La cour d’appel de Paris a rendu, ce mercredi 4 décembre, un avis défavorable à l’extradition vers le Bénin de l’homme d’affaires Patrice Talon et de son collaborateur Olivier Boko. L’homme d’affaires béninois est accusé, à Cotonou, d’avoir fomenté un complot, en 2012, pour éliminer le président Thomas Boni Yayi.

Dans le camp Talon, on se doutait bien que cette demande d’extradition ne serait pas validée par la justice française. Du côté du Bénin, on imaginait aussi que ce serait un coup d’épée dans l’eau. D’ailleurs, l’avocat Christian Charrière-Bournazel ne s’est même pas déplacé pour entendre le délibéré.

Le parquet général de Paris était hostile à cette extradition, pointant un dossier incomplet, un sérieux manque d’informations sur les faits et le risque d’une justice partiale. Une position validée par la cour d’appel.

Dans leurs motivations, les magistrats indiquent qu’il y a une incompatibilité, une anomalie juridique absolue entre cette demande d’extradition et le non-lieu en faveur de Patrice Talon, prononcé par un juge d’instruction béninois aujourd’hui en fuit

Il est vrai que depuis le départ, la demande faite par l’Etat du Bénin a été émaillée de contradictions, d’approximations, de documents parcellaires… bref, elle portait la signature du caractère politique de cette demande d’extradition, souligne la défense.

Réaction de Patrice Talon

Ce mercredi, RFI a recueilli la réaction de Patrice Talon, au palais de justice de Paris. L’homme d’affaires a eu une pensée pour le juge d’instruction béninois Angelo Houssou, qui avait initialement blanchi les commanditaires de cette prétendue tentative d’empoisonnement et qui a fui précipitamment aux Etats-Unis.

En vérité, l’homme d’affaires Patrice Talon était un « Ami très proche » du président Boni Yayi. Depuis cette rocambolesque affaire d’empoisonnement, le torchon brûle. Le refus d’extradition de Patrice Talon fait le chou gras de l’actualité béninoise depuis ce 04 décembre à Cotonou et dans la sous région avec des commentaires qui fussent de toutes parts. Cette affaire semble affecter le moral des Béninois que le Chef de l’Etat lui-même ! Il faut qu’on range une fois pour de bon cette affaire dans les tiroirs et que le Président Boni Yayi apprenne à pardonner…A bon entendeur…

(RFI et la rédaction)