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Régulation : La Côte d’Ivoire fait suspendre deux émissions Tv au Benin, consacrées à la « vérité » selon le camp Gbagbo


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Au Bénin, la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) a ordonné la suspension de la diffusion de deux émissions de la chaîne de télévision privée Canal 3-Bénin. Il s’agit des programmes Devoir de vérité et Devoir de vérité actu. Le premier est consacré à la part de « vérité » du camp de Laurent Gbagbo, sur les évènements politiques qui ont secoué la Côte d’Ivoire dès 2000. La seconde émission s’intéresse aux activités menées en Côte d’ivoire et même en dehors par le Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo aujourd’hui incarcéré et jugé à la Cour pénale internationale.

Ph: DR- Affoussiata Lamine Bamba, la ministre ivoirienne de la Communication, porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien

Ph: DR- Affoussiata Lamine Bamba, la ministre ivoirienne de la Communication, porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien

La suspension des deux programmes est une réponse à une plainte de la ministre ivoirienne de la Communication, Affoussiata Lamine Bamba, porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien. En effet, dans une correspondance datée du 14 mai 2014, elle rappelait à son homologue béninois, Komi Koutché, que la chaîneCanal 3-Bénin« viole les principes sacro-saints d’équilibre de l’information, du respect des règles d’éthique et de déontologie qui régissent la profession ».

La ministre ivoirienne expliquait alors : « Ce faisant, elle (Canal 3) sape les efforts de réconciliation nationale et de cohésion sociale engagés par le président de la république (Alassane Ouattara) et son gouvernement (…) Ces émissions se révèlent donc être un espace de communication contre l’actuel régime ivoirien. En raison de la gravité des attaques en règle perpétrées contre le chef de l’Etat et du gouvernement ivoiriens lors des émissions précitées et de l’impact négatif de celles-ci sur l’image de la Côte d’Ivoire aux plans internes et externes, et compte tenu des relations fraternelles qui unissent nos deux Etats, il est important que j’attire votre attention sur cette situation ».

Reporters sans frontières (Rsf), organisation internationale de défense de la liberté d’information, a réagi à la suspension des deux émissions. « Nous avons pleinement conscience du caractère partisan et de la présentation partiale des faits par ces deux émissions ; néanmoins cela ne nous semble pas justifier une telle ingérence dans l’audiovisuel privé d’un pays voisin », indique un communiqué de Rsf.

« Quand l’audiovisuel ivoirien sera libéralisé, après les élections de 2015, engagement du président Ouattara, le gouvernement ivoirien aura sûrement à faire face à des opinions très critiques. La solution du ministère de la Communication sera-t-elle alors de faire taire ces voix dissidentes, hors de tout recours légal ? », se demande Christophe Deloire, secrétaire général de Rsf. (Agence Ecofin)


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