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Sacca Lafia livre ici ses impressions : « Il n’y a pas péril à la demeure… » Dixit Sacca Lafia.


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Interview / Législatives 2015 / Dessaisit de sa mission, le président du Cos-Lépi,  Dessaisit sa mission, depuis le 14 Avril dernier par une décision de la Cour constitutionnelle, le président du Cos-Lépi, Sacca  Lafia devra passer service au CNT (Commission nationale technique) qui n’est d’autre que le bras technique du Conseil d’Orientation et de la Supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi).  Au lendemain de cette décision, ce dernier livre ses impressions sur la chaîne Golfe TV Africa.

Ph/Dr- M. Sacca Lafia, Président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI) dessaisit de sa mission

Ph/Dr- M. Sacca Lafia, Président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI) dessaisit de sa mission

Golfe TV : M. Sacca Lafia comment aviez-vous accueilli la décision de la Cour constitutionnelle ?

Sacca Lafia : J’ai accueilli la décision de la Cour constitutionnelle avec sérénité et satisfaction en même temps.

Sérénité, parce que nous n’avons rien à se reprocher et il n’y a pas feu à la demeure. C’est par suite à un manquement que la Cour de le faire. J’ai lu un peu la décision, elle se rapporte à la loi, au code électoral qui disait qu’à un certain moment, le Cos-Lépi s’arrête et c’est le CNT qui continue.

Avec enthousiasme, parce que vous (ndlr : la rédaction du Golfe TV) me donnez  l’opportunité d’expliquer à la population qu’il n’y a pas péril à la demeure. Tout le travail est fait c’est-à-dire toutes les 4.447.591 cartes correspondant  au nombre d’électeurs, ont été imprimées, plastifiées. Hier soir encore, j’ai vérifié et ils ont déjà contrôlé pour sept (7) départements. Parce que, après le pli, on contrôle village par village. Si dans un village, il y a 420 inscrits, on s’assure qu’il y a 420 cartes dans l’enveloppe qui concerne ce village. Si par hasard il y a 421, on fouille pour voir la carte qui été éditée en double. De même, si c’est 419, on fouille pour savoir la carte qui n’a pas été éditée. Et immédiatement le service technique la produit, la plastifie et on met le colis.

Hier (mardi) déjà à midi, nous avons pris toutes les dispositions : on a appelé nos prestataires de services, l’armée pour nous aider à transporter les cartes dans les lieux de leur destination. On a déjà formé les grands responsables c’est-à-dire ceux qui doivent superviser la distribution. Ils doivent partir ce  (mercredi) matin ou au plus tard demain (jeudi) pour former le personnel sur le terrain. Donc il n’y a rien à craindre autour de la population, rien ne s’embrouillera tout le monde aura sa carte avant le jour du scrutin.

Vous parlez d’enthousiasme  et de sérénité par rapport à la manière dont avez accueilli cette décision pourtant jeudi dernier, vous étiez sur le plateau du Golfe TV, lorsqu’on vous a demandé d’apprécier l’initiative gouvernementale qui a consisté à saisir la Cour constitutionnelle, vous aviez bien dit n’avoir violé aucun texte et que le Gouvernement voulait faire de la diversion et que c’était pour crever les délais constitutionnelles et plonger le pays dans l’impasse. Voilà que la décision de la Cour constitutionnelle est tombée comment est-ce que vous pouvez l’accueillir avec enthousiasme ?

Je l’accueille avec enthousiasme parce que pour moi, c’est une délivrance. Je suis délivré qu’on donne le sentiment que le Cos-Lépi s’accroche parce qu’il y avait quelques intérêts. Il n’y a aucun intérêt. S’il y a un intérêt à sauvegarder, c’est celui du peuple béninois. Je suis enthousiaste parce qu’on a atteint un niveau tel que le processus va aboutir quelque soit la personne qui le conduit maintenant.

Si vous faites attention, depuis deux mois, vous trouvez au Cos-Lépi, moi le président, je suis là régulièrement, le rapporteur qui s’occupe des finances et le Vice-président. Sur les 11 que nous sommes, trois continuent d’avoir des activités. Ils n’ont plus pratiquement rien à faire, parce qu’il n’y a plus de décision politique à prendre. Ce qui reste à prendre ou à faire, c’est les décisions techniques. Donc avec un téléphone, une petite réunion technique pour que le technicien soit situé.

Votre présence n’est plus alors utile ?

Pas pratiquement, mais elle est utile pour couvrir ; parce qu’on a une vue d’ensemble des problèmes. Donc on fait la liaison entre le Cos-Lépi et la finance, et le Cos-Lépi et le terrain. Ce qui nous permet de servir de trait d’union et améliorer les textes s’il y a besoin.

Justement, vous avez dit quelque soit la personne qui prendra la suite, ça va rutiler. Est-ce à dire que vous n’avez pas de crainte sous le contrôle du CNT ?

Absolument non ! A moins que ça soit un acte délibéré de sabotage. Si vous allez là tout de suite, même si on vous bande les yeux vous pouvez trouver les cartes d’Adjarra et le Centre de vote Epp d’Adjarra. Vous n’allez pas faire trois minutes pour retrouver l’enveloppe qui contient les cartes de cet endroit quand bien même c’est ranger à différents endroits.

Des actes délibérés de sabotage pouvaient provenir de qui ?

Il faut tout imaginer, j’ai dit : « A moins qu’il y en ait ».  Et je pense qu’il y en aura pas.

La Cour constitutionnelle a demandé que vous puissiez transférer les 611 millions de francs CFA que vous avez obtenus  au CNT ; alors que jeudi dernier toujours sur le Golfe TV , vous aviez affiché votre intention d’utiliser ces fonds-là à d’autres fins. Est-ce que ces fonds sont encore intacts dans votre compte ?

Bien et au-delà ! Vous posez les questions pour permettre à la population de comprendre. Notre compte est logé au Trésor. Pour avoir accès à l’argent, il faut trois signatures. Moi je signe sur le talon, le financier et le régisseur aussi. Et même avant l’apposition de la signature, le Contrôle financier vient d’abord vérifier qu’il n’y a pas abus, ni double emploi et ce n’est qu’après cela que le Régisseur signe pour avoir la liquidité. L’entreprise dont la prestation dépasse 500.000F est payée par chèque. (…)

Votre sérénité d’aujourd’hui me surprend alors que jeudi dernier vous étiez alarmiste et juste après la décision de la Cour constitution vous devenez serein ?

J’étais alarmiste parce que je sentais que le gouvernement ne veut pas donner les ressources. Et si longtemps Sacca Lafia du Cos-Lépi serait au commande, le gouvernement ne serait pas prêt à donner l’argent. Maintenant qu’on nous retire en douce, il y aura d’acteurs qui viendront plaider. Et je suis sûr qu’ils n’ont pas d’autres arguments ; il n’y a aucune institution qu’on va mettre en place et qui ne donnera pas de l’argent pour achever.

Donc vous estimez que la Cour constitutionnelle a peut-être déjoué le plan du gouvernement pour ne pas tomber dans son piège.

C’est des gens qui sont équitables et responsables. A un certain niveau, ils veulent que le pays continue de fonctionner sans tenir compte des intérêts particuliers d’un camp ou de l’autre.

Alors qu’il y a certaines personnes qui pensent que vous avez été balayé expressément du Cos-Lépi. Est-ce que la manière dont vous partez aujourd’hui de cette institution n’est pas humiliante pour vous et pour votre personnalité ?

En rien du tout, absolument en rien du tout !

Puisqu’on vous a sommé de transférer tout ?

L’argent est déjà là, s’ils le disent, c’est pour pouvoir passer la signature. Parce que si je pars, ils auraient des difficultés à avoir accès à ces comptes-là.

Transcription : la rédaction.


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