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OMC / Lancement du rapport conjoint sur le Commerce des services pour le développement : « L’avenir du commerce est celui des services, numérique et vert – il doit être inclusif » dixit Dr Ngozi Okonjo-Iweala.


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Ph:DR: Dr Ngozi Okonjo-Iweala Directeur Général de l’OMC

L’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et la Banque mondiale ont procédé ce lundi 03 juillet 2023 à Genève (Suisse) et par visioconférence, au lancement d’une publication conjointe sur le Commerce des services pour le développement. Une première co-publication qui a connu la participation virtuelle de plusieurs Experts et Autorités. «Cette nouvelle publication traduit cette conviction en un appel à l’action. Il documente comment le commerce des services est devenu un élément clé des stratégies de croissance et de développement de nos membres » a déclaré le Directeur général de l’OMC, Dr Ngozi Okonjo-Iweala à l’ouverture de la cérémonie.

 Aline ASSANKPON

Ph:DR: Ajay Banga président de la Banque mondiale

«Je suis vraiment ravie de vous accueillir aujourd’hui pour le lancement de cette publication conjointe de l’OMC et de la Banque mondiale sur le Commerce des services pour le développement. Cela recouvre deux éléments importants ici : c’est notre première copublication sur le commerce des services, et notre première collaboration, depuis que, Ajay Banga a pris ses fonctions de président de la Banque mondiale. C’est formidable de partager cette plateforme virtuelle avec Ajay, et nous sommes très reconnaissants aux ministres de la Jamaïque, du Rwanda et du Royaume-Uni, ainsi qu’à nos distingués représentants du secteur privé, d’avoir pris le temps de nous rejoindre en ligne aujourd’hui » a déclaré le Directeur général de l’OMC, Dr Ngozi Okonjo-Iweala.

Les participants à cette cérémonie de lancement ont eu droit à plusieurs présentations après l’allocution d’ouverture du Directeur général de l’Omc. Il s’agit en effet d’un appel à l’action inclusive de tous les décideurs du monde à travers le Commerce des services qui apparait désormais comme un élément clé des stratégies de croissance et de développement.

« Le rapport souligne le rôle important du commerce des services dans la construction d’une base solide pour l’économie numérique et verte, ainsi que pour une plus grande inclusion socio-économique. Et il définit un programme sur la manière dont la communauté internationale peut aider les pays en développement à tirer pleinement parti des opportunités offertes par le commerce des services » souligne Dr Okonjo Iweala.

Lorsqu’on prend du recul pour examiner les tendances commerciales au cours des deux dernières décennies, l’on se rend compte que le commerce des services a été la composante la plus dynamique du commerce mondial, même si des secteurs majeurs comme le tourisme et les voyages ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19.

OMC/ Groupe de la Banque mondiale : La nécessité d’une feuille de route de l’Aide sur le Commerce des services pour le développement.

Ph:DR: Les deux Experts de la Banque mondiale

De la présentation des Experts du Groupe de la Banque mondiale, sur le Commerce des services pour le développement, il ressort que malgré le choc de la Covid-19, le commerce des services reste le segment le plus dynamique du commerce.

La participation des économies en développement a augmenté régulièrement ces dernières années, en particulier pour les services moins traditionnels. Pourtant, d’importantes opportunités restent à saisir. La politique commerciale des services a un rôle important à jouer dans les stratégies de développement. Les engagements sur le commerce des services ont un rôle important à jouer. Des efforts sont nécessaires pour améliorer la transparence et la prévisibilité des régimes politiques, en s’appuyant sur les progrès des accords commerciaux préférentiels. Cependant, il s’observe des proportions moyennes des sous-secteurs de services soumis à des engagements spécifiques au titre du GATT, qui se déclinent comme suit : Tous les membres 34% ; les Membres adhérents 65% ; Tous les membres d’origine 27% ; les Economies développées 66% ; les Économies en développement (y compris les moins avancées) 28 % ; les Economies les moins avancées 21% ; Économies en développement (sans compter les 31 % des moins avancés). Les politiques et les négociations en matière de commerce des services restent difficiles. Cependant, des appuis accrus d’Aide pour le commerce peuvent aider à relancer les efforts de coopération internationale. Le Réveil du géant endormi… En effet, il faudra un sursaut de réveil suggère les deux Experts du Groupe de la Banque mondiale : D’abord, pour une plus grande concentration des politiques sur les réformes nationales et une coopération internationale renforcée sont nécessaires pour réaliser pleinement la promesse de développement d’une économie mondiale davantage centrée sur les services ; Ensuite, les retombées pour le développement de l’expansion du commerce des services devraient être amplifiées par des écosystèmes nationaux favorables aux entreprises, à la réglementation et au capital humain ; et enfin, il existe, par conséquent, une forte complémentarité entre l’approfondissement des efforts de réforme intérieure sur les marchés des services et les avancées sur le programme du commerce des services, en particulier au niveau multilatéral. Les deux forment des parties indissociables d’une politique d’amélioration de la croissance.

La nécessité d’une feuille de route de l’Aide

Les Experts du Groupe de la Banque mondiale, suggère par ailleurs la nécessité d’une feuille de route de l’aide sur le Commerce des Services pour le développement. Pour y parvenir, ils proposent les réflexions suivantes : L’Aide pour le commerce est aujourd’hui un élément indispensable : un lubrifiant essentiel pour un engagement interrompu dans les délibérations et négociations politiques ; De nombreuses économies en développement et moins avancées continuent de faire face à des difficultés à mener des réformes de politique intérieure et des négociations sur le commerce des services ; La capacité à concevoir et à mettre en œuvre des réformes commerciales des services favorables au développement et à fournir des services compétitifs doit être durablement renforcée ; L’intensification de l’Aide pour le commerce pourrait donner un élan au programme de politique commerciale des services et aux efforts de réforme de l’OMC.

Désendetter une initiative sur le commerce des services pour le développement

Désendetter une initiative sur le commerce des services pour le développement à travers l’augmentation des niveaux d’Aide pour le commerce dans les services axés sur les cinq dimensions clés de l’amélioration de la gouvernance du commerce des services ; il s’agit notamment de : Combler les lacunes en matière de données sur le commerce des services ; soutenir une plus grande participation des pays en développement et des pays les moins avancés aux discussions politiques sur le commerce des services ; Renforcer les cadres réglementaires et institutionnels ; Promouvoir des paniers d’exportation de services plus diversifiés, notamment ceux fournis numériquement et S’attaquer aux principales contraintes du côté de l’offre et améliorer les compétences des travailleurs en matière de services (A.A.

Pendant cette période de Covid-19, la voie numérique a fourni des services qui ont connu une croissance particulièrement rapide. « Entre 2005 et 2022, le commerce mondial des services fournis par voie numérique a augmenté à un rythme annuel moyen de 8,1 %, contre 5,6 % pour les biens. Dans l’ensemble, le commerce des services a enregistré une croissance de 6 % sur cette période, malgré les effets de la pandémie. Nos statisticiens vont mettre à jour ces chiffres au plus tard la fin de cette année » promet la directrice.

Dans la même logique, le document rapporte que les économies en développement ont réalisé d’importants gains d’exportation de services au fil des ans. « Entre 2005 et 2022, la valeur des exportations de services des pays en développement a augmenté de 282 % et des PMA de 348 %, contre une croissance de 134 % pour les exportations de services des économies développées ».

«Bien que les effets de base puissent faire partie de cette histoire, il est clair que le commerce des services alimente l’activité commerciale, la croissance et la création d’emplois. Et cette expansion des exportations des pays en développement est de plus en plus liée aux moyens numériques, ouvrant de nouvelles opportunités pour les jeunes et particulièrement les zones enclavées. Bien que les tendances aient été positives, beaucoup plus, et doivent aider les pays en développement à saisir pleinement les opportunités offertes par le passage à une économie mondiale davantage centrée sur les services» indique le DG/OMC.

En effet, le rapport documente les différents canaux par lesquels le commerce des services apporte des avantages au développement, notamment en aidant les pays à diversifier et à élargir leurs paniers d’exportation, ce qui les rend plus résistants aux chocs externes. Raison pour laquelle le DG/OMC invite tous les décideurs à une action urgente numérique, verte et inclusive.

« Les décideurs désireux de stimuler l’industrie manufacturière et l’agriculture ne peuvent pas se permettre d’ignorer les services, qui sont des intrants clés pour la performance des deux secteurs. Des services modernes de haute qualité sont essentiels au fonctionnement des chaînes de valeur mondiales. L’amélioration de l’accès à ces services est un élément fondamental pour réaliser des gains de productivité à l’échelle de l’économie » indique Dr Okonjo-Iweala.

Intensifier et redynamiser l’agenda du commerce des services

Le commerce des services est également un outil essentiel pour l’inclusion socioéconomique, compte tenu de ses effets positifs sur les perspectives d’emploi des femmes et des jeunes travailleurs indique le rapport. Une grande partie des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) fournissent des services ; connecter un plus grand nombre d’entre eux aux marchés internationaux contribuerait à élargir la répartition des gains du commerce. « Le commerce des services et l’investissement peuvent également aider nos économies à passer au vert. Faciliter l’accès aux services et technologies environnementaux peut réduire le coût de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et de l’adaptation au changement climatique » ajoute la Directrice générale.

Des changements structurels tels que la numérisation, la dépendance croissante de toutes les industries à l’égard des intrants de services et le poids croissant des services dans la production et l’emploi ont placé les services au cœur des programmes de croissance et de développement des pays indique-t-elle. «À la lumière de ces changements, il est temps de repenser la coopération internationale dans le secteur. En conséquence, cette publication appelle à intensifier l’attention politique consacrée au secteur et à redynamiser l’agenda du commerce des services, en particulier à l’OMC. Il revient sur la façon dont les engagements multilatéraux existants dans le secteur des services, ainsi que la transparence et la prévisibilité qu’ils assurent, restent limités et en décalage avec les réalités et opportunités commerciales d’aujourd’hui.»

« Nous devons trouver des moyens pragmatiques de remédier à ces lacunes, même progressivement, afin que tous les Membres, mais en particulier les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA), puissent mieux utiliser le commerce des services pour faciliter les échanges, attirer les investissements, réduire les coûts du commerce et atteindre les objectifs de croissance et de développement » ajoute-t-elle.

Les pays membres de l’OMC doivent redynamiser le programme intégré de l’OMC pour faciliter davantage le commerce des services et progresser dans les négociations plurilatérales sur le commerce électronique et la facilitation des investissements, et sur la mise en œuvre de l’accord conclu dans le cadre de l’initiative de déclaration commune sur la réglementation intérieure des services.

Mais pour ce faire, il est nécessaire de tenir compte des défis auxquels de nombreux pays en développement sont confrontés en matière de commerce des services. Ceux-ci sont souvent liés à la diversité du secteur et à son intensité réglementaire observe la Directrice générale de l’OMC.

Réaliser pleinement le potentiel du commerce des services

Le rapport reconnaît ces défis et fait valoir qu’une aide accrue pour le commerce axée sur les services pourrait aider les pays et les entreprises à surmonter ces obstacles et contribuer également à faire progresser la coopération à l’OMC. Le rapport propose une initiative sur le commerce des services pour le développement, définissant les éléments d’une feuille de route de l’Aide pour le commerce pour les services, y compris le soutien à l’élaboration de la politique commerciale des services, l’amélioration des données et des informations sur les services et des interventions pour aider les pays à saisir les opportunités commerciales offertes par la numérisation.

En conclusion, le Secrétariat de l’OMC est prêt à jouer sa partition pour aider les Membres à réaliser pleinement le potentiel du commerce des services. « Nous attendons avec intérêt de travailler avec la Banque mondiale et d’autres partenaires pour utiliser le commerce des services afin de faire avancer le développement et la croissance durable pour les populations du monde entier »a rappelé Dr Ngozi Okonjo Iweala.

Cette cérémonie de lancement du rapport coproduit par l’OMC et la Banque mondial, dirigée par Anabel Gonzalez de l’OMC,  a connu également la participation de Monsieur Ajay Banga, président de la Banque mondiale, des Experts co-auteurs du Groupe de la Banque mondiale, de Mme Johnson Smith, ministre de la Jamaïque, du ministre Rwandais du Commerce et de l’Industrie et d’Expert du Royaume-Uni et autres distingués représentants du secteur privé.


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