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Transformation agro-alimentaire : face aux défis, les femmes !


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A l’horizon 2025, le Burkina Faso comptera 20 millions d’habitants. Une forte croissance démographique qui s’accompagne d’une croissance sans précédent des villes. Estimé à 20,3% en 2006, le taux de croissance urbaine pourrait atteindre 35% à l’horizon 2026.

Transformation agricole

Lieux de concentration de la demande agro-alimentaire, on enregistre dans les villes du Burkina Faso, la capitale Ouagadougou en premier, l’émergence de nouvelles habitudes alimentaires. Entrainés dans le tourbillon de leurs activités quotidiennes, les « urbains » se tournent de plus en plus vers des produits rapides à préparer.

Ce qui se présente alors comme une opportunité inouïe pour le secteur agro-alimentaire local. Un secteur encore fortement artisanal porté à bouts de bras par des femmes. Avec une certaine efficacité.

Une panoplie de produits prêt-à-être-consommés

Les femmes jouent un rôle moteur dans la transformation des produits agricoles locaux. A Bobo-Dioulasso, dans l’Ouest du Burkina, des femmes de l’union provinciale des professionnels agricole du Houet (UPPA/H) se font un nom avec leur couscous de maïs jaune et bien d’autres produits : farine de maïs jaune à la potasse, fonio précuit, couscous de mil, couscous de riz, etc.

A Koubri dans le centre du pays, des groupements de femmes, confrontés aux difficultés liées à la conservation du niébé, se lancent dans sa transformation et sa commercialisation en Birba ou couscous de niébé. Là également avec un certain succès. Le birba est aujourd’hui de plus en plus consommé surtout lors des cérémonies de mariage ou de baptême.

La transformation des produits forestiers non ligneux ou encore des produits laitiers est également l’apanage des femmes. A Fada N’Gourma, dans l’est, le groupement féminin Deweral E Waltaretransforme et commercialise depuis 2000 le lait sous le label « Nungu Kossam ». Les femmes se relaient pour faire tourner la laiterie dont elles en si sont fières.

Mais le cas le plus expressif du rôle moteur des femmes dans la transformation agro-alimentaire concerne le riz. Sur les différents périmètres rizicoles du Burkina Faso, ce sont les femmes à travers leur activité d’étuvage qui permettent aux riziculteurs de garder la tête hors de l’eau. Cela depuis de longue année. Aujourd’hui, la transformation et la commercialisation du riz local est une activité en pleine expansion, notamment avec une meilleure organisation des femmes et la création de centres d’étuvages à Bama, à Banzon, à Bagré, à Founzan, au Sourou, à Dakiri, etc.

Miser prioritairement sur les femmes

A travers ces nombreuses actions, les femmes contribuent à resserrer le lien entre l’offre agricole et la demande alimentaire des urbains. Ces initiatives participent à la création de revenus pour les femmes et par ricochet à l’amélioration des conditions de vie des ménages, notamment en milieu rural. Favorisant ainsi la durabilité sociale, économique et environnementale de l’agriculture familiale burkinabè.

Un autre intérêt des actions de ces organisations de femmes concerne la valorisation de savoir-faire traditionnels pour la transformation des produits locaux. Il s’agit pour la plupart des cas de pratiques traditionnelles qu’elles se sont réappropriées et qu’elles adaptent et modernisent constamment.

Cependant de nombreux obstacles limitent le développement de ces initiatives. Le plus gros handicap des femmes est sans doute l’analphabétisme. A cela se conjuguent la faible capacité économique et financière et la méconnaissance des enjeux internationaux liés à leurs activités professionnelles. En outre, malgré le rôle prépondérant des organisations de femmes dans transformation agro-alimentaire, leur travail n’a toujours pas soutien qu’il mérite de la part de l’Etat.

Il apparait clairement que pour « relever le défi de la transformation agro-alimentaire pour accroître la compétitivité des produits agricoles nationaux sur les marchés…[1]», il faut accompagner prioritairement les femmes et leurs organisations.

L’Etat pourrait leur garantir un accès aux financements pour développer leurs affaires, soutenir davantage l’alphabétisation des femmes, et favoriser l’accès à des technologies de pointes pour leur permettre d’accroitre leur capacité de production et d’améliorer la qualité des produits. (Googolfarmer)

[1] C’est le thème de la 17e journée nationale du paysan tenue du 10 au 12 avril 2014 à Fada N’Gourma

Crédits photos: Agence Médiaprod

 


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