Pour la première fois, le FMI estime que, du fait de l’afflux d’investisseurs étrangers, les pays d’Afrique subsaharienne sont de plus en plus exposés aux chocs que subit actuellement la finance internationale. « Compte tenu de la tendance vers leur plus grande intégration aux marchés mondiaux des capitaux, les marchés pionniers d’Afrique subsaharienne sont susceptibles de devenir de plus en plus vulnérables aux chocs financiers », a déclaré Abebe Selassié, le directeur adjoint du département Afrique au sein du FMI.
La mise en garde, qui apparait dans sa deuxième revue semestrielle sur la région Afrique, intervient alors que les « Marchés Frontières » du continent comme le Nigeria, le Ghana et le Kenya expriment des inquiétudes sur les effets secondaires de l’ajustement (accommodant) de la politique monétaire aux Etats-Unis.
De nombreux pays africains ont bénéficié, au cours des trois dernières années, de l’appétit des investisseurs internationaux en quête des meilleurs rendements, parvenant ainsi à lever un montant record de 8 milliards $ à travers l’émission des obligations internationales. Dans le même temps, plusieurs marchés financiers africains notamment le Nairobi Securities Exchange (Kenya) et le Nigerian Stock Exchange (Nigéria) ont vu croître la part des investisseurs étrangers dans leurs capitalisations.
Selon le responsable du FMI, les marchés africains doivent rester vigilants et anticiper sur la volatilité et l’envolée des coûts dont pourront faire l’objet ces financements à mesure que les banques centrales d’Europe et d’Amérique (USA) vont progressivement sortir de ces politiques d’ajustements.
M. Selassié tempère cependant ses prédictions, en indiquant que la croissance restera soutenue en Afrique avec des prévisions désormais de 6% de croissance pour l’ensemble de la région contre 5% initialement. (Agence Ecofin)