Santé publique : 64ème Session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique à Cotonou

Ils sont 47 ministres de la Santé venant de 47 pays africains, 400 délégués en conclave du 3 au 7 Novembre 2014 à Cotonou. Au menu, des échanges sur d’importants sujets relatifs à la santé  publique en occurrence l’évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola, le rapport du Directeur régional sortant et l’élection du nouveau Directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique.

Toujours fragilisé par l’hémorragique fièvre à virus Ebola mais sans jamais renoncer ; les acteurs du système de santé africains se retrouvent, ce lundi 03 Novembre 2014 à Cotonou, pour la 64^ème Session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique.

Il s’agit d’une rencontre qui réunit les ministres de la Santé de tout le continent. Au cours de ces assises qui vont durer cinq jours, les délégués vont réfléchir sur l’évolution de la fièvre hémorragique à virus Ebola et sur d’autres sujets dont le rapport du Directeur régional sortant.

Face à ce virus Ebola, les systèmes sanitaires africains ont montré leur véritable capacité à faire face aux urgences ; capacité trop faible dont le résultat révèle plus de 13.000 personnes touchées par le virus et près de 5000 cas de décès enregistrés.

Et c’est normal que cette épidémie revienne au premier plan de ce grand rendez-vous sanitaire pour indiquer l’urgence de développer en Afrique un système sanitaire suffisamment résiliente. La mobilisation mondiale a mis en branle toutes les énergies pour une sortie de crise. « Même si des progrès ont été réalisés par les diagnostics par la mise au point des tests rapides, des dépistages non encore disponibles et par la production d’un candidat-vaccin dont celui approuvé récemment par Suisse-Med au Centre hospitalier Vaudois, la base de la lutte reste incontestablement la prévention qui repose sur la communication, l’information, la formation et les mesures d’hygiène » a déclaré le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique sortant, Luis…..

 

Selon le Directeur général de l’OMS, des opérations d’urgence, les premiers du genre, pour une réponse des Nations Unies pour lutter contre le virus Ebola ont été établis au Ghana, pays choisi pour abriter le siège de ces opérations d’urgence. « Au moment où la communauté internationale renforce sa réponse, je voudrais que vous puissiez faire preuve de votre leadership. Des fonds sont disponibles pour mettre en œuvre ces opérations. Nous allons œuvrer pour nous assurer que vous disposiez des outils et l’orientation nécessaires » a-t-il rassuré.

En attendant d’autres affections doivent mobiliser l’attention de l’ensemble des acteurs, s’agissant notamment des maladies tropicales négligées et les maladies transmissibles dont els conséquences sont tout aussi graves allant jusqu’à affecter le tissu économique des Etats. A cet effet, des efforts sont consentis même si le chemin à parcourir est encore long.

 

« Les maladies tropicales négligées, maladies non transmissibles et d’autres encore, constituent le quotidien d’une bonne partie de nos populations ; malgré les progrès considérables et importants obtenus ces dernières décennies » constate Mme Dorothée Akoko Kindé Gazard, Ministre béninoise de la Santé publique.

« Nous sommes à quelques mois seulement de l’échéance 2015 et en dépit de nos avancées significatives aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) reste encore insuffisantes pour certains d’entre nous » a-t-elle ajouté.

Cette rencontre est charnière en ce sens qu’en dehors des débats sur l’Ebola, elle donnera l’occasion de réfléchir sur l’accélération de l’atteinte des OMD relatifs à la santé. La validation des grandes lignes en ce moment de la transition des OMD en ODD (Objectifs du Développement durable) prévus l’agenda 2015.

Ce sera l’occasion au terme de la session d’élire le nouveau Directeur régional pour la poursuite des réformes au niveau de l’OMS Afrique, celles déjà engagées ont permis de parvenir à ce jour des résultats significatifs.

En abritant ces assises, le Bénin donne encore la qualité de sa coopération de longue date avec l’OMS ; c’est aussi l’engagement de s’associer à toutes les initiatives visant à apporter un mieux être aux citoyens africains.

Déjà en président cette rencontre, le Bénin aura pris la charge durant un an, de conduire les orientations qui seront retenues à Cotonou. A ce sujet, s’adressant aux ministres de la Santé présents à Contou, le chef de l’Etat, Boni Yayi a partagé plusieurs préoccupations et souligné l’importance d’envisager une approche systémique pour apporter des solutions convenables aux défis sanitaires auxquels doit faire face l’Afrique.

« Le rôle que joue l’OMS pour assurer la vitalité de nos systèmes de Santé n’est plus à démontrer. Malgré tant d’efforts et de ressources consenties ; force est de reconnaitre que d’immenses défis sanitaires restent à relever sur notre cher continent. Il s’agit en occurrence des questions relatives aux ressources humaines en matière de Santé, aux infrastructures sanitaires, à l’organisation des soins, à leur financement et j’en passe » a noté le président Boni Yayi.

« Nous avons encore et toujours besoin de nous appuyer sur notre organisation commune pour continuer de lutter la maladie sur toutes ses formes. Il ne saurait en être autrement lorsque nous mesurons le chemin parcouru avec des résultats probants ayant permis de freiner à défaut d’éradiquer de grandes pandémies telles que la tuberculose, le VIH-Sida, le paludisme et toutes les autres maladies tropicales négligées dont l’ulcère de Burilis. Aussi me paraît-il important d’appeler votre attention sur la coopération Sud-Sud en matière de Santé comme c’est déjà le cas entre de nombreux pays ici présent. Elle doit pouvoir s’intensifier pour permettre à un concours de partenaires internationaux afin de mieux relever les défis sanitaires qui sont les nôtres » a-t-il poursuivi.

« En outre nos pays doivent également s’employer, accueillir les conditions d’une médecine traditionnelle, rationnelle pouvant conjuguer ses efforts avec la médecine moderne pour concourir aux mieux êtres de nos braves populations. De même le partenariat public-privé, de plus en plus dynamique sur le continent doit avoir plus que par le passé, une place de choix dans la résolution des problèmes de santé de ces populations. Je voudrais enfin vous inviter à ne pas perdre de vue les perpétuelles mutations de notre monde, notamment les changements climatiques et le cortège de maladies qui font leur apparition et certaines maladies non transmissibles qui ne sont plus l’apanage des seuls pays développés » a souligné Boni Yayi.

«Il n’est un secret pour personne que la santé est au cœur du développement et de la prospérité. Au titre des préoccupations majeures, la question de la santé de la mère et de l’enfant doit inscrite au fronton de nos priorités et de nos réflexions. C’est pourquoi je voudrais remercier ici les initiatives de nos chers partenaires en la matière ; notamment la campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique et bien d’autres, car elles ont eu des perspectives encourageantes pour notre continent » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, durant cinq jours les délégués pourront examiner le rapport du Directeur régional sur les activités de l’OMS dans la région africaine de 2012 à 2013 ; un large éventail d’autres questions sera abordée ; un plan stratégique régionale pour la vaccination 2014-2020 doit être validé, le Comité planchera par ailleurs sur le budget programme 2014-2015.

Dans la soirée de cette première journée, quelques membres du personnel de l’OMS ont été distingués pour le dévouement au travail.

Encadré : Quelques chiffres de progrès réalisés

Au cours de cette décennie en dépit de multiples défis auxquels le continent africain est confronté, des progrès ont été enregistrés vers l’atteinte des OMD Santé. La mortalité infantile est passée de 80 à 63 décès par 1000 naissances vivantes. La mortalité des enfants de moins de cinq ans a chuté de 129 à 95 décès par 1000 naissances vivantes. Le ratio de la mortalité maternelle a diminué de 670 à 500 décès par 100.000 naissances vivantes.

 

La décennie passée a enregistré également des avancées en termes de réduction de la maladie, à titre d’exemple, le VIH-Sida a été réduite de 26%. Le nombre de décès lié au sida a été réduit de 34% pendant ce temps, le paludisme a baissé de 39% et sa mortalité de 62%.

 

Encadré :

 

Processus de désignation du prochain Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique

 

Le processus de désignation du prochain Directeur régional de l’OMS Afrique est entamé ce mardi 04 Novembre 2014 pour être poursuivi le mercredi 5 novembre.

 

Conformément à l’article 52 du Règlement intérieur du Comité régional OMS pour l’Afrique les cinq candidats ont exposé et développé ce mardi 04 Novembre 2014 devant l’assistance, un sujet de leur choix ceci pendant 60 minutes, soit 30 minutes pour la présentation et 30 minutes pour les questions-questions.

 

Cet exercice permettra aux participants de mieux connaitre chaque candidat. La dernière étape prévue pour ce mercredi 05 Novembre 2014, sera le scrutin pour la désignation du Directeur régional de l’OMS Afrique. Au cours du vote si aucun des cinq candidats n’obtient la majorité des voies ; le candidat qui obtient le moins de voix est éliminé. A chaque tour du processus jusqu’à ce qu’un candidat reçoit la majorité requise et dont le nom devra être transmis au Conseil exécutif de l’OMS pour nomination.

 

Ce dernier pourra enfin prendre service pour remplacer le Directeur régional de l’OMS pour Afrique, Luis Sambo Gomez sortant après de mandats.

La rédaction