Bénin/ Politique : Les législatives de 2015 sont désormais conjuguées au passé

Dimanche 26 Avril 2015, une date de plus dans l’histoire démocratique du Bénin. Les Béninois sont massivement sortis pour accomplir leur devoir civique : élire les 83 Députés qui vont siéger au Parlement pour la 7^ème Législature du l’ère démocratique. Globalement les élections se sont bien déroulées sur toute l’étendue du territoire nationale sans heurts et sans violence ; même si on a noté des dysfonctionnements au niveau de plusieurs bureaux de vote.  En témoigne quelques déclarations de leaders politiques – après leurs votes – et qui corroborent  avec ces situations observées ça et là.

Prévu pour durer pendant 9 heures d’horloge, les votes devant commencer à 7h 00 dans les bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire nationale. Ce qui n’a pas été le cas. Des dysfonctionnements, des difficultés et couacs ont été notés  ça et là ;  à certains endroits de Cotonou, dans la commune de Calavi où le président de la Cena a effectué une descente pour constater  une irrégularité patente.

Si les opérations de vote ont commencé plus ou moins à l’heure dans le centre et la partie septentrionale du pays, à Cotonou et dans la commune d’Abomey Calavi,  elles ont accusé d’énormes retards. Au moment où certains bureaux de vote font déjà le décompte des urnes, d’autres sont encore en pleine opération de vote et finiront certainement tard dans la nuit. Quelques leaders politiques apprécient ici la situation après l’accomplissement de leurs votes

Déclaration du président de la République, Boni Yayi

« …Je ne suis pas candidat et je ne serai plus candidat à rien. Mon nom ne figurera plus dans aucun bulletin dans l’avenir » dixit Boni Yayi.

Aux hommes des médias…

D’entrée de jeu, le président a rendu un vibrant hommage à la presse sur son rôle de leadership. « Chers amis de la presse nationale et internationale, c’est votre devoir ! »

Aux diverses institutions, organisatrices de ces élections

« Il faut reconnaitre ma patrie, le Bénin, mon pays et de ses expériences  démocratique.  Je remercie avec beaucoup de gratitudes les observateurs nationaux et internationaux. Je salue tout le personnel dédié à la tâche pour cette élection. Je leur lance un appel patriotique pour qu’ils s’acquittent convenablement de leur devoir républicain. Je fais allusion aux institutions mises en place par notre parlement sortant, je fais allusion particulièrement à la Cena, à ceux qui ont été nommés et mis en place par le Cos-Lépi s’agissant la distribution des cartes. Je fais allusion à tous les responsables à tous les niveaux,  mis en place par notre Cena, à vous tous, je vous suis redevable et je vous lance un appel patriotique pour servir la République, servir notre démocratie, le peuple a besoin de vivre en paix.

Aux coordonnateurs  d’arrondissement qui ont abandonné leur responsabilité…

Ces élections législatives devant concourir à la mise en place du nouveau parlement. Comme dans toute démocratie, je vous supplie que chacun de vous puisse s’acquitter convenablement de son travail. Rejoignez vos postes, servez les électeurs, je vous supplie. C’est un appel pressant que je vous lance (ndlr : cette allusion est faite à certains coordonnateurs qui ont abandonné leur poste dans la commune de Calavi où le vote a accusé d’énormes retards avant de démarrer).

A vous mes chers compatriotes, nous sommes à la croisée des chemins, président de la République depuis 2006, je ne suis pas candidat. Je suis président, garant du bon fonctionnement des institutions de la République.  Encore une fois, je voudrais vous dire pour la nième fois que mon éducation ne me permet pas de vous décevoir.

Le président réitère son engagement à ne plus se présenter pour un troisième mandat

Chers compatriotes bien aimés, je vous adore infiniment. Je vous dois du respect et la plus haute considération pour m’avoir fait confiance depuis 2006. Nous avons fait chemin, je suis encore président, mon mandat constitutionnel compte toujours. Mais je vous rappelle aujourd’hui, je ne suis pas candidat et je ne serai plus candidat à rien. Mon nom ne figurera plus dans aucun bulletin dans l’avenir.

Chers compatriotes, c’est mon devoir de vous dire ce que je pense. Mon credo : un Bénin paisible, stable, sécurisé, reconnu par sa stabilité légendaire. C’est vous le peuple souverain. Vous m’avez élu. Il s’agit maintenant de mettre en place un nouveau parlement ; mon souhait, c’est mon droit d’en avoir, que nous ayons des institutions fortes crédibles, dirigées par des hommes de qualité mais qui garantissent l’intérêt général.

Ecoutez mes cris de cœur, le SOS que je vous lance. La démocratie qui nous serve est celle-là qui tienne compte de votre intérêt général. Cela suppose des institutions complices – chacune dans sa mission républicaine – travaillent ensemble, en harmonie pour servir votre intérêt général. Pas des institutions conflictuelles mais avec beaucoup de respects, d’amour et d’amitié.

Sur cette base, la question de la paix dans notre pays.  Sans la paix, on n’ira jamais à la prospérité que j’appelle de tous mes vœux. La stabilité de nos institutions complice de l’intérêt général et votre sécurité et tout ceci doit concourir à votre prospérité. J’y mets particulièrement l’emploi des jeunes, des femmes. Chacun doit absolument sur la base de sa responsabilité se donner son revenu par le travail bien fait pour que le Bénin puisse se faire connaitre. En tant que puissance créatrice de richesse parce que Bénin au travail bien fait.

Aux Électeurs privés de leurs cartes de vote…

« Mon appel est que chacun de vous puisse bien faire son travail et aller voter. Le vote est inaliénable. J’ai appris les difficultés que vous avez pour accéder à vos cartes, battez-vous ; ne vous découragez pas, restez sur place. Nous y trouverons une solution. Si on vous prive de vos cartes, c’est qu’on vous prive de votre droit de voter ; un droit inaliénable. C’est en même temps un devoir de citoyen. Ne désertez pas les lieux même si vous ne voyez pas les responsables nommés par le parlement, le Cos-Lépi ou la Cena, restez-là. Je vous supplie à l’enfer ; ne doutez pas de ma sincérité à votre endroit. Dieu le Miséricordieux est au contrôle, il est dans la barque.

Dieu est amour, mettez-vous à l’abri des mensonges grossiers, des injures, des attaques personnels. Dieu sera avec vous, peuple béninois et nous sortirons grandit de ce scrutin, de manière à ce que demain, nous puissions reprendre les choses en main ensemble vers notre marche pour le bonheur de chacun, vers la prospérité de tous.

Que Dieu vous bénisse et bénisse ce scrutin dans la liesse populaire et dans l’amour. Je vous adore infiniment. Gros bisous à vous tous !

 

François Abiola, Ministre d’Etat, Candidat de la liste FCBE

« Ce matin, il faut avouer que les choses n’ont pas bien commencé à Sakété (ndlr : Sud-Est du Bénin)  parce qu’on ne peut pas comprendre que des responsables désignés pour ces votes, puissent dire qu’ils se sont trompés sur des éléments importants. Et la population à Sakété ici avait très tôt fait de franchir un pas que moi je n’avais pas encore franchi. La population pense que c’est un début de sabotage, parce que des cachets qui étaient destinés à un endroit A se retrouvent à un endroit B. ça veut dire que si on continuait, on pouvait fatalement dans un décor vers des inélections de voix et la population a été vigilante pour arrêter ça.

Le message encore, c’est que ce soir, à partir de 16h et 17h, on va commencer à compter les voix, moi j’en appelle à tous les populations du Sakété et du Plateau, surtout ceux qui sont des démarcheurs de ces affaires-là, qu’ils restent dans le strict domaine de la loi.

 

Me Adrien Houngbédji, candidat tête de liste PRD

Je constate comme dans ce bureau de vote que les opérations se déroulent  dans l’ordre, dans la discipline et dans la paix. Je voudrais également profiter de cette occasion pour féliciter les institutions qui ont activement rendu possible ces élections ; notamment l’Assemblée nationale, qui nous a voté une loi électorale excellente. Je voudrais féliciter le Cos-Lépi qui nous a donné une liste électorale permanente informatisée. J’insiste parce que il y a cinq ans de cela, malgré 42 milliards injectés, nous n’avons pu jamais avoir la liste la liste électorale permanente informatisée (Lépi). C’est grâce à eux que nous avons cette liste, n’importe qui prend son ordinateur ce jour, il arrive à se retrouver, à savoir où il va voter.

 

Séfou Fagbohou, Candidat de la liste UN (Union fait la Nation)

Je constate que c’est pour mettre de l’ordre dans les affaires que tous les Béninois sont enthousiastes pour voter aujourd’hui. Donc je suis heureux d’aller voter moi-même. Le bureau de vote se trouve à quelques mètres de ma maison, depuis ma terrasse, je vois les gens s’aligner depuis 6h40 déjà.

Quand j’ai fini de voter, j’ai dû forcer pour faire entrer mon bulletin, ce qui veut dire que les gens sont massivement sortis pour aller accomplir leur mission. Ce qui est très bien.

 

 

 

Gaston Zossou, Candidat UN

L’occasion qui est donnée aux citoyens de décider de quelle manière il sera dirigé ou par qui il sera dirigé. C’est une opportunité dont il faut se saisir pour faire le meilleur usage possible. Je note par ailleurs que le vote se fasse de façon tranquille dans une belle convivialité, c’est heureux. C’est à l’honneur de ce pays et des enfants de ce pays.

 

 

 

Sofiath Tchanou, Candidate tête de liste des FCBE

Nous avons constaté qu’il n’y a pas une forte affluence, mais il faut dire que je suis arrivée presque à la mi-journée ; le matin il y avait beaucoup de monde. On constate que la plupart des populations a voté dans la sérénité sans heurts et tout. Mais l’autre chose, que nous avions constaté dans la ville, c’est que au niveau des arrondissements, je parle bien de la ville de Porto-Novo, où je suis d’ailleurs, les gens continuaient par distribuer les cartes d’électeurs encore ce matin. Il faut qu’on arrête la distribution de ces cartes-là parce que ça n’a pas de sens. C’est ce que je suis en train de décrier ça, donc si je fais un recours, ne soyez pas surpris.

 

 

Moukaram Adjibadé, candidat de la liste UN

Cette fois-ci nous sommes sûrs qu’on pouvait se présenter au Parlement béninois.  C’est mon premier passage en tant que candidat aux législatives. Je crois que c’est un sentiment de joie qui m’anime par rapport à ce que je vois. Jean Michel Ambibola et moi-même ! Nous avons fait le travail depuis près de deux semaines, le résultat sera là et je crois que nous aurons le dessus.