« Les gouvernements africains doivent maîtriser leurs dépenses publiques afin d’éviter d’être balayés par une vague d’inflation lorsque l’économie mondiale se redressera », a déclaré l’économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale, Francisco Ferreira (photo), le 17 mars. «Il est temps maintenant de faire face à des déficits budgétaires naissants», a-t-il précisé.
De nombreux gouvernements africains avaient augmenté leurs dépenses durant la crise financière mondiale, poursuivant de politiques anticycliques destinées à compenser la baisse de la demande dans le reste du monde, «une mesure qui était bonne à l’époque », selon M. Ferreira.
Mais comme les vents macroéconomiques commencent à tourner, il existe un réel danger de voir les gouvernements africains qui n’arrivent pas à combler l’écart entre leurs revenus et leurs dépenses exposés une envolée de l’inflation, quand la demande mondiale reprendra.
«Vous ne pouvez pas prendre une faible inflation pour acquis durable», a souligné l’économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale, indiquant que l’inversion de la politique budgétaire fondée sur l’encouragement des dépenses publiques sera plus difficile pour les pays africains dont les économies dépendent largement des ressources minières. «Les déficits budgétaires qui se creusent dans les pays africains aux économies fortement dépendantes de l’exploitation minière dont les recettes d’exportation sont une préoccupation particulière», a averti M. Ferreira, notant que les perspectives pour les métaux sont baissières.
Deux des poids lourds miniers du continent, en l’occurrence la Zambie et l’Afrique du Sud, sont aux prises avec des déficits budgétaires qui se classent parmi les plus élevés en Afrique.
M. Ferreira a, cependant, estimé que l’évolution des prix du pétrole reste relativement robuste. «Ce qui est vrai pour les minerais, ne l’est peut-être pas pour le pétrole», a-t-il conclu. (Agence Ecofin)