La Banque centrale du Ghana a relevé, le 6 février, son taux directeur de deux points entiers, à 18%, pour tenter de stopper la dégringolade de la monnaie locale et «combattre des pressions externes».
Ce relèvement du taux directeur de l’institut d’émission ghanéen fait suite à des décisions similaires prises par certains pays émergents comme l’Inde, la Turquie ou l’Afrique du Sud. La Banque centrale du Ghana n’avait pas revu à la hausse ses taux depuis mai 2013.
Certains économistes jugent, cependant, la décision de la Banque centrale insuffisante au vu du déséquilibre de la balance des paiements du pays, dont l’économie repose essentiellement sur les exportations d’or, de pétrole et de cacao. La demande de dollars, liée aux importations, a, en effet, puni la monnaie ghanéenne, le cedi qui, selon les données Thomson Reuters, a perdu près de 20% de sa valeur en 2013 et encore 4,7% depuis le début de l’année. L’inflation, de son côté, a atteint 13,5% en décembre, son niveau le plus élevé depuis trois ans.
La banque centrale ghanéenne avait annoncé le 5 février une série de mesures destinées à renforcer le contrôle des changes. Désormais, les bureaux de change sont obligés de ne plus vendre ou acheter plus de 10 000 dollars par transaction et d’informatiser leurs opérations en adoptant le logiciel certifié par la banque centrale.
Dans ce même cadre, il a été décidé d’interdire l’usage des chèques pour les paiements en devises, tandis que les retraits d’espèces de comptes en devises ne seront autorisés que pour des voyages à l’étranger et ne devront pas dépasser le montant de 10 000 dollars ou son équivalent en devises convertibles, par personne et par voyage.
«Ce que nous essayons de faire, avec ces politiques (…), c’est de rendre plus attractifs les actifs en cedi et donc de vous inciter à acheter des bons du Trésor ou autres plutôt que des dollars», a déclaré le gouverneur de la banque centrale, Henry Kofi Wampah, lors d’une conférence de presse. (Agence Ecofin)