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Nouveau regard sur les enfants migrants: Terre des hommes lance deux études à Dakar


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Le rapport de l’étude sur l’accompagnement protecteur de l’enfant (APE) et la méta-analyse sur les pratiques endogènes de protection des enfants sont désormais disponibles. L’atelier qui consacre leur publication officielle s’est tenu ce mercredi à Dakar dans les locaux de l’Unicef. Une quarantaine de participants dont une délégation de la Cedeao, les membres du groupe régional pour la protection de l’Enfance, le staff de Terre des Hommes, les partenaires stratégiques au niveau régional et une douze journalistes du Bénin, du Togo, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée Conakry et du Sénégal y sont conviés…

Ph:Dr-  Fatoumata Mariko, Déléguée des Enfants Travailleurs du Mali face aux journalistes du Bénin et du Burkina Faso

Ph:Dr- Fatoumata Mariko, Déléguée des Enfants Travailleurs du Mali face aux journalistes du Bénin et du Burkina Faso

L’accompagnement protecteur des enfants (APE) est une approche, développée par Terre des Hommes, qui vise à protéger les enfants contre l’exploitation, la traite et la maltraitance en mettant l’accent sur la compréhension des réalités que vivent les enfants et leurs familles afin de rendre leur environnement communautaire et instritutionnel plus protecteur. L’étude sur  l’APE a fait des constats illustratifs de l’échec des politiques traditionnels de protection de l’enfance. Il s’agit notamment de la répression des auteurs de traite, l’interception des enfants présumés victimes de traite, la concentration des dispositiifs aux frontières et sur les routes, le manque de discernement entre la traite et la mobilité volontraire, la désapprobation des retours forcés occasionnant les nouveaux départs dans des conditions plus dangereuses et l’absence d’alternatives conséquentes pour les enfants retournés, rapatriés ou candidats au départ. La présenté étude permet d’avoir une compréhension plus fine sur la mobilité des enfants, les acteurs impliqués, les risques encourus, mais aussi les opportunités en lien avec la mobilité. Le document révèle que les enfants concernés par la mobilité ne sont pas tous victimes de traite d’une part et que la participation des enfants et de leur proche entourage est nécessaire dans la résolution des problèmes relatifs à leur protection, comme le recommande l’article 12 de la Convention des nations unies relatives aux droits de l’enfant, CDE. L’étude met également l’accent sur le caractère holistique de la protection des enfants, les stratégies, outils, méthodes et normes à privilégier depuis la prévention jusqu’à la réhabilitation en passant par la protection sans oublier l’intérêt supérieur de l’enfant et la liberté d’expression de ses propres besoins. Les limites mis en exergue par  l’étude sont surtout l’absence de données fiables sur les enfants mobiles, l’insuffisance de positionnement institutionnel en raison de la confusion persistante entre traite et mobilité d’enfants au niveau de certains acteurs, les insuffisances du cadre légal , les difficultés d’appropriation au niveau interne et de l’adhésion des acteurs étatiques. La méta-analyse, quant à elle, est une description suivie de l’analyse des pratiques endogènes de protection à partir des expériences du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, du Mali et du Togo en plus des exemples d’autres pays de la région. Elle met en relief les pratiques que les populations inventent et développent elles-mêmes à l’intérieur de leur communauté sans aucune influence extérieure pour protéger les enfants. Le document montre qu’en Afrique il existe des mesures endogènes de prévention de toute négligence, violence, abus et exploitation et toute  autre action préjudiciable aux droits de l’enfant conformément à la CDE. Ces mécanismes communautaires de protection, largement développés en Afrique de l’Ouest, apportent une rupture nette avec les pratiques classiques jusque-là adoptées et qui sont calquées sur des modèles étrangers. Cette publication poursuit des objectifs tels que partager les expériences, mesurer leur importance et leur limite en vue de se positionner sur l’intérêt et les moyens de les intégrer aux mécanismes institutionnels de protection de l’enfance en Afrique. C’est un document finalisé par Mike Dottridge dans le cadre du projet régional UE/mobilité et financé par l’Union européenne. Il montre que les pratiques endogènes de protection sont intégratives et constituent une réponse adaptée aux besoins de protection des enfants. À l’opposé de l’application systématique du statut de victime aux enfants en situation de mobilité, les deux études mettent en avant des raisons solides pour positiver leur situation afin qu’ils cessent d’etre toujours considérés comme des victimes. Il convient de souligner que des efforts de clarification sont encore nécessaires pour convaincre la CEDEAO sur la neccesité d’adoption d’un nouveau mécanisme de prtection des enfants basé sur l’approche mobilité.

Par Charles Dossou LIGAN (depuis Dakar)

 

 


2 commentaires

  1. merci pour la publication

  2. Salut Charles

    Je tiens à te remercier pour la rapidité de la rédaction et de la publication, aussi pour la qualité de l’article. Merci de nous apporter les informations nécessaires sur l’atelier du 16 Juillet à Dakar.

    Olivia Traoré
    Stagiaire en communication / Cellule Régionale Projet UE-Mob

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