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20 Ans du Conseil économique et Social (CES)/ Interview : « A notre humble avis, le travail que nous faisons contribue au développement de la nation »


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A la célébration des vingt ans du Conseil économique et social (CES), Mme Huguette Akplogan Dossa, Conseiller, Membre et Présidente de la Commission de l’Economie et des Finances, nous livre ici ses impressions sur l’institution.

 

Ph: DR - Mme Huguette Akplogan Dossa, membre du CES

Ph: DR – Mme Huguette Akplogan Dossa, membre du CES

L-integration : Que vous inspire les vingt ans du CES ?

Mme Huguette Akplogan Dossa : Je salue d’abord les pères fondateurs du Conseil économique et social (CES), il y a vingt ans. C’est une institution constitutionnelle et recommandée par les Nations Unies puisque nous avons l’ECOSOC qui est le Conseil économique et social au niveau des Nations Unies. Je dirai que notre pays respecte les différentes prescriptions des Nations Unies en mettant en place, d’abord à travers sa Constitution, le CES et ensuite en donnant à cette institution vie depuis une vingtaine d’année.

Nous, nous sommes que de la quatrième mandature et tout au long des autres mandatures, je suis venue trouver des actions menées dans le sens de la réflexion, dans le sens des conseils donnés au Gouvernant et au Parlement et nous aussi, avons pris le relais.

Quelle est réellement le rôle joué par le CES ?

Au niveau du CES aujourd’hui, en dehors du fait que nous travaillons sur le Budget général de l’Etat, nous donnons notre avis avant que le Conseil des ministres n’approuve et que ça n’aille au Parlement. Nous nous autosaisissons d’un certain nombre de sujets. Par exemple : l’industrialisation de l’économie béninoise ; la question de l’énergie, de l’eau, de l’environnement, du tourisme (voir ce que le tourisme peut apporter à notre économie) ;  la question du développement des communes à travers le transfert des ressources, de l’agriculture, secteur porteur de l’économie nationale  (l’ananas filière porteuse et le palmier à huile) et des problèmes entre les pasteurs et les éleveurs pour ne citer que ceux-là. Le tout dernier sujet (puisque nous sommes  presque à la fin de notre mandature), ma commission travaille actuellement sur l’Attribution et l’Exécution des marchés publics : Difficultés et perspectives.

Le CES dispose-t-il de pouvoir de décision ?

Le CES n’a pas pouvoir de décision,  mais a voix consultative pour conseiller le Président de la République et son gouvernement et le Parlement. A notre humble avis, le travail que nous faisons contribue au développement de la nation.

De quelle façon ?

Premièrement, entre nous Conseillers, prendre une trentaine de Conseillers venus d’horizons divers  pour échanger sur les différentes expertises et tout le reste. Ensuite, échanger avec les populations que nous rencontrons parce que nous descendons pour des auditions, des visites de terrains et cela nous permet – tout en donnant des conseils à ceux que nous rencontrons – de recueillir leurs préoccupations.

Par rapport au sujet d’auto-saisine, je dirai sincèrement que  nous avons battu le record – cette mandature – en touchant des sujets qui aujourd’hui permettent au  citoyen à la base de comprendre  ce que nous apportons avant que les Conseils n’aillent vers le Chef de l’Etat et au Parlement.

Avez-vous le sentiment que vos conseils sont réellement suivis par le Chef de l’Etat et le Bureau du Parlement ?

Je puis vous dire que le baromètre pour nous, c’est un peu les différents projets qui sont lancés après qu’on ait donné des conseils. Je donne deux exemples : nous avons travaillé sur les questions de l’énergie et on a tiré la sonnette d’alarme par rapport au Ghana qui nous donnait un certain nombre de Mégawatts. Juste après ce sujet, je crois que le Gouvernement a pris des dispositions. Parce que, dès que le délestage a commencé, ce sont les conseils que nous avons donnés qui ont été suivis pour que nous puissions diminuer le problème qui se pose aux populations.

Nous avons également proposé qu’un barrage soit mis au niveau de Kétou, cela a été suivi. On a eu à juguler un certain nombre de crises entre les syndicats et le gouvernement ; c’est très appréciable d’autant plus qu’on a certaines institutions créées au niveau de la République qui devraient jouer ce rôle et qui, à un moment donnée, connaissaient des blocages et ayant les  représentants des travailleurs au sein  du Conseil économique et social, on a pu gérer cette question pour ne pas avoir – il y a trois ans – une année blanche. Et la pleine année que nous vivons actuellement saurait été une année blanche, si le président du CES n’avait pas été sollicité comme facilitateur.

C’est vrai que ça n’a pas été facile. Mais néanmoins, le fait d’être déjà avec les responsables syndicaux du même conseil, on arrive à échanger avec eux, partager avec eux la vision que le conseil a pour leur permettre de diminuer un peu la teneur de ce qu’il y a comme rancœur  et donner des conseils qu’il faut au président de la République pour que cette situation  soit dénouée.

En organisant ces vingt ans d’existence, quels sont les objectifs qui sous-tendent ces trois jours de manifestation ?

Il s’agit pour nous de donner une visibilité au CES, d’autant plus que nos conseils et autres sont justes consultatifs et ne peuvent être publiés. Ensuite, montrer à la face du monde que le CES existe et tout ce que nous avons eu à faire. L’autre chose, nous avons à évaluer aussi, c’est les avis que nous donnons au président de la République et au Bureau du Parlement, quelles sont les suites qui nous reviennent et comment est-ce qu’on peut amener le Gouvernement à mieux nous répondre désormais.

Et vos attentes ?

Nos attentes, c’est de voir le peuple béninois participer à nos côtés, à ses vingt ans de célébration qui sont des moments de réflexion et de remise en cause. Ensuite, voir  que le président de la République et le Bureau du parlement prennent au sérieux les conseils et avis que nous leur donnons.

Propos recueillis : Aline ASSANKPON


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