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Visite de M. José Graziano da Silva de la FAO au Bénin : La sécurité alimentaire nationale et sous régionale au menu des échanges


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PH: DR : Le président Boni Yayi du Bénin et le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva

PH: DR : Le président Boni Yayi du Bénin et le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva

Sur invitation du Dr Boni Yayi, président de la République du Bénin, M. José Graziano da Silva, Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) effectue une visite officielle au Bénin du 03 au 05 novembre 2013. Une visite pour faire le point sur l’évolution des projets de coopération avec la FAO et le Bénin.

 

Une visite de trois jours sur invitation du président Boni Yayi afin d’apprécier les efforts fournis en matière de sécurité alimentaire. José Graziano da Silva a été accueilli ce dimanche matin 02h, (heure de Cotonou) par une forte délégation gouvernementale.

 

Dès sa descente à Cotonou, M. da Silva se confie à la presse : «Il y a de très bonnes raisons pour lesquelles je suis là, la première est l’invitation officielle du président Boni Yayi qui est un très grand ami de la FAO. Le Bénin est l’un des pays qui de façon exceptionnelle a atteint les OMD n°1. Evidemment, le Bénin connait des inondations aussi importantes, il est il nécessaire que je sois là et que j’aille avec le président voir là où il y a des problèmes. Une autre raison pour laquelle je suis là est que le Bénin produit beaucoup et a des surplus qui peuvent être utilisés dans la zone sahélienne.  Et c’est quelque chose que je veux discuter avec le président du Bénin, pour qu’on travaille avec le Cills pour atteindre cet objectif. Une autre raison encore, est de découvrir les capacités de production du Centre de Songhaï de Porto-Novo qui est un centre de référence pour le Bénin et l’Afrique » a déclaré José Graziano da Silva.

 

Au menu la coopération entre le Bénin et la FAO

 

Dans l’après-midi de la journée du dimanche 03 Novembre 2013, une importante séance de travail a eu lieu  à la présidence de la République, avec le DG de la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture). Au menu des échanges, la coopération entre le Bénin et la FAO. C’est ainsi que le ministre Béninois du Développement a parlé des nouveaux projets avec la FAO, notamment celui de renforcer la capacité de production céréalières du Bénin pour la sécurité alimentaire nationale et pour combler le déficit céréalier de la sous-région.

 

La sécurité alimentaire de la sous-région ouest-africaine a d’ailleurs fait partie des sujets pour lesquels les Chefs d’Etat de la Cedeao se sont récemment penchés à Dakar au cours d’un sommet extraordinaire. Le président Boni Yayi qui a pris part au sommet, a partagé avec le DG de la FAO, les grandes lignes du plan stratégique régionale pour la sécurité alimentaire de la Cedeao. Un plan qui repose sur neuf axes stratégiques : l’accès à l’eau, la production silviopastorale, l’accès au marché et aux intrants, l’amélioration du cadre institutionnel, la recherche et le transfert des technologies, le renforcement des capacités et la recherche de financement.

 

Signature d’un accord d’assistance d’urgence de la FAO

 

Le Bénin a aussi un plan stratégique de relance agricole (PSRA) qui vise à accroître les moyens et techniques culturales, pour une meilleure compétitivité de l’agriculture a été porté à l’assistance.  Comme ligne directrice de ce plan, on retient : la diversification des filières, la nécessité d’avoir de micro-barrages pour avoir accès à l’eau, la résolution de l’épineuse question du foncier.

 

Le président Boni Yayi n’a pas manqué d’évoquer la question des inondations et les importantes possibilités qui s’ouvrent au Bénin, grâce à la mise en valeur de ses vallées. S’agissant des inondations, la séance de travail, a été marquée par la signature d’un accord qui fait suite à une requête du Chef de l’Etat et relatif à l’assistance d’urgence de la FAO à la relance des activités productives dans les zones sinistrées par les inondations.

 

« Ce premier projet est un projet d’urgence qui va permettre d’apporter des semences aux populations qui ont  perdu toutes leurs récoltes. Ensuite, il y aura un autre projet que l’on pourra préparer pour essayer d’aider les populations à être résilients et moins vulnérables » a déclaré Mme Elisabeth BALEPA, représentant résident de la FAO au Bénin à l’issue de cette signature.

 

Le Bénin atteint l’OMD n° 1

 

Le Directeur général de la FAO a aussi présenté au cours de cette même séance de travail, la nouvelle carte 2013 sur la faim dans le monde. Il a ainsi présenté les progrès réalisés par le Bénin en matière de sécurité alimentaire en atteignant l’OMD n° 1. Sur le plan de la sécurité alimentaire on remarque sur cette carte que le Bénin se rapproche du Brésil.

 

L’expérience brésilienne du Programme Faim zéro

 

José Graziano da Silva, le Directeur général de la FAO a été aux côtés de l’ancien président Lula du Brésil, l’un des artisans « Faim zéro du Brésil » qui a permis de lutter contre l’insécurité alimentaire dans ce pays de deux cent millions d’âmes. Le Président Boni Yayi a voulu que le DG de la FAO partage cette expérience avec le Bénin. Une expérience dont l’idée selon M. da Silva, est venue de la volonté de faire en sorte que toute personne au Brésil puisse avoir droit aux trois repas  quotidien : le petit déjeuner, le déjeuner et le diner.

 

« Nous avons commencé par un Programme de « Cache-français » comme on l’appelle. Il s’agit de distribuer un peu d’argent pour que chaque membre d’une famille dispose d’un peu d’argent pour subvenir aux besoins de ses enfants. Nous avons commencé dans une zone semi-aride comme celle d’Afrique de l’Ouest. L’idée est de s’assurer que la jeunesse peut rester là-bas et travailler. Le premier composant de ce programme, c’était de voir comment nous pouvons collecter les eaux de pluie. Et pour cela, nous avons mis  en place des systèmes de citerne. Le troisième volet était de renforcer l’agriculture familiale pour permettre au peu de familles qui produisaient d’avoir sur le marché ; les familles qui recevaient un peu d’argent dans le programme n° 1 « Cache-Français » d’acheter. Ce qui était intéressant est que très rapidement, on a eu droit à des résultats positifs, le premier à travers la mentalité des enfants. Le grand succès est qu’en huit ans, on est arrivé à sortir 28 millions de personnes de la faim. En réalité, le but du Programme Faim zéro, c’est de créer une économie locale dans un cercle qui permet de produire localement, d’accroître la production et de permettre à des gens qui vivent sur place de pouvoir acheter ce qui a été produit» a exposé José Graziano da Silva.

 

Le Directeur général de la FAO a enfin encouragé le Bénin pour les efforts actuels qui sont déployés dans le domaine de l’agriculture. Pour M. Graziano da Silva, il faudrait fidéliser les jeunes dans leurs régions pour qu’ils deviennent de véritables moteurs de la production agricole. « La FAO va aider le Bénin à rechercher les financements nécessaires pour la mise en œuvre de son plan stratégique de relance agricole et de création d’emplois au profit des jeunes » a-t-il promis.

 

Au cours de son séjour de trois jours, M. Graziano va visiter le système intégré du Centre Songhaï de Porto-Novo (la capitale du Bénin) et les sites des zones inondées de Malanville et de Kari-Maman au nord du pays.

 

Aline ASSANKPON


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