer l’intégration. Étant entendu que l’intégration, il faut d’abord un certain équilibre dans le développement des pays membres avant de permettre à ceux qui sont devant de continuer à avancer. Il faut amener le petit à être, à un niveau de grand. Et pour cela, il faut beaucoup de financement et donc d’investissement.
Et que dites-vous par rapport au financement de l’approfondissement de la démocratie dans nos Etats ?
Je souhaite que le Fagace ait une autre vision qui est celle, de se persuader que le remède pour l’insécurité, c’est d’abord le développement ; parce qu’on dit : « Sans développement, il n’y a pas de sécurité ; mais sans sécurité, il n’y a pas de développement ». Quand vous regardez un peu les pays qui sont aujourd’hui à l’épreuve de soubresauts, de terrorismes et d’islamistes ; et quand vous regardez d’où est-ce qu’ils sont sortis ? Vous allez remarquer que c’est des endroits où il n’y a pas suffisamment d’infrastructures et de développement.
Alors, financer l’approfondissement de la démocratie est une très bonne chose. Je crois qu’une fois qu’on aura à s’occuper de la sécurité, les problèmes de l’approfondissement de la démocratie vont se résoudre d’eux-mêmes.
Je dis au Fagace que maintenant qu’il commence à retrouver son rang d’antan, il ne faut pas qu’il fasse comme tout le monde pour dire : « La sécurité, c’est secondaire ». Non, elle est primordiale !
Deuxièmement, pour l’emploi des jeunes, la lutte contre l’insécurité à long terme, le terrorisme à long terme, c’est le développement des infrastructures. Donc, aider à développer les infrastructures ; également aider à approfondir la démocratie, à amener les élections là où elles ne le sont pas encore et amener la justice, là où elle n’est pas encore.
Eh bien, lorsqu’on aura couvert tout cela, vous aurez une situation qui serait beaucoup plus propice à être intégrée. Donc développons, c’est vrai ! Mais il faut penser d’abord qu’une intégration ne peut se faire qu’avec des régions qui sont à peu près d’un même niveau de développement. On ne peut pas marcher ensemble avec un Géant et un Nain. C’est difficile, sauf si, vous aider le Nain par quelque chose. Donc je souhaite que le Fagace prenne cette ligne, cette direction et cette division en compte.
(Propos recueillis : Aline Assankpon)
